Les rugbymen sont en vedettes dans plusieurs bandes dessinées réussies à l’occasion de la Coupe du monde de rugby…

La Xe Coupe du monde de rugby se déroule cet automne entièrement en France. À cette occasion, le rugby est mis à l’honneur dans plusieurs bandes dessinées : humoristiques, historiques ou biographiques. Évidemment, on retrouve avec plaisir les gags de la série à succès « Les Rugbymen » ! Par ailleurs, on peut toutefois découvrir également l’histoire de la génération «Showbizz» : c’est ainsi que se sont surnommés les membres de lignes arrières du Racing Club de France au tournant des années 1980-1990, mais aussi une biographie du meilleur joueur de rugby du monde en 2021 : le demi de mêlée Antoine Dupont.

La série « Les Rugbymen » connait un succès qui ne se dément pas depuis ses débuts en 2005. Le 21e tome reprend les mêmes recettes que les précédents. À Paillar, petit village du Sud-Ouest, la vie continue de tourner autour du ballon ovale. Les anciens en parlent, les jeunes s’entrainent la semaine et tout le monde se retrouve au stade le dimanche en famille, car tout le village apprécie le rugby et, ici, même les mémés aiment la castagne comme le chantait Claude Nougaro.

L’équipe du PAC est composée d’une joyeuse bande d’amis. On distingue les très gourmands premières lignes Jeannot Lepilar (dit la Couâne) et Jérôme Lenclume (dit Loupiote), les massifs Frédéric Castagne (dit l’Anesthésiste) et Jonas Frilung (dit le Sécateur) ; le demi de mêlée Hervé Gueulard (dit la Teigne) est souvent victime de blessures, alors que les beaux garçons se retrouvent dans la ligne de trois-quarts : Thomas Laguibole (dit Bourrichon) ou Hugues Cap (dit l’Ingénieur). Les jeunes filles ne sont pas oubliées, elles ont intégré depuis quelques volumes l’équipe des Paillettes.

La vingt-et-unième aventure des Rugbymen commence par un récit de 12 pages centré sur la disparition, les uns après les autres, des coqs officiel du XV de France élevés par la mère de La Couâne. Or, il faut vite retrouver le coupable, car la Coupe du monde approche. Sébastien Chabal et le jeune pilier mène l’enquête qui les conduit sur les traces d’un abominable noble anglais : le bien nommé lord Hure. Après ce thriller avicole, les planches-gags s’enchaînent à bon rythme.

Les gags sont évidemment inégaux, les clichés parfois très appuyés, mais le dessin plaisant de Poupard donne vie à un petit groupe sympathique. La pratique du rugby permet de développer une complicité bon enfant entre joueurs costauds et l’ensemble de la communauté villageoise. Cette série satirique, jamais méchante, toujours savoureuse, rencontre un succès mérité – plus de trois millions d’albums se sont déjà vendus -, d’autant que chaque vignette est riche en détails parodiques et ironiques pour qui connaît un peu les fondamentaux de ce sport pour brutes pratiqué par des gentlemen : publicités pour les pompes à vélo Moscato ou BAAF assurances, les livres  « Tiens voilà du Blondin » ou « Herrero rocher » sans oublier le café  L’Albala-Digeo. Les amateurs apprécieront.

À noter que la série se décline en six romans jeunesse, « Les Petits Rugbymen » en trois livrets d’activités à destination des jeunes lecteurs, et d’un utile guide illustré des règles, parfois compliquées, du rugby : guide mis à jour en février 2023.

Si vous vous voulez en savoir davantage sur les secrets de fabrication de la série, nous vous renvoyons à l’interview des scénaristes, les BeKa, « Be » pour Bertrand Escaich, « Ka » pour Caroline Roque, sur notre site dont nous donnons ici quelques extraits :

BDzoom.com : Le quinzième volume des « Rugbymen » vient de paraître ; où puisez-vous votre inspiration pour écrire les planches-gags de cette série à succès ? Les personnages de la série sont-ils inspirés par certaines de vos connaissances ?

BeKa : Ah notre inspiration ! Eh bien, elle vient bien évidemment de rencontres avec des lecteurs, des joueurs, des entraîneurs, mais aussi de lectures, de reportages sur le rugby, de matchs, mais avant tout de notre imagination. Et avec le monde du rugby, qui est très riche en personnages et situations complètement fous, c’est assez facile ! Pour les personnages, nous avons cherché à représenter des types de postes, avec leur caractère, leur morphologie, plutôt que des personnes en particulier. Mais certains noms de joueurs du PAC sont inspirés d’amis de jeunesse, notamment celui de L’Ingénieur.

BDzoom.com : Poupard — l’excellent dessinateur de la série — apporte-t-il des idées de gags ? Êtes-vous tous supporters de la même équipe de rugby ?

BeKa : Oui, Poupard nous donne régulièrement des idées de gags et il apporte aussi beaucoup d’idées marrantes dans les noms d’équipe adverses ainsi que dans les panneaux publicitaires qui entourent le terrain. Pour l’équipe, Poupard supporte Grenoble, alors que nous sommes plutôt supporters de Toulouse, de Perpignan… mais nous nous retrouvons pour encourager les équipes de France masculines et féminines.

Dans des registres totalement différents, nous tenions à signaler la publication de deux ouvrages autour de ce sport de voyou pratiqué par des gentlemen, selon le vieil adage anglais. Tout d’abord « Comme des papillons » : un superbe album de 100 pages pour les amoureux du beau jeu au rugby, mais pas seulement. Il y est question d’amitié, d’audace, de fidélité, d’insouciance mais aussi de travail et d’abnégation. Un vrai et beau livre sur le sport et l’esprit sportif.

Alors que dans les années 1980, le centre de gravité du rugby est plus que jamais situé dans le Sud-Ouest, une génération de jeunes joueurs talentueux s’affirment dans le club parisien du Racing Club de France. Ils détonnent dans ce milieu conservateur, non seulement en prônant un jeu audacieux, mais surtout en bousculant tous les codes avec une certaine désinvolture, allant jusqu’à jouer avec un nœud de papillon rose en match. Ils donnent à cette nouvelle approche le nom de Showbiz. Décontraction ne veut dire manque d’ambition, ils seront champions de France et pour certains comme Franck Mesnel ou Jean-Baptiste Lafond internationaux à de nombreuses reprises.

Loin d’être une simple œuvre hagiographique, la bande dessinée surprend par sa qualité narrative et graphique. L’ouvrage commence ainsi par la discussion entre deux gamins qui interrompent leur jeu pour regarder un match du Tournoi des cinq nations. Ces deux amis d’enfance sont Franck Mesnel et Frédéric Lordon, futur économiste révoltée de la gauche radicale. Il se clôt sur un dossier, abondamment illustré, écrit par ce dernier rugbyman maintenant dirigeant avisé de la marque Eden Park dont le logo est évidemement un nœud papillon rose. Le graphisme du Polonais Miras est particulièrement soigné avec des planches très colorées, entre photoréalisme et dessin pris sur le vif.

Terminons ce court panorama de la bande dessinée rugbystique de rentrée avec une biographie dessinée du capitaine de l’équipe de France. Antoine Dupont accumule les titres : champion de France, champion d’Europe avec le Stade Toulousain, grand chelem avec l’équipe de France et espérons le champion du monde en 2023. « Antoine Dupont, je serai rugbyman » retrace les premières années du demi de mêlée dans les Hautes-Pyrénées et le Gers et se termine sur la victoire sur l’Angleterre qui scelle le grand chelem 2022.

Laurent LESSOUS (l@bd)

« Les Rugbymen T 21 : On est chez nous, alors d’entrée on joue chez eux ! » par Poupard et Beka

Éditions Bamboo (11,90 €) – EAN : 978-2-8189-9778-9

Parution 30 août 2023

« Comme des papillons » par Miras, Philippe Charlot et Philippe Pelaez

Éditions Grand Angle (19,90 €) – EAN : 979-1-0411-0029-3

Parution 30 août 2023

« Antoine Dupont, je serai rugbyman» par Caroline Capodanno, Élisa Casucci et Robert Eavorschi

Éditions Marabulles (15,90 €) – EAN : 978-2-5011-6359-0

Parution 23 août 2023

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