C’est devenu une tradition depuis cinq ans (1) : tous nos collaborateurs réguliers se donnent le mot, à l’occasion de cet ultime article de l’année, pour une petite et très variée session de rattrapage ! En effet, même s’il est assurément plus porté sur les classiques du 9e art et son patrimoine, BDzoom.com se veut quand même un site assez éclectique : pour preuve cette compilation de quelques albums de bandes dessinées que nous n’avions pas encore, pour diverses raisons, pu mettre en avant, lors de leurs sorties dans le courant de l’année 2025.
Lire la suite...Le vieil homme qui n’écrivait plus, de Sokal
Superbe réédition en couleur, dans la collection « Un Monde », d’une bande dessinée « à part » dans l’œuvre de Sokal, le créateur de Canardo. C’est en 1995, sept ans après avoir réalisé Sanguine avec Alain Populaire, que Sokal débute, seul aux commandes et dans (A Suivre), un nouveau récit réaliste ayant pour toile de fond la 2nde guerre mondiale et ses rancœurs tenaces.
En août 1944, Marianne, sa fiancée, meurt dans les bras d’Augustin Morel . De cette tragédie, et de son expérience dans le maquis, Augustin Morel écrit « Marianne », qui devient, au fil du temps un classique de la littérature. Le seul bon livre d’Augustin qui, depuis, se complait dans l’alcool et la médicorité. Quand Catherine Voralberg décide d’adapter le roman à l’écran, elle choisit de tourner dans le décor original de Marianne, le village de Sainte Geneviève. Elle y fait venir l’écrivain dont la présence secoue la mémoire des habitants du village jusqu’à réveiller des souvenirs qu’ils auraient voulu voir s’évanouir à jamais.
Jouant à fond sur la nostalgie romantique de son héros, sokal introduit sans peine une dimension poétique à son histoire, sans pour autant renier ce qui fait la force de sa série phare, Canardo, à savoir une ironique (très proche du cynisme ) mise en avant de la bêtise humaine. Personne n’échappe à la critique acerbe de l’auteur, entre traîtres, collaborationnistes et, pire encore, passifs et lâches. Personne, sauf Marianne peut-être. Mais elle disparaît vite ! La réédition de cet album, proposé en couleurs pour la première fois, permettra de redonner un coup de projecteur sur cette histoire tragiquement réaliste, qui aurait également pu, sans froisser quiconque, figurer en bonne place dans la nouvelle collection « Classiques » de Casterman. LT
Casterman, 14,50€






