Édika : disparition du roi de l’absurde…

Alors que Fluide glacial vient de boucler une mémorable année anniversaire — la 50e —, c’est avec une infinie tristesse que nous apprenons le décès d’Édika : collaborateur omniprésent du mensuel depuis ses débuts. Roi incontesté de l’humour absurde en bande dessinée, il laisse une œuvre originale et foisonnante, aux personnages inoubliables. Décédé le 16 décembre à Rochefort-du-Gard, il s’apprêtait à fêter ses 85 ans.

Une planche extraite de l'un des aux tomes de l'anthologie Édika, parue chez Fluide glacial entre 2029 et 2023.

Édika et ses personnages de papier.

Né le 17 décembre 1940 à Héliopolis en Égypte, Édouard Carali travaille dans la publicité jusqu’en 1976, dans son pays natal, puis au Liban.

C’est sur les conseils de son frère Paul, lui aussi dessinateur, qu’il gagne la France en 1976.

Le premier album d'Édika aux éditions Fluide glacial, en 1981.

Ses premiers travaux, publiés sous le pseudonyme d’Édika, sont des jeux entre délire et absurde proposés par l’hebdomadaire Pif-Gadget et ses revues au format de poche : Pif poche, Arthur poche, Pifou poche, Placid et Muzo poche…

Édika travaille brièvement pour Charlie mensuel et Pilote avant d’être recruté en 1979 par Gotlib pour son journal Fluide glacial alors débutant.

Il crée rapidement le personnage de Bronsky Proko : un savoureux père de famille, entouré de sa femme — la pulpeuse Olga —, ses enfants Georges (une fille !) et son frère Paganini, sans oublier le chat Clark Gaybeul et ses slips de marque Grande Barque, un digne cousin de la coccinelle de son ami Gotlib.Une planche originale d'Édika.

Édika travaille aussi régulièrement pour les différentes versions du Psikopat : un mensuel d’humour créé et animé par son frère (Paul Carali).

Ces travaux sont réunis dans trois albums proposés par les éditions du Zébu. Son dernier album « Pas d’panique » — le 37e depuis 1981 — est paru en 2018 aux éditions Audie/Fluide glacial…

Champion des couvertures pour le mensuel Fluide glacial, il en réalise plus de 80.

Ses filles sculpturales, aux poitrines généreuses, ses hommes maigrichons et attachants et ses fantasmes sexuels sans limites sont omniprésents, au fil d’histoires courtes, souvent accompagnées de textes touffus et délectables qui — pendant plus de 40 ans — ont fait les délices de ses lecteurs. Notons qu’il était aussi un talentueux coloriste admiré par ses confrères.

Une page compilée dans le tome 34 des histoires d'Édika : « Héroïques Loosers ».

Voilà une bien triste manière de clôturer les 50 ans du journal dont il fut un des piliers.

BDzoom.com, qui a interrompu pour l’occasion sa traditionnelle pause pendant les fêtes de fin d’années, présente ses sincères condoléances à sa famille, dont plusieurs membres appartiennent au monde de la bande dessinée (Olivier Ka, Mélaka…).

Une pensée émue à son frère, notre ami Paul Carali.

Henri FILIPPINI

Relecture, corrections, rajouts, compléments d’information et mise en pages : Gilles RATIER, avec l’aide de Fred FABRE

Galerie

Une réponse à Édika : disparition du roi de l’absurde…

  1. Julien dit :

    Rire,rire véritablement en étant plongé dans une histoire d’Edika..!
    Comme Goscinny,comme Libon aujourd’hu,Bouzard Goossens Lecroart ,Greg..Franquin !…
    Edika était fabuleux,et étrangement,ces pages et albums « adulte »il y a une part d’enfance qui s’en dégage avec un jubilatoire, teinté de honte, bonheur de s’amuser en le faisant…
    Ça rappelle Macherot dans ses grandes dernières années, lâché,heureux, comme libéré.
    Gros coup de cafard, immense tristesse oui..et l’envie de s’y replonger, plus tard…

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