Depuis presque 20 ans, l’idée d’une comédie de mœurs romantique sur fond de satire politique où une Première Dame aurait la possibilité d’influencer les affaires publiques de notre pays trottait dans la tête de Didier Tonchet : prolifique créateur de BD humoristiques bien connu (ahhh, « Raymond Calbuth » !) et scénariste toujours inspiré, comme c’est le cas ici (1)… Il nous embarque avec délices dans la jouissive histoire d’une actrice engagée de seconde zone qui va gagner le cœur des Français et d’un président de la Républiquedont la cote de popularité est en chute libre, à un an des élections : le tout mis énergiquement en images, tout au long de 270 pages, par le dessin virevoltant de Jean-Philippe Peyraud (2)…
Lire la suite...Le vieil homme qui n’écrivait plus, de Sokal

Superbe réédition en couleur, dans la collection « Un Monde », d’une bande dessinée « à part » dans l’œuvre de Sokal, le créateur de Canardo. C’est en 1995, sept ans après avoir réalisé Sanguine avec Alain Populaire, que Sokal débute, seul aux commandes et dans (A Suivre), un nouveau récit réaliste ayant pour toile de fond la 2nde guerre mondiale et ses rancœurs tenaces.
En août 1944, Marianne, sa fiancée, meurt dans les bras d’Augustin Morel . De cette tragédie, et de son expérience dans le maquis, Augustin Morel écrit « Marianne », qui devient, au fil du temps un classique de la littérature. Le seul bon livre d’Augustin qui, depuis, se complait dans l’alcool et la médicorité. Quand Catherine Voralberg décide d’adapter le roman à l’écran, elle choisit de tourner dans le décor original de Marianne, le village de Sainte Geneviève. Elle y fait venir l’écrivain dont la présence secoue la mémoire des habitants du village jusqu’à réveiller des souvenirs qu’ils auraient voulu voir s’évanouir à jamais.
Jouant à fond sur la nostalgie romantique de son héros, sokal introduit sans peine une dimension poétique à son histoire, sans pour autant renier ce qui fait la force de sa série phare, Canardo, à savoir une ironique (très proche du cynisme ) mise en avant de la bêtise humaine. Personne n’échappe à la critique acerbe de l’auteur, entre traîtres, collaborationnistes et, pire encore, passifs et lâches. Personne, sauf Marianne peut-être. Mais elle disparaît vite ! La réédition de cet album, proposé en couleurs pour la première fois, permettra de redonner un coup de projecteur sur cette histoire tragiquement réaliste, qui aurait également pu, sans froisser quiconque, figurer en bonne place dans la nouvelle collection « Classiques » de Casterman. LT
Casterman, 14,50€