« Les Aventures de Gérard Crétin » est une bande dessinée en une page proposée dans le mensuel Mikado des éditions jeunesse Milan, entre 1989 et 1994, et c’est la première série de gags que l’immense Florence Cestac (1) a créée spécifiquement pour la presse ! Son antihéros a tendance à être vantard et gaffeur : il croit souvent savoir tout faire mieux que les autres et être le meilleur en tout… Mais il est quand même attachant, car terriblement naïf ! Ainsi, il enchaîne les situations hilarantes et embarrassantes, incarnant, avec une tendre absurdité, certains travers humains. Le trait de la reine du gros nez en BD y est déjà unique, même si elle juge avoir fait quelques progrès depuis. Mais comme le dit elle-même : « un petit coup de nostalgie, ça ne peut pas faire de mal ! »
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« Je descends Broadway. La tour Sud vient d’être frappée. Il est 9h03, le 11 septembre 2001.» Sandrine Revel est à New-York. Un an plus tard, au travers d’une vision personnelle et décalée, elle nous offre un ouvrage, complémentaire et indispensable, sur ce drame.
Le 11 septembre 2001, Sandrine Revel est à New York.
Un jour plus tôt, elle visitait le World Trade Center. Elle y croisait des inconnus. Ceux qui, comme elle, partaient à la découverte de ce symbole en béton du capitalisme américain mais aussi ceux le métier étaient de se mettre au service des premiers : une femme en charge de l’ascenseur, un garçon de café « maladroit », un vigile « au rire gras », etc.
C’est à ces anonymes – qui, pour elle, n’en sont plus – que Sandrine Revel pense en premier quand elle apprend que les Twin towers sont tombées. A son frère aussi, disparu récemment et qui occupe les pensées de cette jeune femme, dont le travail de deuil n’est pas terminé. Un frère qu’elle croise régulièrement dans ses rêves. Comme au cours de cette fameuse nuit du 10 au 11 septembre. Un signe ? Peut-être … ou pas .
Sandrine Revel n’en dira pas plus. Elle n’en propose aucune analyse. Cette anecdote, comme l’ensemble de ce journal de bord d’une jeune française perdue au milieu de cette ville tentaculaire et qui vient de connaître un drame de dimension mondiale, est proposée au lecteur brute de décoffrage.
Sandrine Revel n’invente pas, ne se positionne pas au delà de sa propre expérience. Elle raconte ce qu’elle a vu, ce qu’elle a vécu. En cela, elle livre un témoignage décalé et une vision très personnelle des attentats du 11 septembre dernier.
Certains ne se satisferont sûrement pas de cette approche, qu’ils jugeront insuffisante ou trop intime. Ceux là pourront se tourner vers les multiples documentaires audiovisuels et livres existant sur le sujet.
Mais ils passeront à côté d’un témoignage unique, sans doute peu représentatif mais sûrement très significatif. Sandrine Revel apporte un œil nouveau et très complémentaire de ce qu’on a pu voir (et revoir) par ailleurs.
Finalement indispensable !
(Laurent Turpin)
Le 11e jour, de Sandrine Revel, éditions Delcourt – 12,5€.