Disparu il y a déjà sept ans, René Pétillon — bien connu pour ses dessins d’humour dans Le Canard enchaîné, mais aussi pour son inénarrable détective Jack Palmer dont l’enquête corse a notamment fait parler de lui, car adaptée au cinéma — (1) avait travaillé, depuis 2008, sur ce scénario quasiment achevé. Bien qu’il en ait également assuré partiellement le découpage et les crayonnés (donc, il ne restait pratiquement plus qu’à dessiner l’album), il avait abandonné cet ultime projet pour différentes raisons, dont la nécessité d’honorer d’autres entreprises en cours. C’est le célèbre Manu Larcenet (2), récemment auréolé de son adaptation de « La Route », qui a été approché pour s’approprier l’histoire, la terminer et la mettre en images : un très bon choix !
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Le début : La science est en deuil. Un pharmacien, double prix Nobel de littérature et de chimie vient de mourir. Qu’avait-il accompli pour mériter de telles récompenses ? Une idée de génie tout simplement ! Après avoir …
Le début : La science est en deuil. Un pharmacien, double prix Nobel de littérature et de chimie vient de mourir. Qu’avait-il accompli pour mériter de telles récompenses ? Une idée de génie tout simplement ! Après avoir perdu la vue et l’usage de ses mains, il inventa une machine transformant les livres en boisson. Une fois ingurgitée, le breuvage vous insuffle l’œuvre. Le détective privé Otto, toujours affublé de son rat Watson, accompagne le pharmacien jusqu’à sa dernière demeure. Dans le cimetière est abordé par un étrange vieillard qui l’engage sur une affaire louche : son frère est mort subitement en ayant les yeux d’un bleu azur, sans aucune raison apparente. Cette enquête va mener Otto et Watson sur la piste de nombreux cadavres aux yeux bleus, tous en quête d’une mystérieuse philosophie. Qui pourrait bien s’avérer être une arme dangereuse…
Notre avis : Souvenez vous … De janvier à juillet 2003, Arte et les éditions Glénat organisaient le premier concours européen de Bande Dessinée. Parmi les 600 dossiers venu de 21 pays différents, le jury estima que Essence, signé des polonais Krzysztof Gawronkiewicz (au dessin) et Grzegorz Janusz (au scénario) dominait ses concurrents, par la qualité originale de son graphisme, son humour étrange, sa couleur … Les aventures farfelues d’Otto, un détective privé, assisté de son étonnant rat Watson, à l’intelligence démesurée pour son espèce, sont en effet, dès cette première tentative, suffisamment maîtrisées pour rendre crédible un récit totalement absurde. Irrésistible de drôlerie, grâce à son second degré permanent, mis en scène graphiquement avec beaucoup d’à propos (la tronche du rat est impayable), Essence mérite votre attention. LT