C’est en 1952 que le marsupilami apparait pour le première fois sous la plume d’André Franquin, dans « Spirou et les Héritiers ». Son nom est un amalgame de trois mots : marsupial – pilou-pilou (ou Jeep, un animal qui vient de la quatrième dimension dans les albums de « Popeye ») – ami. Il a vécu depuis de nombreuses aventures que ce soit avec Spirou et Fantasio ou dans sa propre série. Après Zidrou et Franck Pé, ainsi que l’auteur allemand Flix, c’est au tour de Lewis Trondheim et Alexis Nesme de partir à la recherche des aïeuls de l’animal créé par Franquin. Dans « El Diablo », les conquistadors découvrent, à leur dépens, ce remarquable grimpeur dans la forêt de Palombie
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A première vue, le Maroc peut passer pour un pays où la bande dessinée est reine : le pays abrite plusieurs festivals de bande dessinée (Tétouan, Kénitra, Casablanca) et compte à l’Institut National des beaux arts de Tétouan, la seule filière BD de tout le continent africain.
Malheureusement, la production de BD dans le royaume ou par des marocains à l’étranger reste faible et se compte presque sur les doigts de la main. Numériquement parlant, la BD reste un genre mineur au Maroc, malgré quelques tentatives isolées récentes. Tour d’horizon d’un art qui ne s’est pas encore imposé dans la société marocaine.
Les BD « politiques ».
Le Maroc est l’un des très rares pays africains où la BD a servi de relais à des témoignages dénonçant des atteintes aux droits de l’homme et des exactions des forces de police et de sécurité.
En Afrique, si les dessinateurs de presse et caricaturistes ne s’en privent pas, les bédéistes sont en général plus discrets et attendent le plus souvent d’être en exil pour témoigner. Tel n’est pas le cas de Abdelaziz Mouride qui, en 2000, publie On affame bien les rats ! (Editions Tarik et Editions Paris méditerranée), témoignage poignant de ce que furent les années de plomb au Maroc. Dans la pénombre de sa cellule, l’auteur, membre fondateur du courant d’extrême gauche 23 mars, a dessiné jour après jour toutes les étapes de sa longue et traumatisante détention. En 2004, Abdelaziz Mouride publie Le coiffeur (Editions Nouiga), chronique douce amère d’un salon de coiffure pour hommes dans un quartier populaire de Casablanca dans les années 70. Le propos est plus léger que dans son précédent album mais la critique sociale et politique affleure à chaque planche. Poursuivant sa démarche, Mouride travaille actuellement à une adaptation du roman de Mohamed Choukri, Le pain nu. Professeur aux beaux arts de Casablanca, il a également lancé le magazine Bled’Art, premier journal de BD du pays, qui a malheureusement disparu après quelques numéros.
Les sarcophages du complexe : disparitions forcées de Mohammed Nadrani (aux éditions Al Ayam. 2005 ) est un autre album qui, avec un style plus naïf, revient sur les années de plomb et son lot de prisonniers politiques. L’auteur a été incarcéré dans un centre secret de détention connu sous le nom de « Complexe de Rabat ». D’où le titre de la BD, associant les pénibles conditions d’incarcération des jeunes militants des années 1970 à des sarcophages.
Les BD « patrimoniales ».
La BD a également été utilisé à des fins patrimoniales, en vue de raconter la culture et l’histoire du pays et de ces figures émergentes.
Ce fut le cas en 1979, avec Il était une fois … Hassan II (de Serge Saint-Michel, Bernard Duffosé et Philippe Sternis. Editions Fayolle) qui relève plus de l’album panégyrique.
En 1993, la trilogie Histoire du Maroc en bandes dessinées (de Ahmed Nouaiti, Wajdi et Mohamed Maazouzi) évoquait l’histoire nationale de la préhistoire à 1961.
En 2004, l’Institut royal de la culture amazighe publiait la première BD en langue berbère, intitulée Tagellit nayt ufella (La reine des hauteurs) qui raconte les aventures d’une jeune reine qui se bat contre les forces du mal pour protéger son peuple. L’objectif de l’auteur de cette œuvre d’une vingtaine de pages, Meryem Demnati, est d’aider à la promotion de la langue et de la culture amazighe.
Mohamed Nadrani a sorti en 2007, un second ouvrage où il se penche sur un pan récent de l’histoire marocaine : la guerre du Rif. Cet album, L’émir Ben Abdelkrim est sorti en deux versions, arabe et française.
Enfin, le nouveau code de la famille a fait l’objet d’une adaptation BD en deux langues (arabe dialectal et français) intitulé Raconte moi la nouvelle moudawana afin de la rendre plus accessible à la population aussi bien résidente au pays que immigrée.
D’autres productions sont également à remarquer comme celles de Jean François Chanson qui publie en 2006, Maroc fatal (Editions Nouiga). L’album est constitué de quatre nouvelles racontant le destin singulier de marocains et leur rencontre souvent violente avec la mort. Le titre est un clin d’œil au célèbre « Major fatal » de Moebius. Ces histoires en noir et blanc n’hésitent pas à évoquer des thèmes dérangeants comme le hrig, les problèmes de prostitution, l’alcoolisme, les nouveaux rapports hommes-femmes, les tensions arabo-amazighes, la corruption policière, … Une des nouvelles, «Destins Symétriques», est d’une grande originalité car elle fait se rencontrer les destins similaires d’un occidental et d’un marrakchi. En arabe et en français, le récit est organisé en miroir, jouant sur les sens convergents de lecture des deux langues. L’auteur est en préparation d’un nouvel album, suite de « Maroc fatal », qui s’appellera « Nouvelles maures » et qui devrait sortir en juin 2008 aux éditions Nouiga.
L’Hadj Belaïd de Larbi Babahadi (Editions Sapress, 2008) relate l’incroyable destin du chanteur marocain L’haj Belaïd, devenu une légende dans son pays. Après de nombreux petits boulots, le souissi décide un jour de se consacrer totalement à sa passion : la musique. Il se lance en chantant l’amour et la beauté des femmes, et devient bientôt une célébrité, apprécié de Lyautey et de Mohammed V. Il enregistre de nombreux disques avec le label français Pathé Marconi. Il s’éteint en 1946 et ses chansons sont encore de nos jours souvent reprises par la jeune scène musicale marocaine. Le dessin est simple et efficace. Les textes sont en français, amazighe et arabe. Ce premier album est une réussite. L’auteur est en préparation avec son frère d’un nouvel album « Les racines d’Argania » portant sur la partie marocaine de la mythologie grecque.
L’agence pour l’aménagement de la vallée du Bouregreg a sorti, il y a peu, un album « Tempête sur le Bouregreg » (Dessins : Hassan Manaoui. Scénario : Miloudi Nouiga) pour expliquer aux plus jeunes leurs travaux qui vont profondément modifier les villes de Rabat et de Salé. Miloudi Nouiga a réalisé un album « Les objectifs du millénaire. » sur les droits des enfants au Maroc pour le PNUD en 2006. Ces deux albums ont été distribués gratuitement aux écoles marocaines par ces institutions.
Enfin, au début des années 2000, les étudiants des l’Institut royal des beaux arts de Tétouan publiaient leurs travaux au sein du magazine Chouf qui ne paraît plus de nos jours. Ils récidivent depuis quelques mois avec un fanzine Livre, deux numéros sont déjà parus.
A l’étranger, peu de professionnels marocains se sont fait remarquer dans le milieu du 9ème art. On peut citer Youssef Daoudi, qui a terminé en septembre Sueur aux tripes le dernier volume qui complète La vie est dégueulasse (2005) et Le soleil n’est pas pour nous (2006), les deux premiers tomes de La trilogie noire de Léo Mallet, sur un scénario de Bonnifay, aux éditions Casterman. Dessinateur marocain vivant et publiant en Europe, il était dessinateur de presse pour La vie économique de 1995 à 1997 sous le nom de « Yozip ». Atif Khaled est diplômé de l’Institut de la Bande dessinée d’Angoulême. Il a publié entre 2005 et 2007 les trois tomes des Chroniques de Centrum chez Soleil Edition, adaptation du roman de Jean Pierre Andrevon qui en assuré le scénario. Il a également dessiné le tome 8 de la série Kookaburra Universe, toujours en 2007. Othman Berrada, jeune dessinateur débutant, serait en train de travailler actuellement sur un scénario de Trondheim. Avant de faire une école d’art en France, il a fait les beaux jours du journal scolaire Carpe Diem lors de son passage au lycée Descartes de Rabat.
D’autres dessinateurs ayant des liens avec le Maroc sont à signaler : Daphné Collignon, auteur de Coelacanthes (2 tomes) et de Le rêve de pierres (avec I. Dethan) aux éditions Vents d’Ouest réside au Maroc. Patrick Morin a décroché la premier prix « jeune talent » au dernier festival d’Angoulême avec une nouvelle humoristique en BD sur le Maroc, pays qu’il connaît bien.
Les talents existent donc, l’envie également. Certains éditeurs comme par exemple, Miloudi Nouiga, aimeraient faire plus de BD. Mais, malheureusement, l’absence de marché réel empêche tout développement prévisible du 9ème art dans le pays. La solution passerait sans doute par la production d’ouvrages en noir et blanc, à couverture souple, diffusés hors des réseaux traditionnels du livre.
Jean François Chanson (Auteur français de BD, résidant et publiant au Maroc) et Christophe Cassiau Haurie (Spécialiste de la BD africaine, résidant à l’Ile Maurice. Vous pouvez retrouver certains de ses articles sur les sites Africultures et BDZoom).
PS : La prochaine édition du festival de BD de Tétouan aura lieu du 28 au 31 mai 2008 et celui de Kénitra du 10 au 12 juillet 2008. Une bonne occasion pour découvrir la BD marocaine…
A signaler quand même que depuis le temps, Youssef Daoudi a fait du chemin en publiant MAYDAY ( en tant que scénariste et dessinateur ! ), en 2 tomes, et tout récemment RING co-écrit avec un autre marocain nouveau venu dans l’univers de la BD, Ilias.
Bonjour !
Nous organisons un concours pour recruter un scénariste pour une B.D. marocaine.
Les détails sont ici:
http://www.happyknowledge.com/subs/Ub7eYCYnuwAJiywI/Concours-HappyK-Histoires-Kourtes-de-B-D-en-ligne
Faites passer le message.
Merci.
Après Foukroun et les tortues de la Maamora (Dessins et scénario : JF Chanson) sorti fin 2012, Les éditions Alberti viennent de publier 5 albums d’un coup :
- Les passants de Brahim Rais. 60 pages. BD muette sur la guerre. Réédition d’un album déjà publié en Algérie.80 dhs. 12 euros.
- Tagant de Omar Ennaciri. 48 pages. Français.80 dhs. 12 euros.
Agadir dans le futur. En ballade dans la dernière forêt de la région, Sifaw et Taziri sont attaqués par des monstres, fruits d’une pollution venant d’une usine chimique voisine. ils s’en échappent en se réfugiant dans un arganier qui semble repousser les mutants. Les autorités ne les croyant pas, une lutte s’engage entre les deux jeunes gens et le dirigeantde l’usine voulant à tout prix cacher la vérité.
- Les enfants du Royaume de JF Chanson (Scénario) et Nathalie Logié Manche (Dessins). Français. 48 pages. 80 dhs. 12 euros.
Une famille casaouie comme beaucoup d’autres, constituée d’un père tyrannique, de deux enfants , Loubna et Amine, et de leur belle-mère. Depuis le divorce de leurs parents, les gamins ne peuvent plus voir leur vraie mère. Dans la maison il y a aussi Asma, la petite bonne venue du bled, qui vit un calvaire. Comme lOubna, elle aimerait tant revoir sa mère qui s’est un jour volatilisée de son village du Sud. Amine lui rêve de partir pour rejoindre l’eldorado Européen. Un jour, sous le regard d’oiseaux multicolores, ces tris enfants s’unissent et partent sur les chemins du Royauem en quête de fantômes.
- Switchers, d’après la web série d’inwi,adaptation, scénario, découpage : JF Chanson. Dessins : Malika Dahil et des étudiants de l’école des beaux arts de casa.Darija. 100 pages. 89 dhs. 15 euros.
Amine est un jeune étudiant casablancais à qui rien ne semble sourire : Ses études sont une catastrophe, il est le souffre- douleur du patron de la pizzéria où il travaille, son père lui crie régulièrement dessus et surtout Anissa, étudiante dont il est tombé amoureux, ne fait pas attention à lui. Jusqu’au jour où …
- Aîcha K. de JF Chanson (Scénario) et Damien Cuvillier (Dessins). Français, Arabe, Amazigh. 72 pages. 80 dhs. 12 euros.
Aïcha est une jeune berbère habitant Agoudal dans le Haut Atlas. Alors qu’Aïcha Kandisha semble rôder dans les parages, l’arrivée d’une cousine de la ville va bouleverser sa triste existence.
Ces 6 albums sont disponibles en France, en Suisse, en Belgique et au Canada, diffusé par L’oiseau Indigo.
Nous sommes l’association representant l’industrie phytosanitaire au Maroc. Nous sommes á la recherche d’un réalisateur de bande dessinée animée pour vulgariser les bonnes pratiques phytosanitaires auprès des agriculteurs. Si vous êtes concernés, merci de nous contacter.
Très bon article.. Je vous suggérées consulter mon blog de Bd marocaine et africaine:
Marocomicsblog.wordpress.com
Vous avez des enfants, Vous aimez des enfants dans votre famille ? vous en avez marre de les voir devant leur smartphone; la télé ou internet durant toute la journée ? Vous voulez leur apprendre à lire ? il n ‘y a pas mieux que les BD pour les enfants car elle joignent l’utile à l’agréable. Je vous propose des bandes dessinées marocaines éditées au Maroc par les ‘éditions Alberti. Avec des dessins de grands artistes et une qualité d’image et d’impression uniques ainsi que desscénarios passionnants et variées touchant entre autres le patrimoine culturel marocain.
http://www.mouni-art.com/mouniart/oeuvres-de-maitre/bandes-dessinees-marocaines.html
Bonjour !
je suis une étudiante de dernière année de licence en Espagne. Je suis en train de fair une recherche par rapport aux BD au Maroc, mais je ne sais pas par où commencer , ni à qui m’adresser pour obtenir plus d’information ou avoir de bibliographie pour obtenir plus de connaissances.
S’il vous plaît si quelqu’un peut me guider ou m’aider, je serais vraiment reconnaisante.
il y’as plusieurs liens sur le web en rapport avec la bande dessinée au Maroc.
a titre d’exemple:
http://www.marocomics.com
l’assossiation chouf la bd
etc.
J’aimerais rappeler l’auteur d l’article, ainsi que tous ceux qui parlent de B.D marocaine que je suis le premier et le plus ancien artiste dessinateur et scénariste de B.D au Maroc; les planches datées que je garde toujours sont là pour en témoigner. A bon entendeur, salut.
Merci de cette précision. Afin de rendre à César ce qui appartient à Cesar, nous vous invitons à nous adresser sur contact@bdzoom.com les références de vos travaux, que nous transmettrons à l’auteur de l’article.
Laurent Turpin