Ah, Noël à Paris ! Sa magie, ses illuminations, ses impressionnantes vitrines animées dans les grands magasins, ses repas gourmands en famille… Et pendant la trêve de Noël, on peut tout oublier ! Même les crises qu’un couple désabusé n’a plus l’énergie d’affronter… Au bout de 20 ans de vie commune, Ève et Simon se sont peu à peu éloignés et ne font plus que se croiser, entre le travail, les gosses et les obligations. Aussi, la perspective de faire une nouvelle fois comme si tout allait bien pour le réveillon leur semble bien compliquée… Laissant derrière eux la dinde, les beaux-parents et les enfants, le couple va s’élancer dans une drôle de nuit pleine de surprises, car Jim et Giuseppe Liotti nous livrent, ici, une véritable comédie romantique, digne d’Hollywood !
Lire la suite...« Dans l’ombre du Professeur Nimbus » : l’envers du décor dévoilé !

Créé en 1934 par André Daix pour le compte de l’agence Opera Mundi, le Professeur Nimbus n’est pas un héros comme les autres : un dessinateur adhérant dès 1933 au Parti franciste — proche du fascisme italien—, et un éditeur juif et franc-maçon ! De quoi ne pas faciliter l’harmonie entre les deux hommes. Précis, documenté, cet ouvrage d’Antoine Sausverd raconte avec une redoutable précision les coulisses de l’histoire — pas vraiment édifiante — d’un héros de bande dessinée au parcours pavé d’obstacles.
Né en 1898, à Budapest, issu de la bourgeoisie locale, Paul Winkler quitte la Hongrie pour les Pays-Bas en 1918 et finit par s’installer à Paris en 1925.
Trois ans plus tard, il fonde l’agence de presse Opera Mundi et signe un contrat de diffusion en Europe avec King Features Syndicate, une agence de presse américaine qui produit de nombreuses séries pour la presse outre-Atlantique : « Prince Valiant », « Flash Gordon », « Mandrake », « The Fantom », « Jungle Jim »…
En 1934, paraissent « Les Aventures du Professeur Nimbus » : premier strip quotidien produit par l’agence, signé A. Daix.
Né dans la Somme le 21 janvier 1901, André Pierre Delachanal quitte la ferme familiale à 18 ans pour Paris.
Il commence sa carrière de dessinateur en publiant des illustrations dans la presse sous la signature A. Daix.
Il travaille dans l’animation, puis dessine pour la presse régionale au sein de l’agence Delas.
Après de dures négociations avec Paul Winkler, il crée le Professeur Nimbus : héros d’une bande muette qui paraît dans le quotidien Le Journal, à partir du 16 septembre 1934.
Adhérent du Parti franciste, peu après sa création, il livre de nombreux dessins contre les juifs et les franc-maçons.
Pendant la guerre, il soutient activement l’occupant nazi et dessine entre autres « Les Aventures du baron de Crésus » dans Le Matin…
En fuite à la Libération, coupable d’avoir « entretenu des intelligences avec l’Allemagne », il est condamné par contumace le 8 janvier 1946 à 20 ans de travaux forcés, à l’indignité nationale et à la dégradation nationale.
Il séjourne au Portugal de Salazar, en Colombie, au Venezuela… où il dessine sous la signature d’Alberto Maniez.
Il revient en France en 1974 — après 25 ans d’exil — pour aussitôt collaborer avec une revue d’extrême droite, et décède le 27 décembre 1976.
Malgré un long procès opposant André Daix et Paul Winkler, le Professeur Nimbus survit sous la signature — commune à plusieurs auteurs — de J. Darthel jusqu’en 1991, année où le dernier d’entre eux, Pierre Le Goff (bien connu pour son soutien au parti lepéniste), signe le 13 311e et ultime strip. Des reprises seront proposées dans les journaux frontistes Présent et National hebdo jusqu’en 2008 : on ne se refait pas ! Et ce ne sont là que quelques points forts du formidable travail de recherche effectué par Antoine Sausverd, destinés à vous inciter à lire cet ouvrage passionnant.
Né en 1973, Antoine Sausverd — auteur de nombreux ouvrages sur la bande dessinée — évoque avec force détails l’étonnant destin de ce personnage — diffusé dans près de 50 pays — dont les mésaventures dessinées n’ont jamais évoqué les idées nationalistes de son créateur. Au-delà de Nimbus, c’est une vision précise de la bande dessinée de l’entre-deux-guerres, puis sous l’Occupation, qui nous est proposée. Les 192 pages en noir et blanc sont illustrées par une riche iconographie, avec de précieuses références en annexe (dont la bibliographie d’Alberto Maniez). Quarante-deuxième titre de la collection Mémoire vive, ce livre est une véritable mine pour qui s’intéresse à l’histoire de la bande dessinée.
Distribué en librairies par Makassar, il est aussi disponible à la boutique de l’éditeur (P.L.G, chez Philippe Morin, 3, rue de la Vanne, 92120 Montrouge, morin100@aol.com).
Henri FILIPPINI
« Dans l’ombre du Professeur Nimbus » par Antoine Sausverd
Éditions P.L.G (15 €) — EAN : 978-2-9178-3752-8
bonjour ;
série , avec un visuel très innovant ;
mériterait une intégrale ;
Même si on n’est pas spécialement attiré par le prof. Nimbus, on peut trouver dans ce passionnant ouvrage aux très nombreuses notes (15 €, le prix d’un abum) une foule d’informations ( sur Opera Mundi, Paul Winckler, la bd dans la presse au xxème siècle…). On rencontre même des noms inattendus (Gotlib par ex).
Merci aux éditions PLG pour cette collection « mémoire vive » qui recèle des pépites !
Ping : Dans l’ombre du Professeur Nimbus : sources et documents – Töpfferiana