« Les Aventures de Gérard Crétin » est une bande dessinée en une page proposée dans le mensuel Mikado des éditions jeunesse Milan, entre 1989 et 1994, et c’est la première série de gags que l’immense Florence Cestac (1) a créée spécifiquement pour la presse ! Son antihéros a tendance à être vantard et gaffeur : il croit souvent savoir tout faire mieux que les autres et être le meilleur en tout… Mais il est quand même attachant, car terriblement naïf ! Ainsi, il enchaîne les situations hilarantes et embarrassantes, incarnant, avec une tendre absurdité, certains travers humains. Le trait de la reine du gros nez en BD y est déjà unique, même si elle juge avoir fait quelques progrès depuis. Mais comme le dit elle-même : « un petit coup de nostalgie, ça ne peut pas faire de mal ! »
Lire la suite...« La Communautée »

Le début : Mai 68, Yann est un jeune étudiant qui croit en ses idées et se bat pour une vie choisie. Quatre ans plus tard, avec une bande d’amis, il travaille dans l’atelier de sérigraphie de son père. Ils ont …
Le début : Mai 68, Yann est un jeune étudiant qui croit en ses idées et se bat pour une vie choisie. Quatre ans plus tard, avec une bande d’amis, il travaille dans l’atelier de sérigraphie de son père. Ils ont entre 20 et 25 ans et souhaitent tous s’installer à la campagne, avec femmes et enfants. Faute de mieux, ils achètent une ancienne minoterie abandonnée, avec moulin et maisons. Et c’est ce lieu qui engendre l’idée de communauté et la possibilité de mettre en pratique leur credo proclamé avec force un certain mois de mai : travailler sans patron et subvenir aux besoins de chacun. Cette idéologie anti-consumériste va enfin pouvoir prouver par l’exemple qu’elle n’est pas une utopie !
Et la minoterie devient une communauté ! Une communauté authentique, en ce sens qu’elle est différente de l’image fantasmée du mouvement communautaire de l’époque,.
Notre avis : S’appuyant sur le témoignage de son beau père, Yann Benoît, avec qui il cosigne l’album, Hervé Tanquerelle dresse le portrait d’un groupe de soixante huitards décidés à passer des discours à l’action pour démontrer que la vision d’une vie solidaire et mutualisée, tout en conservant sa propre liberté, n’était pas qu’une vaine utopie de jeunesse. La construction de l’ouvrage, son découpage, son choix d’utiliser les Flashbacks, la mise en situation onirique de l’interview, et l’alternance de styles graphiques différents, jusqu’à la photo retouchée qui souligne le réalisme du récit, insufflent un excellent rythme à ce récit de vie instructif et passionnant, loin de l’idée préconçue qu’une communauté ne pouvait être qu’hippie et du slogan flower power : sex, drug and rock and roll. Laurent Turpin
Futuropolis – 24€