Après deux diptyques d’une série sans personnages récurrents particulièrement réussis (1), le scénariste Zidrou et le dessinateur Arno Monin continuent de mettre en cases le thème de l’adoption en publiant — toujours sous forme d’une comédie mélancolique pour le grand public — un cinquième tome qui peut se lire sans qu’on ait eu connaissance des précédents : un one shot qui privilégie l’émotion, la douceur et la délicatesse (tant dans l’idée et la narration que dans le graphisme), en scénographiant trois jeunes filles qui sont devenues sœurs…, puis orphelines de leur papa adoptif. Une belle histoire familiale écrite avec optimisme, pour nous aider à surmonter, plus facilement, les épreuves que la vie nous fait régulièrement subir…
Lire la suite...Erwin Drèze : disparition d’un discret adepte de la ligne claire…
Erwin Drèze appartient à ces « petites mains » de la bande dessinée qui, souvent dans l’ombre, ont participé à des albums majeurs de la fameuse ligne claire. Erwin Drèze fut l’un d’entre eux aux côtés d’Édouard Aidans, Jacques Martin, Tibet et, plus récemment, André Taymans.
Né le 27 novembre 1960 à Ciney, en Belgique, Erwin Drèze étudie au collège de Gordinne. Passionné par le dessin, son service militaire effectué, il entre à l’atelier d’Édouard Aidans, alors très actif. Il succède à Magda Seron et Chris Lamquet sur la série « Dic Dinn » publiée par le quotidien belge Vers l’avenir. Il entre à l’hebdomadaire Tintin en 1985, où il réalise des récits complets : dont « L’Installation au château » ou « L’Appel aux égarés », avec Jean Dufaux.
En 1986, il y crée « Louis Valmont », d’après un scénario de Michel de Bom, et collabore à Tintin reporter après l’arrêt de l’hebdomadaire Tintin.
En 1993, il succède à Jacques Géron (décédé) sur les aventures d’Arsène Lupin pour la collection BDétectives des éditions Claude Lefrancq. Hélas, il n’a que le temps de dessiner « Victor de la brigade mondaine », adapté par André-Paul Duchâteau, avant la disparition des éditions Lefrancq.
Faute de travail, il délaisse la bande dessinée pour la publicité et l’illustration, tout en assistant le dessinateur Thierry Cayman. En 1999, il refait les couvertures des albums de la collection BDétectives, à l’occasion de leur réédition aux éditions Soleil, dans la collection Détectives BD. En 2002, il rejoint le studio de Jacques Martin où il assiste André Taymans sur trois aventures de Lefranc : « Le Maître de l’atome » (scénario Michel Jacquemart, en 2006), « Londres en péril » (scénario Taymans, en 2008) et « Le Châtiment » (scénario Patrick Delperdange , en 2010).
Toujours pour Casterman, il illustre « Alix en Chine » pour « Les Voyages d’Alix », en 2008. Il reprend le personnage de Mirliton créé par Raymond Macherot aux éditions Flouzemaker, le temps de deux albums écrits par Raoul Cauvin et publiés en 1997 : « Belle la vie » et « Mon pote et moi ».
En 2010, pour les éditions Coccinelle, il dessine « Miracle à Maredsous », écrit par Bernard Despas et Paule Fostroy.
En 2017, il retrouve André Taymans et Philippe Chapelle pour la réalisation de l’album « L’Oiseau blanc » publié par les éditions Paquet, dans la collection Cockpit.
Souffrant d’une tumeur au cerveau, il décède le 18 mars à l’âge de 60 ans. Décoriste, coloriste et dessinateur, Erwin Drèze était de ces créateurs peu chanceux, mais non dénués de talent, qui n’ont pas eu l’opportunité de créer leur propre personnage.
Nous présentons toutes nos condoléances à sa famille.
Henri FILIPPINI
La photo d’Erwin Drèze en Une de l’article est de notre ami Jean-Jacques Procureur.
Bonjour,
Le scénario du châtiment de la série Lefranc est de Patrick Delperdange , et non de Taymans.
Merci, on corrige !
La rédaction
En dehors de la BD, Erwin était également guitariste dans le groupe rock « Feel the Noize » dans lequel son son talent de musicien et sa bonne humeur communicative s’exprimaient au mieux. Repose en paix, cher ami.