Le 3 décembre dernier à Strasbourg, le Conseil de l’Union européenne a approuvé le déclassement du loup dans l’échelle des espèces animales à protéger. Il est ainsi passé d’espèce « strictement protégée » à « protégée », ce qui a pour conséquence de faciliter son abattage. La raison invoquée pour cette modification est une mesure de protection du bétail face à une augmentation de la population lupine. Invité sur le plateau de Millevaches durant une année, le dessinateur Troubs s’est penché sur la question de la cohabitation entre le loup et l’homme… et rend compte de ce travail.
Lire la suite...Dominique Grange : héroïne de la nouvelle BD de Tardi !
La compagne de Jacques Tardi, chanteuse et scénariste, raconte ses années de militantisme à l’extrême gauche dans « Élise et les nouveaux partisans », le dernier Tardi en date, publié chez Delcourt. Ce biopic qui ne dit pas son nom (même s’il est évident qu’Élise et Dominique ne font qu’une), mis magistralement en images par le trait souple et vibrant du créateur d’« Adèle Blanc-Sec », est une véritable plongée revigorante au cœur des années 1960-1970 : une époque soixante-huitarde faite de luttes, de révoltes, et d’affrontements militants.
À la lecture de cette autofiction, il nous saute aux yeux qu’après toutes ces années, Dominique Grange a gardé toute sa capacité d’indignation et d’insurrection : d’ailleurs, elle revendique le fait que cet ouvrage de 170 pages en noir et blanc soit un témoignage sur un parcours, et non pas vraiment une autobiographie.
Alors qu’Élise/Dominique est en terminale à Lyon, en pleine Guerre d’Algérie, elle va éveiller sa conscience politique, grâce aux cours donnés par une passionnante et passionnée prof de philo qui aborde des sujets dont personne ne lui parle dans son entourage familial : la colonisation, l’esclavage, la lutte des classes, le marxisme, la révolution…
Poursuivant ensuite ses études, elle débarque dans un Paris sous tension qui subit de nombreux crimes racistes et des violences policières, dont les plus significatifs ont lieu lors du massacre des manifestants de la rue de Charonne. Parallèlement, Élise/Dominique commence à jouer au théâtre, se produit dans les cabarets, obtient un rôle dans un feuilleton télé, enregistre ses premiers disques (dont un tube avec Guy Béart)… Mais le bouillonnement révolutionnaire du printemps de 1968 va changer la donne.
Notre héroïne envoie tout valser, chante dans les usines en grèves, devient militante de base d’une organisation maoïste (La Gauche prolétarienne) qui sera sur tous les fronts : manufactures, quartiers, lycées, foyers de travailleurs immigrés, prisons… Comme beaucoup de ses camarades (ces fameux « nouveaux partisans »), elle sera ouvrière, connaîtra la captivité, puis la clandestinité, tout en continuant d’écrire des chansons engagées, très engagées même…
Ce parcours assez atypique est illustré avec tendresse par un Tardi en pleine forme, qui s’est manifestement fort bien documenté, et qui se délecte à se mettre lui-même en scène en tant que débutant graphiste (1) ou à représenter une fois de plus la capitale française : mais un Paris cette fois-ci en lutte, en pleine effervescence.
« Il n’y a aucune nostalgie dans ce récit », précise la scénariste de ce témoignage pour le moins marquant d’un monde qui s’est battu pour que l’on vive mieux et dont elle espère transmettre l’héritage aux jeunes générations : « Ces années sont pour moi des années capitales, où je pense que tout ce que nous avons fait était juste. Après, on peut discuter des méthodes, évidemment… Mais sur les objectifs qui ont été les nôtres, j’assume mon engagement et je ne le regrette absolument pas. »
(1) Pour en savoir plus sur les débuts de Jacques Tardi, voir sur BDzoom.com : Jacques Tardi avant « Adèle Blanc-Sec ».
« Élise et les nouveaux partisans » par Jacques Tardi et Dominique Grange
Éditions Delcourt (24,95 €) — EAN : 978-2-413-02438-5
Un parti pris étriqué de la part de Tardi, dommage… Mais la période « guerre d’Algérie » ne peut se comprendre que dans sa totalité. On ne peut sortir de tels faits, certes affreux, sans évoquer la totalité de cette période troublée. Tenter de comprendre pourquoi la police française était « sur les dents », ce qui se passait en Algérie ET dans la métropole est capital. Sinon on fait de « l’anti flic » primaire, on ne voit l’Histoire que par le petit bout de la lorgnette.
Il faut nécessairement agrandir son champ de vision et sortir des préjugés. L’histoire est cruelle et implacable, mais il faut la connaître en entier.
Bonjour, je viens de vous voir sur fr 3 et entendu et aimé votre commentaire. personnellement j’écris à temps perdu sur la vie et mon vécu en tant qu’étrangère portugaise. je devine les pensées de monsieur concernant la jeunesse et le manque d’éducation d’aujourd’hui. depuis plus de trente ans j’ai eu les conseils du dessinateur suisse Derib, d’aller de l’avant avec mes sujets et une quinzaine de préparations pour créer une école de la vie écrite et dessinée, qui pourrait aider dans les écoles les 12 à16 ans, mais le métier de restauratrice et le temps m’en ont empêchée. Aujourd’hui à la retraite je cherche quelqu’un pour écrire et dessiner tous ces projets qui transmettraient une éducation manquante, du savoir vivre etc…bravo pour votre travail et démarche. Bons succès