Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...Des Portugais constructifs…

À l’heure où le Portugal élit ses députés et où certains semblent nostalgiques de la dictature de Salazar, il est bon rappeler que la situation politique qu’il incarnait a poussé une partie de la population à quitter son pays pour tenter de trouver liberté et travail au-delà des frontières, en France notamment. C’est ce qu’évoque l’album « Les Portugais »…
Plus d’un million de Portugais fuient le régime Salazar, au pouvoir depuis 1933. Ils fuient aussi les guerres coloniales (trois conflits dans les années 1960 : Angola, Guinée-Bissau, Mozambique). De 1961 à 1974, ce sont 14 000 portugais tués et 20 000 handicapés. Couteux en vies humaines et couteux, tout court ! La récession économique que ces guerres engendrent poussent les jeunes à quitter le pays.
Presque tous ceux qui viennent alors s’installer en France deviennent maçons. La France a en effet besoin de construire et un besoin de main d’œuvre. Ils sont accueillis à bras ouverts, mais à des conditions souvent peu enviables : travaux pénibles, salaires peu alléchants, précarité des emplois, vie dans des bidonvilles. Ces « camps d’immigrés » insalubres font scandale, mais rien ne bouge…
Olivier Alfonso met ainsi, en récit, l’histoire de son père qui est aussi celle de toute une génération : une histoire faite d’anecdotes, de désirs, d’échecs, de rencontres, l’histoire de deux amis qui passent clandestinement les frontières, portugaise et espagnole, afin de réinventer leur vie. Mario tombe ainsi amoureux d’Eva : un couple se crée, s’installe, une famille bientôt…
Chico (alias Aurélien Ottenwaelte) dessine d’un trait sec et efficace cette chronique réaliste, jamais larmoyante, jamais défaitiste. Bien au contraire, on y sent l’appétit de vivre, de s’en sortir, de progresser, de s’intégrer, d’ouvrir grand les portes d’une nouvelle vie sans oublier pour autant ses racines, sa culture.
Didier QUELLA-GUYOT ; http://bdzoom.com/author/DidierQG/
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« Les Portugais » par Chico Alfonso et Olivier Alfonso
Éditions Les Arènes BD (21, 90 €) – EAN : 9791037505774
Parution 3 février 2022