Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
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Le début : “7 et 8 février 2007. Je redeviens dessinateur de Charlie pour suivre le procès des caricatures de Mahomet. Je ne suis ni journaliste ni dessinateur de presse. Je voudrais prendre des notes d’auteur de bandes dessinées : rendre compte …
Le début : “7 et 8 février 2007. Je redeviens dessinateur de Charlie pour suivre le procès des caricatures de Mahomet. Je ne suis ni journaliste ni dessinateur de presse. Je voudrais prendre des notes d’auteur de bandes dessinées : rendre compte de l’intégralité des débats (…) Je suis fils d’avocat et ai eu la chance de fréquenter très tôt les prétoires. Je crois que c’est instructif, de raconter un procès du début à la fin.”
Joann Sfar
Notre avis : Le 22 février, Charlie Hebdo a gagné le procès qui lui était fait pour avoir publié les caricatures danoises (et d’autres) du prophète Mahomet. Aucune injure à caractère raciste, donc (c’est sous cet intitulé qu’avaient été déposées les plaintes), a ainsi estimé le tribunal. Il n’en subsiste pas moins un débat exemplaire sur la liberté d’expression retranscrit avec talent et vivacité par Joann Sfar, dont tous ceux qui trouvent qu’il dessine trop vite ou trop approximativement ne pourront que constater à quel point sa subtilité cérébrale s’accomplit parfaitement dans l’urgence. En prime, quelques réflexions personnelles et tendres sur l’enfance d’un auteur fils de magistrat et qui redécouvre, après 15 ans, les salles d’audience.
Laurent Turpin