Le 3 décembre dernier à Strasbourg, le Conseil de l’Union européenne a approuvé le déclassement du loup dans l’échelle des espèces animales à protéger. Il est ainsi passé d’espèce « strictement protégée » à « protégée », ce qui a pour conséquence de faciliter son abattage. La raison invoquée pour cette modification est une mesure de protection du bétail face à une augmentation de la population lupine. Invité sur le plateau de Millevaches durant une année, le dessinateur Troubs s’est penché sur la question de la cohabitation entre le loup et l’homme… et rend compte de ce travail.
Lire la suite...« Le Petit Spirou » : toujours délicieusement irrévérencieux !
L’arrivée du Petit Spirou a perturbé la saine quiétude qui régnait dans les pages de l’hebdomadaire Spirou, bien avant l’apparition de nouveaux garnements libérés du carcan imposé par la censure de l’époque. Après les décès de son coloriste Stéphane De Becker et de son scénariste Philippe Tome, revoici « Le Petit Spirou » en grande forme, dans un nouvel album épatant signé par le seul et génial Janry.
Une avalanche de gags en une page et quelques courtes histoires, la présentation de ce nouvel album obéi à une tradition désormais bien rodée. On retrouve avec toujours le même bonheur ce Spirou lorsqu’il était en culottes courtes,entouré par son incroyable bande de comparses. Il y a sa maman plutôt sexy, son grand papy encore très vert, sa grandmamy victime d’Alzheimer, Monsieur Mégot (le prof de gym fumeur, buveur et vicieux), l’abbé Angélus (le curé naïf et débordé), mademoiselle Chiffre (la prof de calcul super canon)… et ses copains Vertignasse, Cassius, Nicolas dit Boule de gras… et surtout Suzette, ou plutôt Suzanne Berlingot, sa « fiancée » qui n’aime pas qu’on la prenne pour une crêpe. Lorsqu’il n’observe pas les filles dans les vestiaires, le garnement n’est jamais à court d’idées toutes plus scabreuses les unes que les autres. Toujours avec la même naïveté de l’enfance, frôlant parfois les limites de la décence, le Petit Spirou se permet tout sans choquer les âmes sensibles.
L’idée de raconter les jeunes années du héros, dont ils animent à l’époque — avec le succès que l’on sait — les aventures classiques, est née chez Tome et Janry dans une courte histoire, publiée en mars 1983 dans feu Spirou album +. « La Seule et Unique Histoire plus ou moins vraie de la jeunesse de Spirou racontée par l’oncle Paul », selon son titre-fleuve, sera reprise trois ans plus tard (en 1987) dans un mini album, offert à l’occasion de la publication de l’album « Spirou et Fantasio à New York », avec en prime les quatre premiers gags. Trois mois suffisent pour que « Le Petit Spirou » débarque dans l’hebdomadaire, pour devenir très vite l’un des best-sellers du catalogue des éditions Dupuis.
Janry (Jean-Richard Geurts), né au Congo en 1957, avec le concours de Cerise pour les couleurs, parvient à conserver non seulement l’esprit frondeur des scénarios de Tome, mais aussi le graphisme originel, dont la clarté et la précision sont appréciées par les lecteurs. Que ceux qui en doutaient soient rassurés : Janry ne pouvait rendre plus bel hommage à ses amis disparus.
En revanche, le lecteur peut rester perplexe lorsqu’on lui affirme que l’espiègle Petit Spirou de Tome et Janry et le très sérieux jeune homme de « L’Espoir malgré tout » d’Émile Bravo sont les mêmes à quelques années de distance. Qu’importent les contorsions, le mieux étant d’apprécier ces deux œuvres de qualité sans chercher à les réunir. Notons que les noms de Tome et de Janry demeurent réunis en couverture de l’ouvrage : encore un bel hommage de l’auteur à son vieux complice…
Henri FILIPPINI
« Le Petit Spirou T19 : On parle pas la bouche pleine » par Janry
Éditions Dupuis (11,90 €) — EAN : 979-1-0347-49-14-0
Janry président !! Longue vie au Petit Spirou !