Buck Danny, Jerry Tumbler et Sonny Tuckson forment un trio inséparable depuis bientôt 80 ans. Après que la plume de Yann nous a fait découvrir les débuts du jeune Buck Danny, c’est au tour de Frédéric Zumbiehl et Patrice Buendia de nous évoquer les jeunes années de Sonny Tuckson. Une histoire pleine d’émotion, non dénuée d’humour et au délicieux parfum fleurant les années 1950, illustrée par le crayon respectueux de l’Italien Giuseppe De Luca. Nostalgie, quand tu nous tiens !
Lire la suite...« Niala » : une cible parfaite pour les ayatollahs du politiquement correct…
Entre deux albums au long cours, le dessinateur Christian Rossi pensait s’être offert une agréable récréation en compagnie de l’espiègle Niala. C’était compter sans les chevaliers blancs du politiquement correct qui, avant même l’arrivée de l’album en librairie, tirent à boulets rouges sur une œuvre certes coquine, mais qui ne mérite pas autant de réactions assassines.
Afrique coloniale, début du XXe siècle. Niala(h), l’esprit de la forêt, superbe jeune fille à la peau noire, vit auprès des Bonobos qui l’ont recueillie et éduquée encore enfant.
Comme ses compagnons, elle évolue librement au cœur de la jungle sauvage, considérant le sexe comme un divertissement.
Aussi, lorsque les hommes blancs débarquent à Port Ungawa situé aux limites de la civilisation, ils attirent la curiosité de la jolie Niala.
Sans complexe et surtout sans penser à mal, elle les accueille avec bienveillance, et plus encore.
Elle invite ses visiteurs à pratiquer de chaudes étreintes sur sa couche de lianes : colons, explorateurs, bons pères blancs, et même religieuses découvrent les joies de la jungle indomptée, mais aussi du sexe.
Autant de personnages pittoresques dont l’intouchable moralité, aujourd’hui encore, titille la sensibilité de nombreux activistes de tous poils : transformer le prude Tarzan en une fille de couleur au tempérament de feu en révolte plus d’un.
D’où une pétition lancée avant même la sortie de l’album, réunissant à ce jour plus de 2 000 signataires. Pédophilie, colonialisme, fétichisme, sexisme… et même zoophilie, n’en jetez plus la cour est pleine ! L’album n’étant pas encore en vente (ce sera le cas demain, contre vents et marées), il est probable que la plupart de ces chevaliers blancs n’ont pas même vu une seule image de l’œuvre.
Moi je l’ai lu et je me suis régalé. C’est drôle, coquin, superbement dessiné… et que Niala est craquante !
C’est après avoir été l’héroïne d’un récit en six pages publié dans le 10e collectif « Bermuda » dédié au X, par la librairie Expérience de Lyon, que Christian Rossi a demandé au libraire et scénariste Jean-Christophe Deveney de lui redonner vie le temps de sept courtes histoires.
C’était compter sans les pisse-froid qui s’en donnent à cœur joie sur la toile. L’unique réserve étant de souligner que l’ouvrage est destiné à des lecteurs adultes.
Porter de telles accusations contre un dessinateur qui, dans un récent ouvrage (« Le Cœur des amazones », scénario de Géraldine Bindi chez Casterman), s’est fait le défenseur des femmes est grotesque.
On peut se demander quel sort aurait connu, en cette année 2021, le « Léa » (avec Serge Le Tendre, chez Albin Michel, puis Glénat) campée par le même Christian Rossi en 1985 et dont le héros était amoureux de la fille mineure de sa maîtresse.
Heureusement, sur les forums, bien plus nombreux sont ceux qui défendent l’album que ses détracteurs. N’empêche que la puissance de nuisance de ces officines le plus souvent courageusement anonymes est impressionnante.
Heureusement, « Niala » est un ouvrage proposé par Jacques Glénat : l’éditeur de Manara et de Serpieri qui a connu bien d’autres tracas avec ces tristes individus. De « Marie Gabrielle de Saint-Eutrope » de Georges Pichard à « Petit Paul » de Bastien Vivès, en passant par le « Titeuf » de Zep, les occasions de censurer n’ont pas manqué.
« Pas de zoophilie, de pédophilie, de sadisme, rien qui nuise à autrui… On voit du racisme partout, pourvu qu’on le cherche ! Au tout début, emporté par l’imagerie “tarzanesque” je l’avais dessinée blanche et blonde. Et ça m’a semblé plus tendancieux » confie Christian Rossi dans Casemate n° 144 (mars 2021).
Cet album est tout simplement un agréable divertissement pour adultes, inspiré aux auteurs par les filles de la jungle qui peuplaient les comics américains, mais aussi italiens de l’immédiat après-guerre. Pas de quoi en faire une montagne…
Un appel au boycott ayant été lancé auprès des libraires, il est possible que certains d’entre eux aient pris la décision curieuse de ne pas le vendre.
Henri FILIPPINI
« Niala » par Christian Rossi et Jean-Christophe Deveney
Éditions Glénat (17 €) EAN : 978 2 3440 3404 0
By jove! Déjà que j’aime beaucoup le dessin élégant de Rossi, si en plus nous y trouvons une africaine « généreuse » dans cette histoire, je cours l’acheter demain auprès de mon libraire préféré! Et je lirai cette bd en compagnie de ma femme, africaine elle aussi
Aura t’on encore le droit de (re)lire Pervers Pépère ou le Déclic dans quelques années ? La BD, un genre si libertaire et insolent dans les années 70/80 va t’il retrouver le bon vieux temps des comités de censure ?
Et que dire de « Ninja » !
On m’avait dit à l’époque que c’était en avance sur son temps. Du coup, je crois que non
Ha ha donc les femmes noires qui en ont assez du racisme et de la misogynie dans bande dessinée sont des pisse froids et des chevaliers blancs ? Elles ont pu lire des pages et s’en faire une idée bien avant la parution de l’album, vous le savez très bien puisqu’il y avait des éléments sur le site de Glénat. Quelle mauvaise foi. Ce n’est pas à des vieux gars blancs nostalgiques de la BD d’antan de décider de ce qui est raciste et de ce qui ne l’est pas. Votre article pue le rance, comme votre vieux monde.
Lucie… puisque vous signez seulement de votre prénom !
Croyez bien que je suis désolé de vous avoir heurtée par mes propos.
En effet, j’ai parlé de chevaliers blancs et de pisse-froid en pensant que la majorité de ce type de pétitions était l’œuvre nauséabonde d’extrémistes heurtés par le sort fait dans cet album aux colons, bonnes sœurs et autres pères blancs. Loin de m’imaginer que Christian Rossi et son scénariste avaient sali l’image des femmes.
Si vous connaissiez comme moi Christian Rossi, vous sauriez son souci de défendre les femmes et leur image. Il n’a fait que faire évoluer une jolie fille en Afrique au début du siècle dernier, en ironisant sur les dérives de l’époque. Est-il désormais interdit d’écrire avec le souci de la réalité de l’époque un récit situé dans le passé sans risquer d’être catalogué de vieux réac ? C’est aussi idiot que de retirer les cigarettes si vous réalisez un film situé dans les années cinquante !
Je tiens aussi à dire que cet article n’engage que moi et en aucun cas l’ensemble des collaborateurs de BDzoom.com. Collaborateurs tous bénévoles dont le seul souci est de parler de leur passion, la bande dessinée.
Sans rancune j’espère…
Henri FILIPPINI
@ Lucie, et si on est un vieux gars métis nostalgique de la « BD d’antan », ça le fait ? En tout cas votre dernière phrase laisse à penser que vous devez avoir environ quatorze ans, vu le niveau… En même temps je ne vous blâme pas, l’adolescence est une période tourmentée…
Pétition ? Avec 2000 signatures ? Effectivement ces Torquemada des temps modernes sont très puissants ! Il me font peur ! Rendez-vous compte ? 2000 étriqués du bulbe qui veulent dicter leur conduite nauséabonde à des milliers de passionnés de BD. Ca me rappelle la fameuse phrase des tontons flingueurs à propos des c.ns qui osent tout. En plus ils font de la pub à Glénat, et à Christian Rossi qui le mérite. je lisais il y a peu qu’il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise pub, il n’y a que de la pub. Faut-il remercier ces pisse-froids au final ?
2000 signatures contre ?
Ca donne envie, je cours l’acheter !
Il suffira donc de 2000 achats de la BD pour éteindre cette petite braise.
Et toutes les ventes au-dessus ajouteront un petit parfum de liberté.