« Les Aventures de Gérard Crétin » est une bande dessinée en une page proposée dans le mensuel Mikado des éditions jeunesse Milan, entre 1989 et 1994, et c’est la première série de gags que l’immense Florence Cestac (1) a créée spécifiquement pour la presse ! Son antihéros a tendance à être vantard et gaffeur : il croit souvent savoir tout faire mieux que les autres et être le meilleur en tout… Mais il est quand même attachant, car terriblement naïf ! Ainsi, il enchaîne les situations hilarantes et embarrassantes, incarnant, avec une tendre absurdité, certains travers humains. Le trait de la reine du gros nez en BD y est déjà unique, même si elle juge avoir fait quelques progrès depuis. Mais comme le dit elle-même : « un petit coup de nostalgie, ça ne peut pas faire de mal ! »
Lire la suite...Guerre froide sur les chapeaux de roue !

En 1956, en pleine guerre froide, Paris connait une présence russe indéniable, un milieu politique où s’affrontent, d’un côté, les Russes Blancs (des tsaristes) et, de l’autre, des Russes communistes. C’est dans ce contexte que, dans « L’Écho de la Taïga », Jacques Gipar enquête sur un mystérieux enlèvement…
Tout commence avec Vladimir Ouliakoff, rédacteur en chef d’un journal des émigrés russes, qui constate que sa fille Irina vient d’être enlevée.
Son journal prône la réconciliation entre les communistes des années 1950 et des nostalgiques de l’ancien temps tsariste. Pour éviter que la police française se mêle d’« affaires entre Russes », il préfère engager Gipar.
L’enquête démarre à fond les manettes, car dans cette série de la collection Calandre, c’est le pied au plancher que tout se décide.
Les course-poursuites sur les chapeaux de roue, en belles carrosseries d’époque ou en petites bagnoles plus populaires, animent les grands boulevards parisiens ou les ruelles de banlieue. Gipar, dans sa Simca Vedette, prend des risques et se retrouve catapulté en plein décor.
Le temps d’un court séjour à l’hôpital, il reprend ses activités, promet certes à sa chère Yvette de rester tranquille, mais joue carte sur tables avec la belle Tatiana qui lui explique le rôle du KGB…
Bref, ça se complique et Paris qui connait des allées et venues tous azimut. Tout le circuit automobile est d’ailleurs parfaitement retracé en fin d’album (en plus de deux fiches techniques consacrées à la vieille Renault KZ 11 G7 1933 et la moderne Facel Vega FV 1955). Dans la grande tradition d’un « Gil Jourdan », les rues grouillent d’enseignes de petits commerces, de bars populaires, de véhicules utilitaires sans oublier les quartiers chics ou les Champs-Élysées.
Comme nous le disions ici-même à propos du précédent tome (cf. « Gaby le Magnifique ») : « La série, classique dans la forme et la narration, n’en reste pas moins nourrie de pages dynamisées par ces véhicules rondouillards, s’affrontant, se bignant, faisant des tonneaux, se fracassant, pour des séquences très cinématographiques. Difficile de résister au charme de cette époque révolue. »
C’est l’occasion de rappeler aux amateurs de courses automobiles que Denis Lapière continue de scénariser la série « Mauro Caldi » depuis la réédition aux éditions Paquet des titres parus chez Alpen (voir à ce sujet le gros dossier de Gilles Ratier sur « Les premières bandes dessinées de Denis Lapière »). Un nouvel opus est paru, fin 2019, avec « La Mamma », l’histoire d’une journée très particulière pour Caldi, chargé d’occuper la mère envahissante de Don Rossellini en échange de tours en Ferrari à Monza. Des années cinquante à l’italienne à ne manquer sous aucun prétexte !
Didier QUELLA-GUYOT ; http://bdzoom.com/author/DidierQG/
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« Une aventure de Jacques Gipar T8 : L’Écho de la Taïga » par Jean-Luc Delvaux et Thierry Dubois
Éditions Paquet (14 €) – ISBN : 978-2-8893-2523-8
« Mauro Caldi T8 : La Mamma » par Michel Constant et Denis Lapière
Éditions Paquet (14 €) – ISBN : 978-2-8889-0763-3