On le sait, l’Espagnol Josep Homs (1) est un dessinateur aussi original que talentueux : il nous l’a prouvé à maintes reprises, ne serait-ce qu’avec sa série « Shi » écrite par Zidrou, dont il prépare le sixième épisode, toujours chez Dargaud. Par ailleurs, avec cet étonnant et glaçant roman graphique de 100 pages qu’il met lui-même en couleurs (et quelles couleurs !) — où une jeune juive très indépendante peut voir et converser avec une incarnation du diable —, il devient, pour la première fois, son propre scénariste. Tout en ressuscitant le mythe du golem et en reprenant le thème philosophique du bien et du mal, il nous démontre que le manipulateur n’est pas toujours celui qu’on croit !
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Le 19 juin, à l’Alcazar. Jean Van Hamme et Ted Benoit recevaient la presse à l’occasion du lancement du prochain Blake et Mortimer « L’Etrange Rendez-vous
« Cela me plaisait beaucoup que Jean reprenne quelque chose que Jacobs n’avait pu développer, se souvient Ted Benoit. Sa théorie scientifique est exactement du type des justifications développées dans la série. En tant que premier lecteur, j’ai complètement adhéré. Mais, selon moi, chez Jacobs, la science-fiction est une façon de toucher au mystère. Elle est le prétexte à un fantastique comparable aux Electropolis et Docteur Mabuse de Fritz Lang par exemple ». La forme et l’esprit étaient donc respectés, mais il allait y avoir mieux: la magie éclairée des albums les plus marquants.
Auprès de tous les amateurs, l’Affaire du collier reste le récit le plus faible. Van Hamme a réfléchi à son insuffisance: « Un collier volé ne va pas changer la face du monde. Dans S.O.S Météore.~ la terre est en danger, et ça change tout. La force de l’Espadon vient aussi de cet enjeu. » Pour le coup, l’Étrange Rendez-vous ne ménage pas notre peine, puisque c’est rien de moins que le sort de l’humanité et des 60 siècles à venir qui sont en péril. La menace planant sur la terre devait donc être à la hauteur. « Pour moi, on retrouve ici le niveau des émotions que j’adore dans les «Blake et Mortimer», s’enthousiasme Ted. On est devant quelque chose qui vous dépasse. Je m’en suis rendu compte en dessinant la couverture. Il ne fallait pas que Mortimer ait peur ou qu’il fuie. Ce n’est pas du simple étonnement. Il s’y mêle de la fascination. Ce n’est pas seulement le mal, c’est surtout énorme. Dans les meilleurs albums de la série, tout est énorme. » A paraître, le 20 juin dans les pages de Télérama.