JERÔME K. JERÔME BLOCHE EN INTEGRALE

A l’occasion de la sortie du 20ème tome des aventures du jeune détective, les éditions Dupuis en proposent, en édition limitée, une intégrale noir et blanc en trois volumes.

 

 

 Jérôme n’a qu’une passion : son « métier » de détective privé. Il rêve d’être Humphrey Bogart et n’utilise pas la porte (trop dangereux !) mais la fenêtre pour pénétrer dans son petit appartement situé dans les combles d’un immeuble parisien. Mais loin du héros indestructible que représente son modèle, Jérôme est plutôt ordinaire, avec son solex comme seul véhicule et sa distraction permanente. Ordinaire, comme semblent également l’être… à priori ! tous les lieux ou personnages qui peuplent les enquêtes que mène Jérôme, seul ou avec sa pétillante amie Babette. Comme l’expliquait Alain Dodier à propos de la création de sa série (débutée dans Spirou Album+ n°4 du 2 décembre 1982), interrogé par La Lettre de Dargaud n° 14 de novembre-décembre 1993 : « J’avais envie de faire quelque chose de relativement intimiste ! … Pas d’effets spéciaux, ou de grandes scènes de foule ! Plutôt « les choses de la vie », le quotidien, les petits riens qui font une existence ! Pour avoir été facteur pendant deux ans, j’ai gardé une grande tendresse pour les « petites gens », les gens du peuple, les gens simples, les gens – en principe – sans histoire : des facteurs, des concierges, des pompistes ! C’est pour cela qu’ils jouent un si grand rôle dans la série : ils permettent de découvrir l’humanité par le petit bout de la lorgnette ! … Si, avec Serge Le Tendre et Pierre Makyo, on a choisi de faire une série policière, c’est que le principe de l’enquête représentait un vecteur pratique permettant de mettre en scène ces gens de la rue ! ».

 

Après quelques épisodes co-scénarisés avec Serge Le Tendre et Makyo, puis avec Makyo, Alain Dodier se retrouve seul au commande. Traité avec humour et tendresse dans le récit, sur un mode graphique semi-réaliste, avec une attention particulière dans le découpage, Jérôme K. Jérôme Bloche est une suite humaniste et sensible. Quant au jeune détective proprement dit, il est intéressant de constater son évolution avec le temps, sans que la série ne soit dénaturée d’aucune façon. D’abord post-adolescent, Jérôme mûrit doucement et s’installe, la trentaine passée, dans le monde des adultes. En témoigne sa relation avec Babette, petite amie devenue compagne au fil des aventures. Signe de cette orientation plus « adulte », Jérôme K. Jérôme Bloche intègre la collection « Repérages » Dupuis en 1997 à l’occasion de sa douzième aventure, Le Gabion, après avoir figuré au catalogue général de l’éditeur belge depuis 1985, date de la parution en album de L’ombre qui tue, le premier opus de la série. Le graphisme d’Alain Dodier, à l’image de sa série, gagne progressivement en réalisme tout en conservant sa fraîcheur et sa lisibilité.

 

Laurent Turpin

 

Après la parution du premier tome de l’intégrale noir et blanc, comprenant épisodes, sortira, en octobre, le deuxième volume de l’intégrale (tomes 7 à 12) et la nouveautés en couleur ainsi qu’un fourreau rassemblant les tomes 19 et 20 qui constituent un diptyque. En novembre paraitra le troisième volume de l’intégrale (tomes 13 à 19)

 

Editions Dupuis – Collection Repérages – 30 €

 

 

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