Il semblerait que l’éditeur Altercomics, ait tenu ses promesses de faire un effort conséquent sur la traduction en langue française et l’orthographe des textes de certains fumetti du célèbre catalogue de Sergio Bonelli, qu’ils ont commencé à publier depuis le mois d’août (1) : preuve en est la parution des n° 2 disponibles depuis le 8 novembre… Nous en sommes vraiment heureux, notamment pour l’excellente série policière « Julia », scénarisée par Giancarlo Berardi et illustrée pour cet épisode par le virtuose Corrado Roi : voilà qui devrait ravir les amateurs de bandes dessinées populaires italiennes en noir et blanc !
Lire la suite...Le retour de Lady S : mourir peut attendre ?
Voici le retour attendu de Lady S, après deux ans d’absence ! Les affaires reprennent pour Shania Rivkas, entre espionnage, géopolitique, attentats et basses œuvres… Après un prologue qui nous prend à la gorge, l’album développe des événements vécus huit ans auparavant. Nous suivons deux intrigues apparemment sans lien : un attentat à l’explosion d’un avion de ligne et des troubles au Mawali, pays d’Afrique noire découvert au tome 13 (1). Au milieu, mais séparément, nous retrouvons Shania — Lady S — et Conrad, son compagnon américain. L’une ne contrôle que peu de choses, ballottées par des événements de plus en plus dramatiques. Quant à l’autre, il enquête et interroge pour la CIA, remontant une piste avec plus de succès.
Des enjeux politiques et humanitaires bien de notre époque, qui font voyager le lecteur dans diverses contrées,garantissent variété des scènes et actions prenantes.
Ne vous fiez pas à la seule couverture, qui ne représente pas l’ambiance globale. Le dessinateur nous offre d’ailleurs la possibilité de montrer un projet alternatif de couverture (ci-contre), ainsi que quelques planches crayonnées et encrées, en noir et blanc : merci à lui !
L’album s’ouvre sur une Shania à la tête rasée, laquelle va opérer une opération commando chez un oligarque du Turkménistan pour une mystérieuse organisation : le Ministère. Mais elle se fait prendre et conduire vers le pire…
Retour huit ans en arrière : conséquence d’un attentat islamiste, un avion s’écrase. Conrad est chargé de l’enquête par la directrice de la CIA. Au même moment, dans un hôpital un archéologue — Johnson — dévoile deux noms américains et récite une série de chiffres, avant de mourir.
Shania, de son côté, repart au Mawali pour l’association Action 19, tout juste après le décès de sa tante qu’elle avait accompagnée dans les récents tomes (2).
Elle y est reçue par Ndiama, devenu Premier ministre, qui soutient son action humanitaire, mais lui révèle que son fils Simon est introuvable. Et — sans lien apparent —, ailleurs dans le pays, un commando sème la terreur et enlève une vingtaine de lycéennes.
Quant à Conrad, il est désormais au Caire pour suivre la trace d’un jeune Arabe repéré sur une photo chez l’archéologue Johnson — un certain Yassine Ahmed —, pour le faire parler.
Le Centaure — personnage trouble apparu au tome 4 — sait beaucoup de choses (il œuvre pour le Ministère) : il propose à Shania qu’elle fasse libérer les jeunes filles avec l’aide d’un agent infiltré chez les terroristes…
Quel est l’enjeu pour le Mawali, et pour la CIA ?
Quel est le rôle du jeune Yassine, et qu’est devenu Simon ?
Et surtout, quel chemin dangereux emprunte Lady S ?
Beaucoup de questions se posent, car l’album ne donne pas toutes les clés, même si l’intrigue avance de façon soutenue et livre bien des informations.
Cette histoire, riche, n’aura pas toutes les réponses.
Les auteurs font voyager le lecteur en multipliant les scènes sur des continents différents.
Le Caire est particulièrement mis en valeur, notamment son musée somptueux, aux statues monumentales. Et puis l’Afrique, qui a finalement tellement changé depuis les temps coloniaux, partagée qu’elle est maintenant entre terroristes et puissances très intéressées.
Philippe Aymond au dessin est toujours aussi brillant et efficace, mais l’équipe est renouvelée. Laurent-Frédéric Bollée, qu’il connaît depuis « ApocalypseMania » (huit albums chez Dargaud depuis 2001) et qui signait plus récemment les scénarios des « Nouvelles Aventures de Bruno Brazil » — reprises de Vance et Greg (3) —, a écrit une histoire très conforme aux canons de la série imaginée par Jean Van Hamme. Et, après Sébastien Gérard, les couleurs sont désormais de Marie Versaevel.
Un ouvrage dense, aux ambiances plurielles, mais qui ne conclut pas l’histoire : la suite au prochain épisode !
Patrick BOUSTER
« Lady S T16 : Missions suicides » par Philippe Aymond et Laurent-Frédéric Bollée
Éditions Dupuis (12,95 €) — EAN : 979-10-347-6885-1
(1) Voir la chronique sur BDzoom.com : « Lady S T13 : Crime de guerre » par Philippe Aymond.
(2) Voir les chroniques sur BDzoom.com : Entretien avec Philippe Aymond au sujet de « Lady S T14 : Code Vampiir »… et Entre services chinois et CIA, des vacances mouvementées pour Lady S….
(3) Voir les chroniques des tomes 2 et 3 sur BDzoom.com : Mission vers Mars, une machination diabolique : entretien avec Philippe Aymond et Laurent-Frédéric Bollée… et Horreur boréale pour Bruno Brazil !.
Ces couvertures malsaines se multiplient dans la BD et c’est très dérangeant ! Encore heureux qu’on ne nous a pas gratifié d’une couverture après le tir, comme l’avait osé Dargaud avec le XIII grand format de Giraud !
Ha! Ha! Patydoc vous êtes drôle ! L’album s’appelle » missions suicides », la couverture est donc en rapport avec le titre et la teneur du propos non?
Autrement Aymond aurait dessiné des fleurs, ou un Bisounours…
Une couv’ doit donner envie de découvrir l’histoire, et non de divulguer le moment de tension extrême de l’action ?
Les couvertures sont largement maitrisées par les éditeurs. Le dessinateur présente souvent plusieurs projets et il arrive que l’éditeur suggère/demande une ligne à suivre…
Cette couverture est violente, elle peut donc être justifiée par l’histoire, mais je n’ai jamais été partisan de l’outrance en couverture : comme celle de « XIII La version irlandaise » (rappelons que l’édition normale était déjà très violente !).
C’est contre-productif, car cela écarte certaines personnes plus sensibles d’un achat pour elles-mêmes ou en cadeau. On peut le concevoir en édition limitée, en produit indépendant ou marginal ; pas pour une série à bon tirage, grand public. D’ailleurs, XIII (sauf le tome cité, à part), Alpha, Largo Winch, Undertaker, etc, ne sont jamais tombé dans ce travers.
J’espère avoir convaincu tout le monde ou presque, mais après, à chacun de juger.
Violente ??? Vous ne regardez jamais les infos à la télévision ? A coté de l’actualité quotidienne, je la trouve plutôt soft….
Et perso, mettre en avant un moment de tension est un bon moyen pour inciter à ouvrir puis acheter un album.