« Les Aventures de Gérard Crétin » est une bande dessinée en une page proposée dans le mensuel Mikado des éditions jeunesse Milan, entre 1989 et 1994, et c’est la première série de gags que l’immense Florence Cestac (1) a créée spécifiquement pour la presse ! Son antihéros a tendance à être vantard et gaffeur : il croit souvent savoir tout faire mieux que les autres et être le meilleur en tout… Mais il est quand même attachant, car terriblement naïf ! Ainsi, il enchaîne les situations hilarantes et embarrassantes, incarnant, avec une tendre absurdité, certains travers humains. Le trait de la reine du gros nez en BD y est déjà unique, même si elle juge avoir fait quelques progrès depuis. Mais comme le dit elle-même : « un petit coup de nostalgie, ça ne peut pas faire de mal ! »
Lire la suite...VOIR LUCCA ET……

Je suis curieux de nature et je voulais voir de mes propres yeux, de quelle manière étaiT célébré le quarantième anniversaire de « Lucca comics & games ». Je ne vais donc pas revenir sur la polémique qui existe entre le comité directeur de l’actuel Lucca et l’association Immagine qui a été à la barre du « Salone Internazionale dei Comics , del film d’animazione et dell’illustrazione » depuis 1966 jusqu’à 1993.
Ce voyagé était purement motivé par la nostalgie. J’ai donc débarqué par un beau matin ensoleillé de novembre à Lucca (Lucques pour les puristes) devant l’hôtel Napoléon haut lieu de toutes les festivités nocturnes du Salon durant trente années.après 13 ans d’absence.. J’ai grimpé les marches d’un pas alerte, poussé la porte d’entrée. Silence, puis quelques pas et j’ai vu le réceptionniste arriver d’un pas las .Je me suis présenté, tendu ma carte d’identité et reçu, en échange, ma clé. Après m’être installé, je suis descendu dans le lobby où aussitôt des dizaines d’images me sont revenues en mémoire. Un vrai flash-back : Mandryka, Gigi, Fred, Mellot, Gourmelen, le verre de champagne à la main posant pour l’éternité, Jacques Glénat, jeune éditeur, écoutant Hugo Pratt jouant de la guitare, Loro souriant allongé nonchalamment dans un des ces fauteuils de cuir, le groupe Gwendal déchaîné jouant toute la nuit, Greg débouchant les bouteilles de champagne pour fêter son Yellow Kid. La-bas autour d’une table,en pleine discussion, Stan Lee, Jack Tippit, Brant Parker et David Pascal auteur de toutes les affiches de cette manifestation. La « pasta party » organisée dans le nite de l’hôtel par Bonvi. Je suis sorti, descendu les marches, me suis retourné et aussitôt, d’autres images m’ont assaillies: Sergio Aragones, Irving Rustamagic, Druillet et Filippini bavardant des événements de la nuit.
Je suis parti à pied vers la cité, abandonnant les souvenirs pour retrouver Bernard Mahé (Galerie du 9° art) arrivé depuis quelques jours. En débouchant sur la piazza del Giglio, j’ai cherché du regard le théâtre ou Puccini connu la gloire. Il disparaissait derrière une énorme bulle .Je l’ai contourné et j’ai du me faufiler pour pénétrer dans ce haut lieu de la musique ou s’étaient tenues, conférences (celles de Pierre Couperie), projections ( les fameux montages sonorisés) et remises de médailles (le légendaire Yellow Kid) où des dizaines de dessinateurs venus du monde entier avait été consacrés devant un public d’aficionados Eisner, Hogarth, Vaughn Bodé, Duillet, Breccia, John Byrne, Lee Falk, Bill Sienkiewicz, Vittorio Giardino,Bourgeon, Frank Thorn, Mandryka, Giraud, Gigi, Palacios, Boucq, Loisel, Pratt, Battaglia, Serpieri, etc par Rinaldo Traini et les membres du jury.
Déçu, je suis sorti et me suis dirigé vers l’hôtel Universo, face au théatre, rendez-vous des auteurs et des éditeurs ou se sont signés des dizaines de contrats, lieu, où Buzzelli étalait les pages de la Révolte des Ratés, ou Victor de la Fuente retrouvait ses amis argentins, ou Pratt présentait la revue Sgt Kirk éditée à 2000 exemplaires par Florenzo Ivaldi.
Désabusé, j’ai erré dans la manifestation à la recherche de connaissances. Perdu dans la foule, j’ai décidé d’aller de me balader sur les remparts de cette superbe ville toscane où nous nous retrouvions le matin pour récuperer de nos folles nuits. Hélas, j’ai du attendre l’heure du déjeuner au restaurant del Giglio pour tomber dans les bras d’Alfredo Castelli et Irwing Rustamagic survivants d’une époque flamboyante. Détail amusant que j’ai souligné à Bernard, le Giglio tenait après quarante ans ces promesses. Sa table est toujours de qualité. Le soir est arrivé, et j’attendais avec impatience le retour au Napoléon….Hélas, seul le silence était au rendez-vous , le lobby était à nouveau peuplé de fantômes….Le lendemain au petit déjeuner, j’ai retrouvé dans une salle de restaurant vide, Hermann plus désabusé que moi… Pardonnez- moi pour ce retour en arrière et…regardons l’avenir .
Demain, vous aurez le compte rendu de Lucca 40 Ruggenti.
Claude MOLITERNI