Les pyramides, le sphynx, ses dieux à têtes d’animaux ou les tombeaux des pharaons : l’Égypte antique envoute depuis plus de 3 000 ans. Cette fascination explique en grande partie l’étonnante expédition de Bonaparte en 1798/1799. À son retour, l’égyptomanie est encore renforcée par la diffusion des découvertes des savants transportés jusqu’aux rives du Nil. Dans la bande dessinée « Pyramides », 20 ans plus tard, d’étranges meurtres aux rituels inspirés des momificateurs ensanglantent les rues de Paris. L’enquête révèle de sombres secrets enfouis depuis longtemps. Réédition de cette trilogie dans une belle intégrale augmentée d’un intéressant dossier intitulé « De la campagne d’Ègypte au Paris égyptien ».
Lire la suite...« Octopolis » : plus fort que « Le Grand Bleu » ?

Préparez-vous à une incroyable immersion ! Dans les pas de Mona qui recherche son père, paléontologue, Gaétan Nocq a décidé de nous faire visiter les bas-fonds : ceux de la Méditerranée, puis ceux du Pacifique, à la rencontre de créatures aussi fantastiques qu’insoupçonnées… Du grand spectacle ! Et du très grand bleu…
Tout commence avec une jeune femme qui n’a plus vu son père depuis des années et qui vient d’apprendre sa disparition. Disparition ? Pas si simple ! Mona se met à enquêter. Qu’est-il devenu ? Où a-t-il disparu ? Pourquoi ? Est-il encore possible de le retrouver ? Plus elle cherche et plus tout se complique.
Parallèlement à cette enquête familiale, nous plongeons littéralement, par séquences, dans l’histoire du vivant et des écosystèmes aquatiques, l’auteur décrivant d’abord les cellules et leur évolution – et si vous ignoriez tout des « cténophores », vous en saurez tout, désormais ! -, les séquences didactiques alternent brillamment avec l’enquête. Rien de pesant, en effet, tant la mise en scène est belle.
C’est bientôt le tour des céphalopodes, ces mollusques qui se meuvent alors sous nos yeux comme au ralenti : un ballet de créatures en tous genres, aussi monstrueuses d’allure que fascinantes, un ballet phénoménal de dizaines de noms recensés en fin d’ouvrage, comme on indique des personnalités et la page où on les croise dans une biographie.
Le voyage commence au Muséum national d’histoire naturelle, à Paris, se poursuit sur la Côte bleue, en Méditerranée (où l’héroïne s’initie à la plongée – et le lecteur également !), dans les calanques face à l’archipel du Frioul, pour finalement nous transporter aux Îles Salomon, plus précisément dans un atoll nommé Clipperton. Sans oublier de fréquentes immersions dans les abysses. Comme dit Mona : « C’est flippant ! »
Avec « Les Grands Cerfs » (adaptation du roman de Claude Hunzinger publiée en 2021 chez le même éditeur), Gaétan Nocq nous avait habitué à l’excellence de son travail. Les couleurs bleutées et floutées, rosées quelquefois, y incitaient déjà à la contemplation, à la pause admirative. Ce « thriller écologique » était aussi un fascinant voyage au fil des saisons forestières et une réflexion sur la préservation de la nature et la disparition des espèces sauvages, dans les Vosges, où des chasseurs préparaient un massacre…
Quand on referme ce « thriller écologique », on est tout autant impressionné par ces mondes sous-marins que par le patient et très beau travail graphique et chromatique que Gaétan Nocq déploie sur 264 pages, dans chaque page, dans chaque case, pour nous émouvoir, nous éblouir (et nous instruire).
Didier QUELLA-GUYOT
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« Octopolis » par Gaétan Nocq
Éditions Daniel Maghen (30 €) – EAN : 9782356741523
Parution 2 mai 2024