« Champignac » met à l’honneur l’un des personnages les plus généreux et des plus attachants de la galaxie « Spirou », en dévoilant son passé dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, avant qu’il rencontre le héros donnant son titre au journal des éditions Dupuis. Outre le fait de divertir efficacement, le but de cette série dérivée est de vulgariser des sujets scientifiques et sociologiques pour toucher les jeunes lecteurs. Dans cet encore très réussi tome 4, où un Pacôme irritable et dépressif croise d’éminents confrères de l’époque (Einstein, Feynman ou Oppenheimer, récemment mis en lumière avec le film de Christopher Nolan), les Béka et David Etien abordent, avec authenticité et psychologie, le problème de la fabrication de la bombe atomique, à laquelle notre original mycologue va inconsciemment contribuer…
Lire la suite...Bouncer 3 – La justice des serpents

Le justicier manchot de Jodorowski et Boucq n’est pas à la fête dans un Far West qui mérite plus que jamais son qualificatif de sauvage.
Indispensables et détestés, tels étaient les bourreaux de l’Ouest américain qui focalisaient la haine du donneur de mort tout en remplissant une mission que nul autre ne voulait assumer. Pas de chance pour le Bouncer : après le mystérieux décès du bourreau officiel de Barro-city, le sort le désigne pour remplir cette tâche ingrate. Un premier coup du sort, suivi de nombreux autres que nous ne vous dévoilerons pas mais qui s’amoncellent comme une série d’épreuves consécutives qui détruiraient plus d’un homme. Mais pas le Bouncer qui a depuis longtemps compris que pour vivre dans cette civilisation très brutale, il faut lutter. A mort …
Avec le premier volet de ce nouveau diptyque du Bouncer, Alexandro Jodorowski range son habituelle tendance scénaristique esotéro-fantastique, pour se consacrer à un récit âpre et violent, une tragédie dont la dimension spirituelle n’ en est pas moins, bien que reléguée au second plan, toujours omniprésente. Quant à François Boucq, il utilise à merveille son talent au service d’un style réaliste qu’il maîtrise désormais parfaitement. Jouant sur l’expressivité souvent austère de ses personnages, qu’il associe à un découpage cinématographique qui fait parfois penser à Sam Peckimpah (le réalisateur de La Horde sauvage), alternant regards intimistes et utilisation des décors mythiques de l’époque (le saloon, la prison) ou des grands espaces désertiques, le dessinateur nous projette totalement dans ce récit à lire d’urgence. LT