Trimestriel initié par les éditions du Tiroir et animé par Alain De Kuyssche, L’Aventure était à l’origine un luxueux magazine renouant avec la bande dessinée traditionnelle franco-belge. Son créateur disparu en janvier dernier, ses compagnons de route — André Taymans, Christian Lallemand et Alain de Grauw — « continuent l’aventure », poursuivant la collection de hors-séries cartonnés, mais aussi lançant le trimestriel L’Aventure Preview. Sans oublier des collections d’albums et d’artbooks publiés sous le label des éditions du Tiroir avec le concours de la plateforme Ulule.
Lire la suite...Spirou : hommage à Raoul Cauvin !
Le n° 4354 de l’hebdomadaire Spirou est un numéro pas comme les autres. Il rend un vibrant hommage à celui qui, pendant plus de 55 ans, a figuré aux sommaires de la plupart des 2 800 numéros publiés au fil de ces années. Ce Spirou exceptionnel est à la hauteur de ce cher Raoul, dont les albums n’ont pas fini de divertir des générations de lecteurs de tous âges.
Une parution pas comme les autres, puisque ce Spirou est proposé dans les kiosques avec quatre couvertures différentes réalisées par quatre dessinateurs qui ont particulièrement marqué la carrière du scénariste : Philippe Bercovici le dessinateur des « Femmes en blanc », Marc Hardy celui de « Pierre Tombal », Laudec le « papa » de « Cédric », enfin son vieux compagnon Willy Lambil, ce « Pauvre Lampil », le génial repreneur des « Tuniques bleues ».
Un dossier d’une vingtaine de pages, riches en documents inédits, occupe la première moitié du journal.
Jamais un grand auteur disparu de Spirou n’a eu droit à un aussi vaste espace : mais n’est pas Cauvin qui veut.
Il revient sur la carrière de Raoul Cauvin, un texte ponctué de dessins ou de planches réalisés sous l’émotion par les dessinateurs d’hier et d’aujourd’hui de l’hebdomadaire qui est né la même année que lui.
Notons de belles pages d’Olivier Saive, Clarke, Jacques Louis, Godi et Zidrou, Marc Hardy, Achdé…, des dessins plus modestes de Dav, Derib, Dany, Sylvain Savoia, Floris, Fabrice Erre, Ernst, Bruno Gazzotti, Christophe Simon, Lécroart, Bélom, Daniel Kox, François Walthéry, Romain Dutreix, Bédu… des textes émouvants de Zidrou, Francis Bergèse, Terreur Graphique, Dugomier, Alain Henriet, Nob, Véronique Culliford (fille de Peyo)…
Un panorama historique évoquant sa longue carrière est proposé par Morgan Di Salvia : l’actuel rédacteur en chef de l’hebdomadaire.
L’hommage est impressionnant, à la hauteur de l’auteur et de l’homme qui, bien que trop souvent dédaigné par les défenseurs d’un humour plus intellectuel, a vendu plus de 50 millions d’albums souvent émouvants, toujours drôles.
On peut être aussi porteur de messages forts en pratiquant cet humour gros nez, dont Raoul Cauvin était le maître incontesté. À noter que les abonnés, les veinards, ont droit à la reproduction du premier poster « Tuniques bleues » signé Lambil et Cauvin.
Si vous souhaitez découvrir d’autres hommages qui n’ont pas trouvé de place dans ce Spirou, ils vous attendent sur le site Spirou.com.
Reste à espérer que ces jeunes auteurs et rédacteurs qui, au fil de ces pages se revendiquent de Raoul Cauvin, parviennent à maintenir l’esprit Spirou que ce grand scénariste a incarné, avec panache, tout au long de sa belle et longue carrière.
Henri FILIPINI
Voir aussi la nécrologie sur BDzoom.com : Raoul Cauvin : l’homme-orchestre du scénario laisse son divan vide….
Spirou n° 4354 du 22 septembre 2021
On a souvent pu lire que les scénarios de Cauvin, ce n’était plus ça…
Mais pour se rendre compte de l’importance du bonhomme, je vois deux méthodes : l’une consiste à énumérer les milliers de pages publiées et c’est très impressionnant, on doit être au niveau de Greg…
l’autre consiste à se (re)plonger dans les premiers Sammy ou Tuniques Bleues et rigoler un bon coup.
En fait, si ses derniers scénarios étaient souvent moins drôles, plus contemplatifs, ils étaient aussi très humains, doucement psychologiques.
Mine de rien, ce spécialiste de la bande dessinée à gros nez, classique et franco-belge, avait intégré ce que les nouveaux auteurs essayent d’apporter au 9ème art, souvent avec moins de succès populaire.