À sa sortie de prison, en 1970, Chuck ne pense qu’à récupérer son butin, qu’il a caché à Dry Creek : une ville fantôme du Colorado… Il y retourne avec sa complice et amante de l’époque : Kat. Là-bas, ils butent sur un vieux chercheur d’or. Ce dernier n’a pas volé leur trésor, mais leur apprend que deux individus les ont précédés : un grand blond et un Indien. Chuck va devoir retrouver leur trace, et l’affrontement sera inévitable. Avec Chuck et Kat, on voyage à travers les paysages américains éternels — comme figés — des westerns. De belles images, au service d’une intrigue forte,faite de chasse à l’homme, d’appât du gain et de trahison.
Lire la suite...« Ô dingos, ô châteaux ! » par Jacques Tardi, d’après Jean-Patrick Manchette

C’est la troisième adaptation des polars de Jean-Patrick Manchette par Jacques Tardi (après « Le Petit bleu de la côte ouest » et « La Position du tireur couché ») et même la quatrième si on tient compte de la tentative sur « Fatale », dont vingt et une planches furent quand même réalisées(1), ceci avant que les deux auteurs s’attaquent à « Griffu », un scénario inédit de Manchette qui était encore bien vivant, en 1977.
Tout ça pour dire que Tardi a, désormais, bien assimilé le ton et le rythme des écrits du romancier, tout en le mixant avec son propre style narratif (comme il a pu le faire auparavant avec celui de Léo Malet) ; d’ailleurs, nous l’avons déjà dit, Tardi n’est jamais aussi bon que quand il adapte ! Les « Nestor Burma », « Jeux pour mourir », « Le Cri du peuple », « Le Secret de l’étrangleur » ou autres « Der des Ders » sont tous là pour le prouver ; et « Ô dingos, ô châteaux ! », formidable plongée dans la France des années 1970, ne déroge pas à la règle : c’est du bon, et même du très bon Tardi ! Entre tragédie violente et road movie émouvant, cette cavale d’une jeune femme, tout juste sortie d’un séjour en hôpital psychiatrique, et d’un enfant dont elle a été chargée de s’occuper par son oncle, un richissime architecte raté, est aussi truculente que cynique : d’autant plus que la galerie de branquignols complètement cintrés et aux trognes incroyables, que nous a concoctée Tardi, va de paire avec les dialogues sur-joués et avec l’efficacité de cette machination infernale remplie de scènes chocs, dont la conclusion n’est pas forcément aussi morale que l’on pourrait le croire !
Bref, « Ô dingos, ô châteaux ! » mis en scène par Tardi, c’est vraiment un grand moment de lecture…
Gilles RATIER pour bdzoom.com
(1) Elles ont été publiées, intégralement, dans l’ouvrage « Tardi monographie » aux éditions Magic Strip, en 1980 !Un extrait de « Fatale ».
« Ô dingos, ô châteaux ! » par Jacques Tardi, d’après Jean-Patrick Manchette
Éditions Futuropolis (19 €) – ISBN : 978-27548-0696-1