Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Les Faux visages : une vie imaginaire du Gang des Postiches » par Hervé Tanquerelle et David B.

Abusivement traités de « Robin des Bois » modernes, les membres du Gang des Postiches ont défrayé la chronique, dans les années 80, en réalisant de nombreux casses déguisés ; portant perruques, fausses moustaches ou barbes : allant même, en effet, lors de certains de leurs hold-up, jusqu’à refiler quelques billets aux clients qui avaient l’air démunis et qui étaient alors présents dans les banques qu’ils venaient de dévaliser.
Pourtant, cette équipe de braqueurs, qui s’amusait donc à voler les bourgeois, le faisait d’abord pour leur compte personnel, sans mettre en avant la moindre revendication politique ou sociale !Entre 1981 et 1986, ces professionnels de la cambriole ont écumé pas moins de vingt-sept banques et vidé au moins mille trois cents coffres ; très organisés, ils avaient le moins possible recours à la violence. Ils étaient avant tout des copains, venus d’horizons divers et c’est ce qui a immédiatement intéressé les auteurs : essayer de comprendre comment cette équipe éclectique a pu se rassembler, cohabiter durant toutes ces années et tisser de si forts liens de fraternité.
Cela faisait pratiquement cinq ans qu’Hervé Tanquerelle (qui réalisait alors les aventures extraordinaires du « Professeur Bell » avec Joann Sfar) avait proposé à David B., également très intéressé par l’univers du grand banditisme, d’imaginer une vie romancée de cette bande de truands, en s’inspirant des faits réels.L’auteur de « L’Ascension du Haut-Mal » et de « Par les chemins noirs » s’y est finalement attelé, de façon chronologique et factuelle, en multipliant les dialogues savoureux et les ambiances entre polar noir et comédie dramatique ; s’éloignant donc un peu de son habituel travail sur les romans graphiques où il est pourtant reconnu comme l’un des maîtres : une tentative plutôt réussie, d’autant plus que le dessinateur a opté pour une sorte de ligne claire réaliste, avec nombre de décors très fouillés, qui est fort bien adaptée au propos !
Gilles RATIER
« Les Faux visages : une vie imaginaire du Gang des Postiches » par Hervé Tanquerelle et David B.
Éditions Futuropolis (21 €) – ISBN : 978-2-7548-0129-4