Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
Lire la suite...« Le Dernier brame » par Jean-Claude Servais

Maintenant le cap d’une certaine forme « esthétique » de la bande dessinée dite naturaliste, Jean-Claude Servais reste, avec ce nouvel album publié dans la belle collection « Aire libre » des éditions Dupuis, totalement cohérent avec le propos narratif et « écologique » qu’il tient …
Maintenant le cap d’une certaine forme « esthétique » de la bande dessinée dite naturaliste, Jean-Claude Servais reste, avec ce nouvel album publié dans la belle collection « Aire libre » des éditions Dupuis, totalement cohérent avec le propos narratif et « écologique » qu’il tient depuis des années ; et ceci pratiquement depuis ses débuts, lesquels remontant pourtant à 1979, ayant su conquérir, petit à petit, un public fidèle et bien plus large que celui du stricte 9e art.
Toujours passionné de la faune et de la flore des Ardennes, l’auteur de « La Tchalette », de « Tendre Violette » ou du « Jardin des glaces », situe, une nouvelle fois, ce beau récit romanesque dans son propre terroir : le Luxembourg belge. Ayant envie de raconter une histoire autour du brame du cerf, c’est-à-dire autour de ces rituels qui se produisent en fin d’été ou début d’automne etqui se résument à un combat du mâle dominant pour les biches, Jean-Claude Servais l’a transposée sur le plan humain : et cela est devenu la destinée d’un célèbre écrivain au pouvoir « dominant » sur ses admiratrices…
Pour communiquer avec sa mère, Colette n’a pas d’autre choix que d’entrer dans l’univers obsessionnel que celle-ci s’est construit autour du best-seller de l’écrivain Bernard Chalenton, auquel elle voue un véritable culte.Or, ce qui n’était, au départ, qu’un substrat thérapeutique va prendre une dimension inattendue quand surgit, derrière l’icône, le pervers manipulateur…
Égratignant quelque peu le monde de la littérature et magnifiant surtout la nature (bien plus qu’un décor, il s’agit d’un élément indissociable de l’histoire), ce fascinant roman en images, très bien documenté, bénéficie aussi de toute la maestria graphique de l’auteur ; ainsi que descouleurs automnales éclatantes (et fort à-propos) de son talentueux complice : Raives.
Gilles RATIER pour bdzoom.com
« Le Dernier brame » par Jean-Claude Servais
Éditions Dupuis, collection « Aire libre » (15,95 €) – ISBN : 978-2-8001-5186-1