Revenant au dessin et aux fondamentaux de ses débuts — à une époque où il privilégiait la gaudriole, le grand guignol et la liberté graphique, ce qui était notamment le cas dans le recueil intitulé « Nocturnes » —, Régis Loisel nous gratifie d’un étonnant et magnifique album, de très belle facture, aux éditions Rue de Sèvres : « La Dernière Maison juste avant la forêt », avec l’aide scénaristique de son ami Jean-Blaise Djian. Une histoire foisonnante — de 160 pages — située dans un univers loufoque, délirant, aux limites du fantastique, mais qui est remplie de bons sentiments, et où l’on retrouve tout l’amour pour l’humanité du cocréateur de « La Quête de l’oiseau du temps » ou de « Magasin général » !
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« Le Pouvoir des innocents » est un thriller de politique-fiction dont les cinq albums furent publiés, de 1992 à 2002, aux éditions Delcourt. Neuf ans plus tard, leurs talentueux et efficaces auteurs, Luc Brunshwig et Laurent Hirn, vont concevoir non pas une, mais deux suites à ce récit d’anticipation se déroulant aux États-Unis, en 1997 (c’est-à-dire dans un futur très proche, lorsque parut le premier tome) ; ceci chez Futuropolis, leur nouveau partenaire éditorial !
Si les événements décrits dans « Les Enfants de Jessica » se passent dix ans après, soit en 2007 (voir notre chronique de l’album : http://bdzoom.com/spip.php?article5047), ceux de « Car l’enfer est ici » nous raconte ce qui s’est passé entre 1998 et 2001, juste avant un certain 11 septembre.

Et ce qui est formidable, dans l’une et l’autre de ces suites, c’est que les nouveaux lecteurs peuvent les appréhender sans avoir lu, nécessairement, « Le Pouvoir des innocents ».
En effet, Luc Brunshwig a réussi à rendre sa narration tout à fait claire, lisible et efficace, sans que le néophyte ait besoin, sans arrêt, de se référer à des sources dont il n’a pas encore les clefs ; mais qu’il va certainement se procurer très vite, une fois qu’il sera pris dans cet engrenage parfaitement bien huilé…

Dessiné par David Nouhaud, dont avait déjà pu apprécier l’élégant trait réaliste sur la série avortée « Maxime Murène » (voir http://bdzoom.com/spip.php?article2768), l’album bénéficie aussi de la mise en scène de Laurent Hirn : un duo graphique très performant qui met superbement en images ce début de saga où Joshua Logan, l’homme le plus recherché d’Amérique, se rend enfin à la police. Il veut prouver son innocence dans un procès qu’il souhaite équitable, révélant le complot dont Jessica Ruppert a bénéficié pour obtenir son mandat de première dame de la ville de New York !
Gilles RATIER
PS : voir aussi l’interview de Luc Brunschwig par Laurent Turpin : http://bdzoom.com/spip.php?article4858.
« Car l’enfer est ici » T1 (« 508 statues souriantes ») par Laurent Hirn, David Nouhaud et Luc Brunschwig
Éditions Futuropolis (13 €)








