Disparu il y a déjà sept ans, René Pétillon — bien connu pour ses dessins d’humour dans Le Canard enchaîné, mais aussi pour son inénarrable détective Jack Palmer dont l’enquête corse a notamment fait parler de lui, car adaptée au cinéma — (1) avait travaillé, depuis 2008, sur ce scénario quasiment achevé. Bien qu’il en ait également assuré partiellement le découpage et les crayonnés (donc, il ne restait pratiquement plus qu’à dessiner l’album), il avait abandonné cet ultime projet pour différentes raisons, dont la nécessité d’honorer d’autres entreprises en cours. C’est le célèbre Manu Larcenet (2), récemment auréolé de son adaptation de « La Route », qui a été approché pour s’approprier l’histoire, la terminer et la mettre en images : un très bon choix !
Lire la suite...Maléfices – Dies Irae 1

Roger Seiter et son épouse Isabelle revisitent avec habileté et réussite les récits de sorcellerie et de grimoires maudits.
La scène se déroule dans un bar. Pour éviter une altercation entre jeunes, dont certains ont parié plus qu’ils pouvaient se permettre, Théo achète un jeu à gratter et gagne, sans surprise de sa part, suffisamment pour mettre fin au conflit. Sans surprise car Théo a bu un philtre de chance. Travaillant la nuit chez le boulanger Sorbier, Théo aide souvent le brocanteur du coin, Toszek, qui lui offre des bouquins en échange. Or ce jour là, le livre traite de magie noire et sorcellerie … De son nouveau pouvoir, Théo profite sans compter. Rapidement pourtant, alors qu’il se voit recherché par un curieux antiquaire qui veut récupérer le grimoire, il semble perdre le contrôle de lui-même.
La première bonne idée scénaristique de ce diptyque signé de Roger Seiter (Fog) et de son épouse Isabelle Seiter-Mercier est de rendre crédible la fabrication de leurs philtres de sorcellerie, en jouant sur le symbolisme. Ainsi, tous les ingrédients légendaires trouvent-il leur équivalent dans notre « monde ». Par exemple, la peau de basilic devient une ceinture en lézard ! etc. La seconde bonne idée du récit est de le situer dans un monde austère, où la vie n’est pas un régal. Max, dessinateur dont les travaux ont été remarqué, après leur publication sur Internet, par Roger et Isabelle Seiter, croque avec efficacité l’atmosphère fragile et torturée du récit qu’il illustre avec réalisme. LT