Avec sa marmite magique, Gaspard dispose de compote pour sauver le monde…

Nous avons découvert l’autrice tchèque Katerina Cupova avec « R.U.R. : le soulèvement des robots » : une adaptation en bande dessinée de la pièce de théâtre éponyme de Karel Capek dans laquelle était inventé le mot robot en 1921. Elle nous revient avec une bande dessinée jeunesse décalée et inventive : « Gaspard et la marmite magique ».

Dans une maison curieuse, un peu délabrée, près d’un village contemporain, un vieil homme d’humeur grincheuse se lamente. Son chagrin s’est logé dans tous les coins de sa demeure.

Le chant d’un oiseau lui fait lever la tête et lui rend un peu de bonne humeur.

Il décide alors, pour chasser ses idées noires, de partir à la recherche de sa flûte qu’il a perdue, il y a de nombreuses années. Il prend sa hotte, sa marmite, sa binette et le principal : un nœud à son mouchoir pour ne pas oublier sa bonne idée, et le voilà parti à l’aventure.

Le vieil homme, un peu magicien il faut bien le dire, laisse derrière lui sa demeure et un village gagné par la modernité, pour trouver bien plus que son ancien instrument de musique.

Mais le vieux monsieur n’est pas parti ainsi depuis très longtemps. Il a oublié que lorsqu’on est un peu magicien, il est important de bien fermer ses poches ! Son nœud se défait, le mouchoir devenu pigeon s’envole avec l’idée qu’il contenait. Un peu plus loin, un jeune garçon prénommé Gaspard observe une salamandre qui se transforme par un vent magique en chat, une… comment dire ? Une « chalamandre » ! Il la poursuit et trouve le vieil homme dépité, de nouveau désespéré. Il le rassure en lui rappelant que les pigeons reviennent souvent aux endroits qu’ils connaissent comme la maison où ils demeurent.

Rasséréné, le vieil homme à la mémoire défaillante offre une marmite à Gaspard : une marmite magique dont le mode d’emploi est inscrit au fond avec un seul conseil ; l’utiliser à bon escient.

C’est le début d’une aventure fantastique pour Gaspard et ses deux amies Jana et Mila. Le trio découvre que la marmite est une arme improbable qui peut projeter quantité de compote sur des agresseurs éventuels quand on prononce la formule : « Chauffe marmite ».

Ils décident de devenir des super-héros : de sauver l’humanité en luttant contre la mal. Les filles fabriquent des costumes et les voilà déambulant dans les rues du village en quête d’une bonne action.

Difficile à trouver de quoi s’occuper après avoir sauvé un jeune garçon pris à partie par des vauriens contre un mur.

Mais les champs commencent à trembler autour d’eux alors que la mine est fermée depuis longtemps : ne serait-ce pas l’ogre des bois qui aurait été réveillé par l’odeur de la compote magique ?

« Gaspard et la marmite magique » page 14.

Katerina Cupova adapte un conte traditionnel avec un esprit loufoque salutaire qui emporte résolument le récit vers les frontières d’un absurde amusé et amusant. Le lecteur exigeant est ravi par ce récit qui de rebondissements improbables en jeu parodique avec l’imaginaire des super-héros le transporte loin des sentiers battus et rebattus de la bande dessinée jeunesse.  Le dessin coloré et libre de l’autrice tchèque s’affranchit parfois des cases. Katerina Cupova affirme, avec « Gaspard et la marmite magique », sa grande inventivité narrative et graphique, loin des standards habituels. Bravo !

Laurent LESSOUS (l@bd)

« Gaspard et la marmite magique » par Katerina Cupova

Éditions Glénat (22,00 €) – EAN :  978-2-344-06007-0

Parution 21 février 2024

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