Trimestriel initié par les éditions du Tiroir et animé par Alain De Kuyssche, L’Aventure était à l’origine un luxueux magazine renouant avec la bande dessinée traditionnelle franco-belge. Son créateur disparu en janvier dernier, ses compagnons de route — André Taymans, Christian Lallemand et Alain de Grauw — « continuent l’aventure », poursuivant la collection de hors-séries cartonnés, mais aussi lançant le trimestriel L’Aventure Preview. Sans oublier des collections d’albums et d’artbooks publiés sous le label des éditions du Tiroir avec le concours de la plateforme Ulule.
Lire la suite...Mézières est parti rejoindre les étoiles !
La nouvelle vient de tomber de la part des éditions Dargaud : « C’est avec une immense tristesse que nous apprenons le décès de Jean-Claude Mézières, disparu dans la nuit du 23 janvier 2022 à l’âge de 83 ans. Si le nom de Mézières est d’abord associé aux personnages de Valérian et Laureline dont il fut le co-créateur et qu’il dessina pendant plus de 50 ans aux côtés de son scénariste et ami de toujours, Pierre Christin, il fut tout simplement un auteur et un acteur majeur de la bande dessinée, notamment par l’influence et le rôle de mentor qu’il exerça auprès de nombreux dessinateurs. »
À BDzoom.com, nous connaissions bien Jean-Claude et nous sommes encore sous le coup de l’émotion…
Nous remettons en Une les larges parties de deux « Coins du patrimoine » sur son ami scénariste qui lui sont consacrées et qui font le tour de son parcours : Jean-Claude avait eu, alors, la gentillesse de contribuer largement à ces articles, retraçant une chronologie – qu’il avait lui-même quelque peu bouleversé – avec soin et patience…
Notons qu’il s’était aussi particulièrement investi sur l’ouvrage « L’Art de Mézières », paru en octobre 2021 chez Dargaud, lequel permet également de mettre en lumière son œuvre d’une grande richesse : voir Jean-Claude Mézières : son ultime livre !.
Quant à « Valérian », c’est certainement le plus grand space-opera publié par des auteurs français. Grâce à des histoires formidablement inventives (les scénarios font d’habiles clins d’œil à notre époque) et à un remarquable graphisme semi-réaliste, ils ont su séduire le public le plus large possible, depuis 1967 : année de la création de cette mythique série pour l’hebdomadaire Pilote.
Jean-Claude Mézières est né en 1938 à Paris. Il grandit à Saint-Mandé, une ville de banlieue située à l’est de la capitale. En 1944, alors qu’il s’est réfugié avec ses parents dans la cave d’un immeuble afin d’échapper aux bombardements allemands, il fait la connaissance d’un enfant de son âge nommé Pierre Christin. Une amitié pour la vie est née. Les deux garçons ne se contenteront pas de jouer ensemble dans le bois de Vincennes. Ils se découvriront bientôt une passion commune pour la science-fiction, le jazz, le cinéma et les « illustrés », comme on appellait encore les bandes dessinées.
Les histoires de cow-boys et les plaines d’Amérique nourrissent les rêves du jeune Jean-Claude depuis qu’il a vu, dans un cinéma de province, un film du Lone Ranger, le justicier masqué, mais ce n’est qu’en juin 1965 qu’il s’envolera pour les États-Unis. Il bourlinguera de Seattle au Montana et à San Francisco, puis il sera hébergé par son copain Pierre Christin qui l’y a devancé en partant sur un coup de tête et qui enseigne le surréalisme et la Nouvelle Vague à l’université de Salt Lake City.
À l’époque, comme le dessinateur possédait une petite caméra et quelques connaissances en ce domaine, ce qui était plutôt rare en ces prémices des années 1960, deux de leurs deux passions communes (le jazz et le cinéma) vont les amener à réaliser les dix premières minutes d’un film en 8 mm : « La Vie d’un rêve », en 1958.
Quoi qu’il en soit, le dessinateur débarque donc chez lui, avec son barda de cow-boy, pour lui demander de l’héberger momentanément ; et, par contacts et amitiés, ils entreprennent le tournage d’un documentaire destiné à l’une des télévisions locales.
C’est ainsi que « Ghetto », qui dénonce la ségrégation des Saints-des-derniers-jours envers la communauté noire de Salt Lake City, sera tourné en 16 mm et produit par S. Holbrook pour la N.A.A. C. P. (National Association for the Advancement of Colored People).
En ce début de l’année 1966 où, alors qu’ils réalisent ce petit film, Mézières s’aperçoit que le visa professionnel qu’il avait dégoté, par l’entremise du dessinateur Jijé, touche à sa fin ; ceci alors qu’il vient juste de rencontrer sa future femme, Linda, l’une des étudiantes de son ami professeur de français qui continue de l’héberger !
Et c’est à ce moment précis que Pierre Christin pousse Jean-Claude Mézières à renouer avec la bande dessinée. Ensemble, ils vont concevoir un récit de six pages, en vue de l’envoyer à un magazine illustré français.
Car notre dessinateur, qui signait JC Mézi à ses débuts, avait déjà publié quelques illustrations et bandes dessinées dans les publications du groupe Fleurus (dans Cœurs Vaillants et Fripounet et Marisette, dès 1955).
Ceci en compagnie de deux de ses petits camarades de classe des Arts Appliqués : Jean Giraud et Patrick Mallet, qu’il avait plus ou moins pistonné pour qu’ils puissent travailler chez cet éditeur catholique.
En effet, Jean-Claude Mézières avait intégré l’école des Arts appliqués à l’industrie et au commerce, surnommée Les Arts’a, en 1954.
Il était donc devenu copain avec les deux seuls élèves qui s’intéressaient à ce que l’on n’appelle pas encore le 9e art : Patrick – dit Pat Mallet – et un certain Jean Giraud, avec lequel il sèche des cours trop souvent ennuyeux pour se réfugier dans les salles de cinéma des grands boulevards parisiens. En octobre 1955, il publie sa première bande dessinée. Un western, forcément… L’histoire, intitulée « Bill le shériff », avait déjà été publiée dans l’hebdomadaire Cœurs vaillants.
Et c’est après avoir effectué son service militaire en France et en Algérie, publié deux pages dans le Spirou de Noël 1958 (dans un style très décoratif) et réalisé divers travaux de commande (entre autres pour le studio Hachette où il était devenu maquettiste de la collection Histoire des civilisations), que Mézières décide de partir pour les USA…
C’est donc à l’occasion de leurs secondes retrouvailles que les deux amis vont réaliser six planches en noir et blanc, dans un esprit parodique très proche de la revue Mad (tant dans l’écriture que dans le graphisme, Mézières s’inspirant largement du style de son maître Jack Davis) : « Le Rhum du punch », une histoire débridée de trafic entre les colonies américaines et les Antilles où intervient, au final, l’acteur Sean Connery sous les traits de James Bond.
Le dessinateur envoie alors cette bande dessinée à son ami Jean Giraud : pour savoir ce qu’il en pense mais, surtout, pour qu’il essaie de la caser quelque part afin de toucher quelques dividendes et de pouvoir payer son voyage de retour ; lui laissant même le soin de dessiner les dernières cases…
Ce dernier, qui travaille alors pour Pilote sur la série western « Blueberry », y fait d’ailleurs intervenir son personnage à la tête de la cavalerie américaine.
Puis, il la montre à René Goscinny, le rédacteur en chef de l’hebdomadaire. Le scénariste d’« Astérix » et de « Lucky Luke » est séduit ; et comme il a un journal de 64 pages à remplir toutes les semaines, il publie l’histoire aussitôt : au n° 335 du 24 mars 1966. Mieux, il en commande une deuxième dans la foulée : ça sera « Comment réussir en affaires en se donnant un mal fou », une autre histoire parodique de six planches, en noir et blanc tramé, qui sera envoyée par le même canal et publiée dans le n° 351 du 14 juillet 1966. Son billet de retour payé et réservé grâce au petit pécule obtenu par Pilote, Mézières reprend à nouveau son job de cowboy pendant tout l’été, à travers Wyoming, Utah et Arizona, jusqu’à l’expiration des dates de son ultime visa.
Une troisième (de six pages, toujours en noir et blanc tramé, titrées « Le Chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions ») sera au sommaire du n°371 du 1er décembre 1966 : et Pierre Christin la signera de son vrai nom (et non plus Linus, son pseudonyme habituel). Ces histoires complètes (à l’exception du « Rhum du punch ») ont été reprises en noir et blanc dans l’album « Mézi avant Mézières » aux éditions Pepperland, en 1981.
Il se trouve, aussi, que Jean-Claude Mézières, un peu avant son service militaire, était parti en Belgique avec son copain Pat Mallet. C’est ainsi, qu’à Bruxelles, il rencontra André Franquin et découvrit l’Atomium flambant neuf. À la même époque, en compagnie de Jean Giraud ce coup-ci, ils iront voir Jijé qui habitait, alors, en région parisienne : que de chocs et de leçons graphiques, dont ces illustrateurs vont évidemment profiter !
Quelques années plus tard (vers 1960-1961), Giraud va se retrouver à encrer les planches de « Jerry Spring » du même Jijé et à côtoyer l’un des fils : Benoît Gillain. Il présente ce dernier, qui est en train d’ouvrir un studio de publicité, à son pote Mézières. Et voilà que Benoît fait travailler Jean-Claude, aux côtés de Jijé, comme assistant photographe et maquettiste sur le design de paquets de lessives ou d’étiquettes de conserve. Le petit studio est alors chargé de la conception d’un magazine publicitaire pour la firme Total et Benoît Gillain propose également à Mézières de lui donner un coup de main sur la conception du n° 0, juste avant son départ pour l’Amérique. Ce Total Journal, distribué uniquement dans les stations d’essence, avait déjà connu une première version (entre juin 1958 et novembre 1965). La nouvelle mouture, dont le premier numéro est publié le 4 mai 1966, va contenir de nombreux récits complets dus à de talentueux jeunes dessinateurs ; d’autant plus que, depuis qu’il est de retour en France, Mézières en est devenu le directeur artistique et qu’il a imposé son ami Christin (qui utilise encore le pseudonyme de Linus) comme directeur de la rédaction ; ceci, du n° 6 du 5 juin 1967 au trente-troisième, et dernier, en décembre 1971.
Tous les copains à Pilote de Mézières et Christin vont participer à cette nouvelle mouture de Total Journal, arrondissant, ainsi, leurs fins de mois avec des travaux alimentaires réalisés pour ce journal d’entreprise peu connu des bédéphiles.
Jean-Claude y signe notamment six pages écrite par Christin : « Star à Hollywood » au n°11 d’octobre 1967.
Ainsi, Jean-Claude Mézières se voit-il proposer, par le rédacteur en chef de Pilote, diverses collaborations qui ne vont, toutefois, guère le satisfaire. Comme celle avec Fred, le futur créateur de « Philémon », qui lui impose des scénarios entièrement dessinés (technique narrative qui le gêne beaucoup car il a besoin de plus de liberté au niveau de la composition).
Il s’agit de « La Vengeance du pharaon », une histoire en trois planches parue dans le n° 388 du 30 mars 1967, des 28 pages bicolores de « L’Extraordinaire et Troublante Aventure de Mr Auguste Faust » publiées du n° 390 du 13 avril au n° 403 du 13 juillet 1967, des trois de « La Méprise » au n° 400 du 22 juin 1967 et des deux d’« Un jeu pour passer le temps (quand il pleut) » au n° 402 du 6 juillet 1967) ; les deux premières histoires ayant été reprises, en noir et blanc, dans l’album « Mézi avant Mézières » aux éditions Pepperland, en 1981.
Ou encore celle avec Jean-Marc Reiser : quatre pages intitulées « Pilote propose des solutions pour une meilleure organisation des plages », au n° 404 du 20 juillet 1967.Voire même celles avec Jacques Lob (« Une leçon de natation », une planche au n° 407 du 10 août 1967) ou même celle avec René Goscinny lui-même : « Quand j’avais ton âge », deux pages au n° 415 du 5 octobre 1967. Il n’est même pas très content de ses propres scénarios de deux pages qu’il illustre lui-même et qui sont publiés en 1967 : « Oh non ! Pas eux ! » (au n°399 du 15 juin), « Comment transporter un château aux USA » (au n°409 du 24 août) et « Les Incorrigibles » (au n°426 du 21 décembre) : c’est vous dire !!!
Cependant, Jean-Claude Mézières, qui a un besoin viscéral de créer son propre univers (mais qui ne se sent pas encore de taille pour assumer une histoire longue), connaît bien les possibilités que peut lui offrir son ami Pierre Christin avec lequel il est resté en contact.
Alors que ce dernier est en train de prendre son train pour partir professer à Bordeaux (où il séjourne, alors, trois jours par semaine), il le rattrape quasiment sur le quai de la gare pour lui dire que, vu leur connivence, il fallait absolument qu’ils refassent quelque chose ensemble…
Et pourquoi pas dans Pilote qui, à cette époque, est un véritable vivier qui permet l’éclosion de nombreux dessinateurs et scénaristes ?
D’ailleurs, presque tous les grands auteurs, qui s’affirmeront pendant les années 1980 et les suivantes, vont faire leurs premiers pas dans ce magazine dont la rédaction est donc dirigée par René Goscinny. Aussi, n’est-il guère facile, à nos deux complices, de se mettre en quête d’un projet original pour une série ou pour une aventure de longue haleine. Évidemment, depuis leur séjour aux États-Unis, ils se sentent d’emblée attirés par le western (surtout Mézières qui avait largement pratiqué le métier de cow-boy). Mais le genre est déjà largement et brillamment représenté dans Pilote (ne serait-ce qu’avec la série « Blueberry » de Jean-Michel Charlier et de leur copain Jean Giraud) ; mais aussi dans Spirou (« Lucky Luke » ou « Jerry Spring »), dans Tintin (« Chick Bill »), dans Vaillant (« Sam Billie Bill » ou « Teddy Ted »), dans les productions de Marijac ou dans les innombrables pockets traduisant, la plupart du temps, des créations italiennes, anglaises ou américaines.
Après avoir pensé à un sujet moyenâgeux, puis à un autre situé au XIXe siècle (dans le style « Arsène Lupin » ou un peu fantastique, dans le genre « Sherlock Holmes »), Pierre Christin suggère, finalement, de s’attaquer à la science-fiction : un genre littéraire qu’ils apprécient tous les deux… D’autant plus que ce thème est encore très peu exploité et que c’est la possibilité de tout imaginer et de tout raconter…
Ainsi, vont-ils développer une aventure de Valérian que Goscinny accepte, alors qu’il n’est guère un adepte de space opera. Comme Mézières ne se sent toujours pas tout à fait prêt pour se lancer dans un long récit d’anticipation, surtout avec de nombreux décors et objets ultramodernes, le premier épisode (« Valérian contre les mauvais rêves », trente planches publiées du n° 420 du 9 novembre 1967 au n° 434 du 15 février 1968) (1) bifurque, après une ouverture futuriste, vers une sécurisante ambiance médiévale à la « Johan et Pirlouit », en même temps qu’il explore son premier paradoxe spatio-temporel.
Cette fantaisie épique va donc leur permettre de se rôder et, devant les retours positifs du courrier des lecteurs, les deux amis vont se lancer dans un deuxième épisode plus axé science-fiction (« La Cité des eaux mouvantes », publié du n°455 du 23 juillet 1968 au n°468 du 24 octobre 1968), en projetant notre société dans un avenir proche, en 1986 (référence à « 1984 », le roman de George Orwell) : année où survient un cataclysme véritablement fondateur de la série.
Suivront bien d’autres récits encore moins conventionnels et plus politiques, un peu en réaction aux histoires traditionnelles que leur ami Jean-Michel Charlier (le co-rédacteur en chef du Pilote de l’époque) avait plutôt tendance à imposer dans l’hebdomadaire ; ce qui n’empêchait pas Mézières et Christin d’avoir toujours eu beaucoup de respect pour ce dernier.
À noter que le nom de Valérian vient d’un personnage créé par le couple de romanciers Nathalie et Charles Henneberg, dont le héros principal s’appelait Valéran, prince des ténèbres.
Au décès de son mari, Nathalie (qui, au début, signait Nathalie-Charles Henneberg) a continué sur ses traces, mais a fait de plus en plus intervenir l’imagination plutôt que des éléments de science-fiction. C’est ainsi qu’elle est devenue un précurseur de l’heroic-fantasy française moderne et a nettement influencé le scénariste… Et ce n’est pas la seule ! Car Pierre Christin était, alors, un gros lecteur de science-fiction…
Côté graphique, Jean-Claude Mézières, quant-à-lui, choisit de s’inspirer très vaguement de la tête d’Hugues Aufray, un chanteur très populaire à l’époque ; mais la représentation du personnage va beaucoup évoluer au fil des épisodes. En ce qui concerne Laureline, les auteurs avaient pensé l’utiliser seulement dans l’épisode moyenâgeux ; mais à la suite de nombreuses lettres de lecteurs et de conseils d’amis qui la considéraient, déjà, plus fine et intelligente que Valérian, ils s’aperçoivent qu’il fallait mieux la garder. Ils charcutèrent alors le scénario en dernière minute, se débrouillant pour que leur héros la ramène dans ses bagages, jusqu’à Galaxity ; ouvrant ainsi la voie à une représentation féminine toute nouvelle en bande dessinée : celle d’une jeune femme active et passablement impertinente !
Par la suite, dans Pilote, Jean-Claude Mézières va, pratiquement, se consacrer uniquement à « Valérian » !
On notera, quand même, quelques pages éparses qu’il dessine sporadiquement pour les « Actualités » de Pilote dont « La Télévision pop scolaire » (deux planches scénarisées par Pierre Christin qui signe encore Linus, au n° 442 du 11 avril 1968).
S’il est l’homme d’une seule série, à l’instar de Morris et de son « Lucky Luke », Jean-Claude Mézières a toutefois publié ensuite, avec parcimonie, des bandes dessinées dans plusieurs magazines spécialisés, de Métal hurlant à Fluide glacial et (À suivre), ainsi que des illustrations dans la presse généraliste, des affiches pour des festivals ou des sérigraphies.
En 1985, il s’embarque dans une tournée des ports d’Europe en compagnie de Pierre Christin, sur les traces d’une femme mystérieuse qui deviendra l’héroïne d’un récit illustré (« Lady Polaris ») publié en 1987 par les éditions Autrement.
Jean- Claude Mézières a aussi travaillé pour le cinéma, dessinant des décors et des costumes pour « Un dieu rebelle », un film de Peter Fleischmann, et pour « Le Cinquième Élément » de Luc Besson, auquel il a donné l’idée des taxis volants.
Son exigence, son énergie, sa forte personnalité, sa bienveillance, sa simplicité, sa joie de vivre, sa curiosité faisaient de Jean-Claude Mézière (Grand Prix de la ville d’Angoulême en 1984) un être précieux et profondément attachant.
Il n’aura cessé de faire rêver ses lecteurs et d’inspirer ses confrères dessinateurs à travers une œuvre entremêlant la science-fiction et l’imagination, la fantaisie et la modestie, sans oublier une curiosité toujours bienveillante pour « l’autre », qu’il soit humain ou extraterrestre.
Toute l’équipe de BDzoom.com a une pensée particulière pour sa femme Linda, sa fille Emily, son petit-fils Gaspard, sa sœur Évelyne, son ami Pierre Christin ainsi que ses proches.
(1)« Valérian contre les mauvais rêves » ne sera publié en album que fort tardivement. Outre une publication pirate en nuances de gris en 1981, limitée à 200 exemplaires (aux éditions Ratdaud : ah, ah, ah !!!), il faudra attendre 1983 pour que cet épisode soit enfin proposé à un plus large public dans l’ouvrage « Mézières et Christin avec… », publié par Dargaud.
Le même éditeur en fera plus tard, en 2000, le tome 0 de la série (repris dans le tome 1 de l’intégrale actuelle, en 2007). « Les Mauvais Rêves » figuraient, auparavant, dans le volume 1 d’une première intégrale, abandonnée après deux volumes, dans leur collection Omnibus(en 1986). Ceci explique que, pour toute une génération de lecteurs qui n’ont découvert « Valérian » qu’en librairie, le premier opus de la série était « La Cité des aux mouvantes » (dont la première édition en album aux éditions Dargaud remonte à 1970) !
C’était un très grand…
Élégance, empathie, énergie, invention, un dessinateur hors pair…
Valérian et Laureline toujours dans nos cœurs.
Bonjour cher Gilles et Meilleurs Vœux
Merci pour ce merveilleux dossier sur ce très grand de la BD.
Bien amicalement
Henri Gonse
Merci Gilles pour ce très beau dossier nostalgique qui permet de (re)voir des planches peu connues du très regretté Mézières. C’est un très bel hommage.
Je me souviendrai toujours du festival de Limoges 2012 où j’ai eu la chance de pouvoir passer de beaux et longs moments avec lui. Je t’en remercie mille fois. Cela atténue un peu la tristesse qui est immense.
Encore un géant de la BD qui est parti…
Mais il est étrange que ce dessinateur surdoué n’ait été l’homme que d’une seule série, certes géniale, Valérian.
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