Pour la première fois, la célèbre saga historique de Ken Follett aux millions de lecteurs est adaptée en bande dessinée. Adaptation rigoureuse de l’œuvre par Didier Alcante, d’après la traduction effectuée par Jean Rosenthal en 1990. Cette épopée médiévale est réalisée avec le concours de Steven Dupré : un talentueux dessinateur dont la carrière éclectique trouve ici son point d’orgue. Un voyage initiatique au temps des bâtisseurs de cathédrales, dont ce second opus confirme les promesses du premier (1). Une série annoncée en six albums, incontournables pour les amateurs de bandes dessinées historiques.
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Le lundi 26 mai 2003, à 11 h, inauguration, à Bruxelles, du musée BD Jijé en présence de Henri Simons, Premier échevin, chargé de la culture
JIJÉ (pseudonyme de Joseph GILLAIN)
Né à Gedinne (Belgique) le 13 janvier 1914, Joseph Gillain se familiarise très jeune avec les arts plastiques avant de suivre les cours de l’École des beaux-arts et des Arts décoratifs de Bruxelles. En 1935, il débute au journal Le Croisé où il crée, l’année suivante, le personnage de Jojo* (deux volumes aux Editions Croisades des Enfants en 1937, réédités chez Chlorophylle en 1979 et 1980). Dans Le Journal de Spirou, il donne naissance en 1939 à Freddy Fred* pour un épisode intitulé Le Mystère de la clef indoue (album Dupuis, 1947, réédité chez Deligne en 1973)., aventure qu’il republiera dans les pages du journal Le Croisé sous le titre Freddy aux Indes. Toujours en 1939, il crée Blondin et Cirage dans Petits Belges (il les reprendra en 1951 dans Spirou) et entreprend Trinet et Trinette dans l’Himalaya (album Magic Strip avec une couverture de Chaland, 1984) qui sera suivi par Du sang dans le neige (épisode interrompu, mais le scénario sera réutilisé ultérieurement pour Kamiliola, une aventure de Blondin et Cirage).
Rob Vel ayant été appelé sous les drapeaux, Jijé lui succède un temps, à partir de 1940, pour le personnage de Spirou, le restitue et le reprend finalement peu avant la fin des hostilités.
Entre-temps, il conçoit sa première biographie, Don Bosco, dans Spirou à partir de 1941 (cette histoire n’étant alors publiée qu’en Belgique, elle sera reprise dans la version française du journal après la guerre). Répondant à la demande pour ce type de récit, il entreprend ensuite Christophe Colomb (1942-1945) dans Spirou, dans L’Espiègle au grand cœur (une tentative des Editions Dupuis de reparaître après l’interdiction du journal) puis à nouveau dans Spirou (album Dupuis, 1946) (ajoutons que cet album a été redessiné en 1992 et 1993 par Laurent Gillain pour les Editions Hélyode)). Toujours dans Spirou, suivront de 1948 à 1950, Baden Powell (album Dupuis, 1950), un pur chef-d’œuvre et la seule biographie qui ne sera pas une pleine commande, et, en 1959, Charles de Foucault conquérant pacifique du Sahara (album Dupuis, 1959).
Conjointement à ces activités, Jijé ne renonce pas à la fiction puisqu’il crée en 1941, sur un scénario de Jean Doisy, le personnage à la poigne de fer : Jean Valhardi. Reprenant Les Aventures de Spirou, il adjoint au héros, sur les conseils de Jean Doisy, le personnage de Fantasio qui sera appelé aux plus hautes destinées.
Maître d’œuvre au journal de Spirou à partir de la Libération (il dessine même pour des questions de raccord deux planches de Red Ryder, alias Le cavalier Rouge en 1942 et trois de Superman ou Marc Hercule moderne en 1941 et 1946) , Jijé accueille alors dans sa propre maison plusieurs jeunes dessinateurs, les héberge et les conseille. Il s’agit, outre Will qui débute, entre autres, comme « gommeur » dès l’âge de 14 ans, d’André Franquin, Morris et Eddy Paape…
Par ailleurs, pour Le Journal de Spirou, Jijé conçoit Notre code d’honneur en action en 1941, une suite de neuf strips moraux, quelques couvertures du journal et des recueils n°8 à 17, plusieurs histoires complètes (dont Baden Powell pour la série des Oncle Paul en 1957) ainsi que diverses illustrations pour des jeux, album à colorier, etc.
A partir de 1945, Jijé collabore également au Moustique, l’hebdomadaire de programmes radios publié par les Editions Dupuis. Il y réalisera, entre autres, vingt-six couvertures sous forme de dessins d’humour et, en 1951 et 1952 (n°1342 à 1390), un roman feuilleton illustré (51 dessins) et détachable du Comte de Monte Cristo, le fameux roman d’Alexandre Dumas.
Après l’immense succès de Don Bosco, Jijé entreprend, en compagnie son ami l’Abbé Henri Balthasar qu’il a connu durant l’occupation, de réaliser au lavis une vie du Christ : Emmanuel (en un ou deux tomes parus en 1947). Cette entreprise colossale dans laquelle tous deux placent beaucoup d’espoirs oblige alors Jijé à céder à d’autres dessinateurs ses séries habituelles : Jean Valhardi à Eddy Paape, Spirou à André Franquin et, plus tard, Blondin et Cirage à Victor Hubinon. « En fait, comme le déclare Jijé, Emmanuel a été un four complet ! Même les curés ne s’y sont pas intéressés !… Je commençais à apprendre !… (Interview réalisée par le magazine Ran Tan Plan le 14 juillet 1975).
Inquiet de l’évolution des événements politiques en Europe, Jijé se décide à partir – avec femme et enfants – aux Etats-Unis en 1948 (dans l’attente d’un visa d’immigration ils devront longtemps séjourner au Mexique) en compagnie de Franquin et Morris (sans série et sans argent, le dernier de la « Bande des quatre », Will, fut « condamné » à rester en Belgique), période durant laquelle il dessine deux biographies : Baden Powell (avec de multiples réimpressions, les vente de cet album atteindront les 200 000 exemplaires !) et une nouvelle version de Don Bosco sous le titre La vie prodigieuse et héroïque de Don Bosco (album Dupuis, 1950, de nombreuses réimpressions se succèdent jusqu’en 1990) la première pour Spirou et la seconde pour Le Moustique. Conjointement, Jijé réalise en 1949 une courte aventure de Spirou et Fantasio intitulée Comme une mouche au plafond, expérience qu’il renouvelle en 1951 – de retour des Etats-Unis l’année précédente, il s’est ensuite installé à Cassis puis à Juan-les-Pins – avec Les Hommes grenouilles. Cette même année, il relance son fameux duo, Blondin et Cirage, puis, une requête de Paul Dupuis l’incite à créer son premier western en 1954, ce sera Jerry Spring. La même année, il dessine une adaptation du roman de Joseph Pirot, Blanc Casque (album Dupuis, 1956), que pré publie Le Moustique, et reprend ensuite Jean Valhardi des mains d’Eddy Paape pour une nouvelle aventure , Le Soleil Noir, qu’il publie en 1956.
Deux ans plus tard, Jijé entreprend de réaliser pour Line une biographie de Bernadette Soubirous qu’il signe Joseph Gillain. Elle sera toutefois interrompue au n°186 du 2 octobre 1958. Tardivement achevé, L’Etrange destin de Bernadette paraît en album aux Editions Fleurus en 1979.
Les années qui suivent ne seront pas moins riches, ses collaborations se poursuivent avec une intensité qui ne se dément pas. Ainsi, à partir de 1959, il travaille à divers journaux, tels que Panorama, Bonux Boy, Télé 7 Jours, Total Journal, Cyclone Junior (le supplément de Plein Air Magazine), Johnny, etc., crée Docteur Gladstone (1964) avec Herbert sur un scénario de Charles Jadoul, prend la suite d’Uderzo pour Tanguy et Laverdure (1967) et, dans La Voix du Nord, lance Les Enquêtes du commissaire Major, série écrite par Jean-Paul Rouland et Pierre Bellemare…
En 1979, à la suite du décès de Victor Hubinon, Jijé dessine, en collaboration avec son fils Laurent Gillain, qui signe Lorg, deux aventures de Barbe-Rouge : Raid sur la Corne d’Or et L’Île des vaisseaux perdus.
Les Editions Dupuis lui consacrent, depuis 1991, une collection spéciale sous le titre laconique de Tout Jijé. Conçus avec minutie par Thierry Martens, seize volumes ont parus depuis cette date, reprenant les aventures de Blondin et Cirage, Valhardi, Jerry Spring et de nombreux inédits en album, entre autres.
En outre, ajoutons que Jijé a illustré plusieurs ouvrages didactiques comme celui de Philippe Vandooren, Comment devient-on dessinateur de bandes dessinées (avec Franquin, Editions Marabout, 1970) et Apprendre l’anglais par la bande dessinée (Editions Marabout, 1972).
Signalons enfin quelques ouvrages ou revues consacrés à Jijé : Ran Tan Plan n° 33 (1975), Schtroumpf-Les Cahiers de la bande dessinée n° 39 (1979), Hop n° 40 (1986) et l’album de l’exposition Vous avez dit B.D… Jijé (Editions Dupuis, 1983). Une exposition intitulée Quand Jijé rencontre Gillain s’est tenue en 1998 au musée de Louvain-la-Neuve, elle présentait au public une de ses facettes méconnue : la peinture.
Joseph Gillain, alias Jijé, est décédé à Versailles (France) le 20 juin 1980. La municipalité de Gedinne (Belgique) a rendu hommage à Jijé en donnant son nom à l’une de ses places publiques en 1997. Le Musée BD Jijé est inauguré, le 26 mai 2003, à Bruxelles.PM
Musée BD Jijé
Rue du Houblon, 43- 1000 Bruxelles
Ouvert du mardi au dimanche
de 10h à 18h
Tel: 02/ 513.33.04
Consultez le site: www.jije.org.