Un petit village — non loin de la frontière suisse — sert de cadre à ce long récit où la sorcellerie est omniprésente, au sein d’une population paysanne inculte, à la merci de la puissance des évêques. À travers deux adolescents que le destin sépare, Virginie Greiner et Annabel évoquent la chasse aux sorcières —incarnations du diable —, qui faisait rage dans les campagnes à la fin du XVe siècle. L’occasion de retrouver deux autrices talentueuses, maîtrisant avec panache une histoire où se mêlent fiction et réalité.
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Drôle de climat !
En juin 2021, sortait le premier volet de « Réfugiés climatiques & castagnettes », dont l’action se situait dans un futur proche où le réchauffement de la planète obligeait Portugais, Espagnols et Italiens à migrer vers le nord, et donc en France. Cette fois, il ne s’agissait plutôt d’y chercher du travail, mais d’y être accueilli. Dans ce but, l’État décidait d’obliger les propriétaires qui ont de la place à loger les réfugiés…
On faisait alors la rencontre de Louis : Parisien pas très bien dans sa peau, timide et souffrant de TOC. Contraint, il accueille Maria Del Pilar Gomez y Gomez : une Espagnole de 80 ans qui ne parle pas un mot de français. Pour Louis le routinier, c’est compliqué ; mais, heureusement, la petite-fille de Pilar, Nieves, est logée dans le même immeuble. Son frère, Kiko, également. Petit à petit, la vie s’organisait, les moments de plaisir et de convivialité arrivaient…
Reste qu’autour de Louis, certains voisins, sa famille et même sa fiancée sont rétives aux « envahisseurs ». Seule réconfort, la sœur de Louis, Charlène, qui entend aider les réfugiés. Tout irait donc pour le mieux, si la famille de Maria ne décidait brutalement de rejoindre l’Allemagne… en laissant Maria à Paris, toujours « attribuée » à Louis ! On en est là au début de ce second volet qui permet notamment de mieux connaitre Charlène, la mère ultra-bourgeoise intransigeante, et l’adorable Maria.
Alors que le temps passe et qu’au fil des saisons Paris se métamorphose (Ratte prend un grand plaisir à dessiner la capitale et il s’y est déjà complu avec « Le Canonnier de la tour Eiffel » et « La Petite voleuse de la tour Eiffel », chez le même éditeur : voir Après l’heure, c’est plus l’heure ! Est-ce à dire que même l’amour n’attend pas ?), on découvre de nouveaux personnages, notamment un mari violent qui bat sa femme (là encore, Maria fera des miracles) et Delphine dont Louis va tomber amoureux. Bref, tout s’arrange, sauf le climat !
Beaucoup d’humour dans cette fiction sociétale et météorologique. Les personnages sont pittoresques et attachants, et l’on est très vraiment séduit par cette chronique quasi familiale fondée sur des migrations de populations qui doivent faire vie commune avec leurs habitudes et leurs a-priori. Au-delà du sérieux problème du changement climatique, David Ratte imagine une comédie de mœurs pleine de bon sens avec des conflits de générations, mais pas que. Un régal !
Didier QUELLA-GUYOT ; http://bdzoom.com/author/DidierQG/
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« Réfugiés climatiques & castagnettes » T2 par David Ratte
Éditions Grand Angle (15,90 €) – EAN : 9782818978962
Parution 1er février 2023
Pourquoi l’auteur a t’il choisi des réfugiés portugais, espagnols et italiens?
Il me semble, sans être mauvaise langue, que nous sommes actuellement plutôt » visités » voir envahis, par des réfugiés venant de pays beaucoup plus au Sud non?
Mais sans doute n’est-il pas politiquement correct de dire cela, alors surtout ne prenons aucun risque!…
L’auteur de l’album a manifestement souhaité s’en tenir à l’accueil de nos voisins immédiats mais il est vrai que le problème des réfugiés climatiques est à l’évidence plus vaste. Est-ce cependant pour être « politiquement correct » qu’il a fait ce choix, c’est à lui de répondre mais au bout du compte cette histoire en l’état reste très seduisante…