Le 3 décembre dernier à Strasbourg, le Conseil de l’Union européenne a approuvé le déclassement du loup dans l’échelle des espèces animales à protéger. Il est ainsi passé d’espèce « strictement protégée » à « protégée », ce qui a pour conséquence de faciliter son abattage. La raison invoquée pour cette modification est une mesure de protection du bétail face à une augmentation de la population lupine. Invité sur le plateau de Millevaches durant une année, le dessinateur Troubs s’est penché sur la question de la cohabitation entre le loup et l’homme… et rend compte de ce travail.
Lire la suite...Charlie Schlingo : un auteur primesautier…
Disparu à 50 ans, en 2005, Charlie Schlingo laisse un souvenir lumineux à tous ceux qui ont eu la chance de le rencontrer. C’est pour que l’on n’oublie pas ce créateur injustement incompris que Christine Taunay, artiste photographe, sa compagne pendant 17 ans, propose un ouvrage riche en émotions, mais aussi en découvertes.
Jean Charles Ninduab est né le 3 août 1955 à Paris.
Baudoin était le nom de ses parents, mais recopié à l’envers à partir d’un buvard par l’employé de l’État civil qui a transformé par erreur le (o) en (n) il est devenu officiellement Ninduab.
Enfant, il effectue de longs séjours dans les hôpitaux, souffrant de poliomyélite qu’il combat avec courage.
Solitaire, souvent absent de l’école, il est fasciné par Mickey, Donald, Pipo, Concombre, Popeye, Pépito, Fox & Croa…
Il dessine des albums dès l’âge de quatre ans, écrit à René Goscinny à neuf ans… Le père d’Astérix lui répond : « Tu seras un grand dessinateur ! ».
S’il dévore les BD populaires, il lit aussi Jules Verne, Frédéric Dard… se passionne pour le jazz, joue de la batterie et dessine sans relâche.
Pour survivre, il travaille dans une imprimerie, effectue des petits boulots, ne reste jamais en place. Joueur de poker professionnel la nuit, batteur avec l’orchestre de Charlie Mingus, puis du chanteur Dick Annegarn, il poursuit son rêve : devenir dessinateur de bande dessinée.À 20 ans, en 1975 il publie ses premières pages dans le fanzine Le Café au lait du dimanche matin d’Annette et Gérard Pateloux.
Un an plus tard, il crée son underground journal, Le Havane primesautier, avec l’aide du fanzine Artefact.
En 1978, il trouve sa seconde famille : les éditions du Square, accueilli à bras ouverts par l’équipe du professeur Choron auquel il restera fidèle jusqu’au bout…
Christine Taunay raconte, avec amour et passion, le combat quotidien que fut la vie, le parcours professionnel fait de hauts et de pas mal de bas, de ce créateur trop souvent injustement étiqueté comme chantre d’une BD débile par la critique.
Ce génial touche-à-tout aurait mérité plus d’égards tant son œuvre est originale et riche.
Puisse cet ouvrage permettre de faire connaissance avec l’homme chaleureux et gentil que dissimulait sa grande timidité.La première fois que j’ai rencontré Charlie Schlingo, c’est en 1976 au salon BD de Clichy où il proposait aux visiteurs le premier numéro de son génial Havane primesautier. Il était déjà le garçon drôle et ouvert que décrit si bien Christine Taunay au fil des pages de son émouvant témoignage. Le livre est riche en documents, en textes manuscrits, et présente quatre pages inédites réalisées quelques jours avant la disparition de cet « Homme singulier, qui n’a pas fini de nous surprendre » qu’était Charlie Schlingo : un bel acte d’amour, mais aussi un document pour la prospérité sur un auteur unique et une époque où tout était possible.Ce livre de 172 pages en couleurs est autoédité par Christine Tauney. Il sera disponible à partir du 5 octobre sur les sites pumbo.fr/boutique, fnac.com, placedeslibrairres.fr et leslibraires.fr. Soyez nombreux à encourager, par votre achat, cette touchante démarche.
Henri FILIPPINI
« Charlie Schlingo » par Christine Taunay
Édité par l’auteur (18 €) — EAN : 979 10 699 4286 8
Je me permets de recommander le très bel ouvrage de Cestac et Teulé intitulé « je voudrais me suicider mais j’ai pas le temps » (chez Dargaud je crois) consacré à Schlingo, une sorte de biographie sur ce touchant dessinateur.
Et je me permets de le déconseiller. Les auteurs n’ont absolument rien compris à Schlingo et accumulent les inexactitudes
Bonjour !
Nous nous permettons, quant à nous, de vous rappeler que l’auteur a été sa compagne pendant 17 ans. Mais bon, vous devez certainement avoir mieux connu Schlingo qu’elle… Et votre point de vue est, de toute façon, certainement respectable.
Bien cordialement et respectueusement
La rédaction
Bonsoir la rédaction
Il me semble que le commentaire de Raymond ne porte pas sur l’ouvrage chroniqué, écrit par sa compagne, mais sur celui de Cestac et Teulé. Mais je peux me tromper…
Je l’ai compris comme vous.
Le bouquin de Teulé et Cestac est un bouquin auquel j’ai malheureusement contribué activement, dans l’espoir de rendre un hommage digne à mon vieux complice.
Le résultat fut loin-loin en dessous de mes espérances.
Le livre de Christine Taunay est 1000 fois plus intéressant, plein d’inédits et j’y reconnais absolument mon vieux pote.
Je pense que votre doigt à « fourché » sur la touche E à la place du R et que vous êtes Stéphane Rosse dont j’ai adoré les histoires faites avec Charlie Schlingo dans « Métal ». Merci pour ces lectures inoubliables.
Cordialement.
A Raymond, quelles inexactitudes? Merci de développer… A Stéphane, quels regrets? Expliquez nous un peu…
J’ai eu la chance de bien connaitre Charlie Schlingo à la fin de sa vie (alors qu’il travaillait à Picsou Magazine) et je peux témoigner qu’il était aussi attachant et « pittoresque » que ses personnages et quelques fois aussi con que ses BD. J’ai écumé quelques bistrots en sa compagnie, mais plutôt le matin, l’après-midi et soir étant beaucoup trop aventureux… Il avait, parfois, le regard lourd des clowns tristes.
Merci pour cet article et l’annonce de cette parution… mais aucun des sites de vente cités ne propose l’ouvrage à la vente, pas même à la pré-vente… Comment faire pour se procurer cet incontournable objet ?
Assez normal, on est le 29 septembre, pas encore le 5 octobre.
Moi-aussi, j’ai eu la chance de rencontrer Charlie à ses débuts (période le Havane).
Il tenait un stand à Clichy, mais on a sans doute pu le voir ensuite à la Convention de la BD de Paris.
Il n’était pas le seul auteur du Havane qui publiait également ses copains, tout excellents. Entre deux acheteurs, il passait le temps en faisant des dessins sur feuille A4. Ces dessins étaient à disposition du public, invité à se servir. Mais le plus sympa, c’était évidemment de discuter avec Charlie.
J’aimerais savoir comment et où se procurer ce précieux ouvrage …