« Les Aventures de Gérard Crétin » est une bande dessinée en une page proposée dans le mensuel Mikado des éditions jeunesse Milan, entre 1989 et 1994, et c’est la première série de gags que l’immense Florence Cestac (1) a créée spécifiquement pour la presse ! Son antihéros a tendance à être vantard et gaffeur : il croit souvent savoir tout faire mieux que les autres et être le meilleur en tout… Mais il est quand même attachant, car terriblement naïf ! Ainsi, il enchaîne les situations hilarantes et embarrassantes, incarnant, avec une tendre absurdité, certains travers humains. Le trait de la reine du gros nez en BD y est déjà unique, même si elle juge avoir fait quelques progrès depuis. Mais comme le dit elle-même : « un petit coup de nostalgie, ça ne peut pas faire de mal ! »
Lire la suite...La Comtesse Volodine
Corso, le privé de Saint Tropez aux chemises à fleurs, est contacté par une comtesse russe pour retrouver l’un de ses amis. Le cachet mirobolant et le massif associé qui lui est imposé annoncent que cette mission sera moins facile …
Corso, le privé de Saint Tropez aux chemises à fleurs, est contacté par une comtesse russe pour retrouver l’un de ses amis. Le cachet mirobolant et le massif associé qui lui est imposé annoncent que cette mission sera moins facile que prévu.
La série, justement sous-titrée « Le privé de la jet set », remet au goût du jour l’image du détective habile, séducteur et franc tireur, avec ce beau garçon intéressé, cynique et fin psychologue. Comme ses prédécesseurs, il a fait son trou grâce à son charisme, se défie des fonctionnaires mesquins et incapables, et dispose d’une morale très personnelle qui lui permet d’entretenir des amitiés dans tous les milieux. Mais Corso n’est pas le Choucas (chez Dupuis). Entre le Kevin Costner de Body gard et l’Humphrey Bogart du grand sommeil, ce privé caustique et sûr de lui, immergé dans le star system, est lui même une star, comme en font foi ses succès amoureux, ses émoluments confortables ou ses relations prestigieuses.
Introduite comme un film hollywoodien, avec un prologue de cinq planches qui campe le personnage et son univers, la série permet de conjuguer les atouts du thriller financier, du polar et des récits d’aventures. Le dessin est réaliste, les couleurs riches, saturées et contrastées, à l’image du milieu dans lequel évolue Corso. Malgré quelques passages convenus, des personnages parfois caricaturaux et un dénouement un peu faible, ce premier opus séduit par la personnalité de son héros et le dynamisme de la composition romanesque.
Joël Dubos