Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
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En introduisant le roman noir dans la bande dessinée, les auteurs ont voulu renouveler le thème de la violence. D’abord en abandonnant une des conventions de la bande dessinée d’aventures : le combat à armes égales. La lutte fait place au règlement de comptes.
Le crime devient mécanique, professionnel. Mais l’angoisse tient, plus peut-être qu’ à la violence, au déroulement insolite de l’action. Or, voici qu’on offre dans un album de bandes dessinées, une description assez complaisante du milieu criminel, des losers menés vers un destin tragique. Dès les premières images on est plongé au cœur du sujet. Rien de comparables au drame classique ou l’histoire de mœurs réaliste : des comparses multiples ont entre eux des rapports troubles. Le récit prend un caractère de rêve et le lecteur y cherche en vain la bonne vieille logique d’autrefois. Enfin, la violence dépasse les bornes. Cette cruauté calculée, cette surenchère dans le meurtre s’ajoutent encore à l’insolite. Le but des auteurs retrouver cette vocation qui était celle du film et du roman noirs , créer un malaise spécifique. C’est Asphalte Jungle, Du rififi chez les hommes, un suspense mené par un Jules Dassin, L’affaire Thomas Crown de Norman Jewison. Break Point, un véritable bijou. CM
Break Point de Saimbert et Mutti
Albin Michel. Collection Haute tension.