Pour la première fois, la célèbre saga historique de Ken Follett aux millions de lecteurs est adaptée en bande dessinée. Adaptation rigoureuse de l’œuvre par Didier Alcante, d’après la traduction effectuée par Jean Rosenthal en 1990. Cette épopée médiévale est réalisée avec le concours de Steven Dupré : un talentueux dessinateur dont la carrière éclectique trouve ici son point d’orgue. Un voyage initiatique au temps des bâtisseurs de cathédrales, dont ce second opus confirme les promesses du premier (1). Une série annoncée en six albums, incontournables pour les amateurs de bandes dessinées historiques.
Lire la suite...« Head Trick » par E.D. et K’Yat
Pour une fois, la rubrique manga ne va pas parler d’un « vrai » manga, mais d’une bande dessinée française ressemblant fortement à un manga traduit. Tout y est, le sens de lecture japonais, la couverture avec jaquette à rabats, le dessin style manga et un scénario qui ne ferait pas rougir le moindre éditeur japonais.
Head Trick est donc une BD bien française passée à la moulinette manga. Il faut dire que les trois artistes à l’origine du projet sont amateurs de tout ce qui touche au Japon. Ils dirigeaient une boutique en ligne d’import de produits dérivés jusqu’en 2010. Cette nouvelle aventure fut un projet ambitieux développé en premier comme un manga en ligne. Donc, pas de support papier pour attirer le lecteur, tous les chapitres sont disponibles sur le site web www.head-trick.com. Et en plus, gratuitement. Du coup, cela risquait entraîner quelques problèmes, du point de vue économique. Comme il n’est pas question de vivre d’amour et d’eau fraîche, il faut que les lecteurs participent au financement du projet. Un abonnement est donc mis en place, ce qui permet aux souscripteurs de profiter des derniers chapitres mis en ligne un mois avant les autres. Eh oui, cela reste toujours gratuit si l’on est capable d’attendre un peu pour lire la suite de l’histoire.
La mayonnaise prend et le trio commence à diversifier les produits. Bien sûr, en premier, il faut éditer sur papier, à la japonaise, les trois premiers tomes. Puis de nombreux produits dérivés sortent : mugs, peluche, statuette, badges, etc. Une nouvelle licence est née, et ne demande qu’à se développer.
De plus en plus de lecteurs sont prêts à payer pour lire, en avant-première, un manga ; alors qu’avec un peu de patience, ils pourraient en profiter gratuitement. La raison de ce succès, c’est tout simplement la qualité de l’œuvre. Que ce soit sur le plan scénaristique, que sur celui du dessin. L’histoire est simple et reprend la plupart des clichés de ses homologues japonais. ED est un dur à cuir. Crétin fini, il est systématiquement renvoyé de tous les établissements qu’il fréquente. Le lecteur le découvre alors qu’il est la nouvelle recrue du lycée Redcat’Z : un endroit qui se vante de remettre sur le droit chemin les fortes têtes. Pourtant, on va vite se rendre compte qu’il y a du boulot pour ED
ED, n’aime rien, ni personne. Et encore moins le foot qu’il ne connaît pas. C’est dommage, car ce sport fait la fierté du lycée. Il n’en comprend pas les règles et ne s’intéresse pas à une quelconque reconnaissance par le sport. Par contre, dès que son orgueil est mis à mal, il fera tout pour montrer qu’il est le plus fort. Glov’s, le proviseur du lycée dirige l’établissement d’une main de fer. Il faut dire qu’avec ses bras démesurés d’1m 91, il inspire immédiatement le respect. Pourtant ED n’est pas spécialement impressionné. Continuant ses frasques, il blesse sévèrement le meilleur joueur de l’équipe de football du lycée. Fou de rage, le proviseur désigne d’office ED comme remplaçant et lui somme de marquer un but pour que l’équipe ne perde pas la face. Et s’il n’y arrive pas, il en subira les conséquences. ED ne sait même pas ce que représente un but, mais il est prêt à relever le défi. Jouer à la babale, cela ne doit pas être si compliqué que ça.
S’en suit un match digne des meilleurs épisodes d’Olive et Tom. Le tout sur plus de 200 pages. Et même si vous n’aimez pas le football, vous risquez d’être conquis. Tout est là pour accrocher le spectateur : suspense, découpage, scénario. C’est dynamique, haletant et bien traité.
Le dessin, lui aussi, mérite des louanges. Souvent, les auteurs francophones cherchant à réaliser leur manga s’inspirent des auteurs japonais sans rien apporter de plus et il n’en ressort qu’une pâle copie insipide. Ici, c’est tout le contraire. On croirait être en présence d’une oeuvre 100% japonaise, traduite en français. Les codes graphiques spécifiques aux auteurs japonais sont compris, assimilés et respectés. Il en est de même pour le scénario. Les personnages apparaissent au fur et à mesure que l’histoire avance. Ils sont tous bien distinctement dessinés et donc reconnaissables immédiatement. Certains ont leur petite manie, comme ED qui ne sort jamais ses mains de ses poches, qui font que même leur silhouette est identifiable au premier coup d’oeil. Les scènes d’action sont dynamiques. Et il y a même du fan service au volume 3 avec l’arrivée de Flo’Z. Bref, c’est un sans faute, pour le moment.
Si vous aussi vous souhaitez lire cette histoire rocambolesque, plusieurs moyens. Soit la lecture en ligne avec ou sans abonnement, soit en version papier.
Pour ça, une seule adresse www.head-trick.com.
Head Trick est une initiative à soutenir, car il est rare d’avoir un produit d’aussi grande qualité, surtout chez un indépendant. Cinq volumes sont actuellement en cours et directement disponibles en lecture sur internet. Trois sont déjà imprimés et sont en commande directement sur le site. À suivre de très près…
Gwenaël JACQUET
« Head Trick » par E.D. et K’Yat
Édition ED – ISBN : 979-10-90476-00-04