Né en 1938, l’hebdomadaire belge Spirou est interdit par la censure décrétée par les occupants allemands en septembre 1943. À sa disparition, 50 000 lecteurs adhérents des ADS — Les Amis de Spirou, dont le code d’honneur a été rédigé par le Fureteur — se trouvent doublement orphelins. Six d’entre eux habitant Charleroi, le fief des éditions Dupuis, entrent en résistance, inconscients des dangers que représente cet engagement. Un récit malin touchant et nostalgique,non dénué d’humour, avec Spirou — le journal — et sans Spirou — le héros.
Lire la suite...Une belle adaptation en bande dessinée jeunesse de « L’Appel de la forêt » de Jack London…
À deux semaines de Noël, nous poursuivons nos conseils en bandes dessinées jeunesse pour faciliter vos choix de cadeaux pour les petites têtes blondes que vous aimez gâter. Après « Le Voyage de Renn », nous restons dans le Grand Nord avec une adaptation du roman de Jack London : « L’Appel de la forêt ». Un superbe travail par un duo d’auteurs confirmés : Maxe L’Hermenier et Thomas Labourot.
Californie, fin du XIXe – début du XXe siècle. Buck est un gros chien débonnaire qui joue dans le parc d’une grande demeure patricienne avec les enfants du juge Miller. Cette vie paisible se termine brutalement quand il est enlevé par un aide-jardinier endetté, lequel le vend aussitôt à un trafiquant de chiens de traineau.
Il apprend alors la brutalité des hommes qui le rendent docile à coup de gourdins. Emmené dans le Grand Nord, il est incorporé à un attelage pour délivrer le courrier dans les petites villes isolées au milieu de territoires enneigés. Il doit alors faire face à la violence de certains de ses congénères : comme le terrible et cruel Spitz, chef encore incontesté des chiens, sous les ordres d’un musher peu concerné par les jeux de pouvoir canin.
Le placide Buck s’endurcit : il apprend à gagner sa pitance et creuser un trou dans la neige pour se protéger du froid nocturne glacial. Il se décide même à affronter Spitz en combat singulier.
Au-delà de la force brute, c’est sa ruse qui lui permet d’éliminer un animal à l’influence délétère sur tout l’attelage. Il passe ensuite de maitre en maitre et s’approprie, à chaque voyage, un peu plus de la nature sauvage qui l’environne. La nuit, il entend régulièrement l’appel de loups ou de chiens sauvages qui l’encouragent à venir vivre au sein de la forêt, loin des hommes.
C’est quand Thornton, son dernier maître bienveillant, meurt lors d’une attaque d’Amérindiens sur sa masure isolée, que le brave Buck écoute l’appel de la forêt et rejoint celle qui l’attire depuis si longtemps.
C’est en 1903 que parait le roman de Jack London qui connait aussitôt un énorme succès. L’auteur utilise son expérience vécue lors de la ruée vers l’or du Klondike. En 1897, à 21 ans, il quitte sa Californie natale pour le Grand Nord canadien, mais revient vite, malade du scorbut. Sa réputation d’écrivain animalier atteint son apogée trois ans après le succès de « L’Appel de la forêt », avec la parution de « Croc-Blanc ». « L’Appel de la forêt » a déjà été adapté de nombreuses fois en bande dessinée notamment par Fred Simon en 2010 ou Pierre-Emmanuel Dequest en 2023.
Cette très belle adaptation à destination de jeunes lecteurs dès dix ans est l’œuvre d’un talentueux duo : Maxe L’Hermenier au scénario et Thomas Labourot au dessin.
Auteur prolifique, Maxe L’Hermenier est à l’origine de la collection pédagogique Pépites aux éditions Jungle pour des adaptations de romans jeunesse en bande dessinée.
Ainsi, après « L’Île au crâne » ou « Le Magicien d’Oz » il réussit à rendre accessible aux plus jeunes les aventures de Buck près de l’Arctique : entre Alaska et Canada. Pour ce faire, il resserre l’intrigue autour de moments clefs et n’hésite à faire parler des chiens aux caractères bien humains.
Avec des textes réduits à la portion congrue, la narration est fluide, portée par le dessin expressif de Thomas Labourot.
Remarqué pour son travail sur « Aliénor Mandragore » ou « Washita », Thomas Labourot adopte pour cette bande dessinée en 52 pages un style vif et efficace. Son trait semi-réaliste fait la part belle à une grande variété de paysages enneigés et réussit à transcrire la fulgurance des combats canins. Avec une mise en scène énergique, le lecteur suit sans temps mort le passage progressif de Buck de chien domestique paisible à animal libre qui répond à l’appel de la forêt. Nous ne pouvons que vous recommander, pour vous et les jeunes lecteurs de votre connaissance, la lecture réjouissante de ce classique parfaitement adapté en bande dessinée.
Laurent LESSOUS (l@bd)
« L’Appel de la forêt » par Thomas Labourot et Maxe L’Hermenier d’après Jack London
Éditions Jungle (14,95 €) – EAN : 9782822244527
Parution 21 novembre 2024