Faire le mur à Berlin avec Kathleen…

Retour de la série, concoctée par Patrick Weber et Baudouin Deville, ayant pour personnage principal l’hôtesse de l’air Kathleen qui devient par la suite journaliste. Forts de déjà quatre albums aux récits indépendants, ils remettent le couvert en nous offrant une enquête qui, de Cannes à Berlin, nous fait remonter le cours du temps et passer le mur…

Tout commence en effet à Cannes où Kathleen a séjourné avec Gérard, son amoureux : un macho insupportable. Ils rentrent de vacances et prennent le train couchette. L’occasion, pour Kathleen, de croiser une passagère allemande mystérieuse : mystérieuse au point de disparaitre bizarrement pendant le trajet ! Ce n’est que le début des complications pour l’héroïne qui, à Bruxelles, tente d’en savoir un peu plus sur cette femme, dont elle connait le nom et dont elle a récupéré le violon.

Afin de la retrouver et de lui restituer le violon, Kathleen fait jouer tous ses réseaux pour finalement atteindre Berlin Ouest et, si possible, entrer dans Berlin Est. Le récit évoque, d’ailleurs avec intérêt, les difficultés pour passer de l’un à l’autre à cette époque. De part et d’autre du mur, les méthodes pour se protéger ou pour infiltrer sont à l’œuvre. Le scénariste propose ainsi un dossier final de huit pages sur l’histoire de ce désormais célèbre mur détruit en 1989, mais également sur l’Opération Roméo (qu’on découvre dans ce récit) ou la belle époque des train auto-couchettes.

Le principe des dossiers est à l’œuvre depuis le début de la série. Huit pages, par exemple, sur l’Atomium et l’Exposition universelle dans « Sourire, 58 », publié en 2018, dans ce style « ligne claire » évidemment très approprié à ce Bruxelles de la fin des années 1950. Les auteurs proposaient un récit d’espionnage très bien mené, en pleine guerre froide, alors que l’Exposition universelle est émaillée d’étranges incidents : notamment dans les pavillons du Vatican et de l’URSS. Kathleen y est alors une jeune agente d’accueil belge, précipitée malgré elle au cœur d’intrigues entre services secrets.

De la même façon, le dossier final de « Léopoldville, 60 », sorti en 2019, parlait intelligemment du « Congo belge et Léopoldville », au cœur de cette histoire pleine de sabotages et d’incidents bouleversent la capitale congolaise. Outre l’intrigue et ses rebondissements, le récit s’attachait à restituer l’ambiance très particulière d’une colonie qui doit passer la main : avec d’un côté les tenants de la colonisation, de l’autre ceux qui pensent qu’il faut rendre le pays à ses habitants ; sans négliger l’ambition des puissances étrangères.

Gilles Ratier a, par ailleurs, longuement évoqué ici-même « Bruxelles 43 » publié en 2020 et, fin 2021, est paru « Innovation 67 » (fin 2021) consacré principalement au grand magasin « Innovation » qui connut en 1967 un incendie ravageur…

Didier QUELLA-GUYOT

Sur BDZOOM : http://bdzoom.com/author/DidierQG/

Sur L@BD :  https://basenationalelabd.esidoc.fr et sur Facebook.

« Berlin 61″ par Baudouin Deville et Patrick Weber

Éditions Anspach (15,50 €) – EAN : 9782931105191

Parution 3 novembre 2023

Galerie

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>