Avec « Le Tombeau des chasseurs », le talentueux Victor Lepointe évoque la tragédie collective d’une bataille vosgienne en 1915 et, plus encore — par le regard de l’un d’eux, Victor Granet —, scrute l’intimité des sentiments de ces chasseurs alpins sacrifiés. Plongée dans la si mal nommée Der des ders…
Lire la suite...Bananas et Tonnerre de bulles ! : les fanzines bougent encore !
Au temps lointain des années 1970/1980, les fanzines réalisés par de jeunes boutonneux avec les moyens du bord fleurissaient aux quatre coins de l’hexagone. Aujourd’hui, ils sont de plus en plus rares et luxueux. Proposés par les derniers fanéditeurs dont les cheveux ont blanchi, Bananas et Tonnerre de bulles ! bougent encore !
Le n° 12 de Bananas, revue critique de bande dessinée à parution annuelle réalisée par Évariste Blanchet, se veut intemporel.
Sous une couverture de Luciano Bottaro dont la traduction du superbe « Pinocchio » est annoncée chez Caurette, le sommaire est toujours éclectique et passionnant.
Nous avons d’abord droit à la retranscription de deux tables rondes s’étant tenues lors de la huitième édition du SoBD.
La première est consacrée à la bande dessinée canadienne, la seconde à l’autobiographie à travers une rencontre entre Chester Brown et Fabrice Neaud.
Suivent un entretien avec Seth, un retour sur « Bürocratika » de Beb Deum, l’évocation de Mormoil journal osé par Évariste Blanchet, un coup d’œil sur Tex Willer mensuel italien de fumetti, un clin d’œil au « Procopio » de Lino Landolfi (l’« Astérix » italien), la découverte des riches archives de Jean Chakir, un retour sur « Réné Goscinny et la brasserie des copains »… : 116 pages bien remplies, pour un prix modeste.
Bananas n° 12, 116 pages, 12 €, 22 boulevard du Général Leclerc, B5, 95100 Argenteuil.
Trimestriel succédant à Sapristi, Tonnerre de bulles !, la revue des petits Sapristains, est fidèle à sa formule initiale : proposer deux entretiens copieux avec la crème des auteurs de BD.
Ce n° 22 ouvre ses pages à Arthur de Pins, l’auteur de « Zombillénium » dans les pages de Spirou.
Rencontre passionnante orchestrée par Marius Jouanny, lequel évoque longuement « La Marche du crabe » et « Zombillénium », curieusement sans parler des délicieux « Péchés mignons » qui, pourtant, ont beaucoup compté dans la carrière du dessinateur. N’allez surtout pas penser qu’il s’agit de pudibonderie…
Julien Maffre, coauteur avec son frère Frédéric du réjouissant « Stern » chez Dargaud, lui, a été interviewé en trois temps (en 2016, 2017 et 2019) par Régis Cahon.
Retour sur « Stern », mais aussi « Le Tombeau d’Alexandre », « La Banque » et « La Cour des Miracles ». À ces deux rencontres-fleuves, s’ajoutent deux mini entretiens avec Benoît Barale (« La Bande dessinée ou comment j’ai raté ma vie ») et Cédric Galerneau alias Galien (« Arsène Lupin ») : un petit format, mais un maximum de lecture, tout au long du magazine conçu par l’infatigable Yannick Bonnant.
Tonnerre de bulles ! n° 22, 84 pages, 7 €, La Chênaîe Longue, 35500 Saint-Aubin-des-Landes, yannick.bonnant@gmail.com.
Encouragez ces deux purs survivants de l’univers des fanzineux (comme on disait jadis), en achetant leurs ouvrages qui valent vraiment le détour.
Henri FiLIPPINI
Bien apprécié ce coup de projecteur sur Bananas, magazine de très haute tenue, qui figure en bonne place dans ma bibliothèque d’écrits sur la bande dessinée.
Tonnerre de bulles n’a, par ailleurs, pas succédé à Bulles-Dingues. Yannick Bonnant ne faisait pas partie de cette équipe, mais de celle, contemporaine et confraternelle, de Sapristi.
Merci Jean-François pour ta relecture attentive : je corrige cette petite confusion de l’ami Henri (que j’avais oublié de corriger) !
La bise et l’amitié
Gilles
Je ne comprend pas quand vous évoquez la sortie du Pinocchio de Jacovitti chez Caurette.
Ce livre est déjà sorti chez nous en 2009. S’agit il de la suite? Ou d’une réimpression?
: https://www.bedetheque.com/BD-Pinocchio-Jacovitti-Pinocchio-100597.html
Il s’agit du « Pinocchio » de Bottaro, pas celui de Jacovitti : vous avez confondu !
Gilles Ratier
Bonjour et merci de rendre compte régulièrement du Bananas annuel. C’est un soutien que j’apprécie beaucoup. Le point de contact mentionné dans l’article étant l’adresse postale, je me permets de préciser que la revue est diffusée par Makassar dans les très bonnes librairies françaises et, qu’à défaut, on peut la commander sur le site bananas-comix.fr