RETOUR SUR LE 3ème CARREFOUR EUROPÉEN DU 9e ART ET DE L’IMAGE D’AUBENAS.

La troisième édition de ce festival dédié aux rapports qu’entretient la bande dessinée avec les autres médiums artistiques vient de se terminer ce week-end, et avouons-le, le bilan est très positif.

Implantée en Ardèche dans la jolie ville d’Aubenas, cette manifestation a réussi malgré la disparition de son initiateur – notre ami Claude Moliterni – à garder l’esprit de celui-ci par le plaisir et la culture, faisant de cette année de transition un moment charnière annonçant de futures belles éditions. Plaisir, culture, échanges, passion, voilà ce que Claude avait voulu retrouver à Aubenas, pensant que cette alchimie des premiers festivals qu’il avait créés pouvait être toujours vivante. L’équipe de BDzoom a repris le flambeau de Claude sur ce festival, en étroite collaboration avec celle du service culturel de la ville d’Aubenas et de sa médiathèque, bénéficiant de la participation de différents acteurs locaux qui aiment la bande dessinée. Cette année, l’inauguration du festival a consacré un hommage à Claude Moliterni avant la remise du prix Sid Ali Melouah (que celui-ci avait créé l’année dernière).

Nous pouvons dire que le pari est gagné, car les rencontres entre les auteurs et le public ont une nouvelle fois bénéficié d’un espace et d’un temps à taille humaine, proche et agréable, au sein des vieilles et magnifiques pierres du château de la ville, profitant d’une belle lumière, d’un moment où les choses redeviennent possibles… Comme ce jeune dessinateur en herbe qui a pu montrer son travail à plusieurs dessinateurs dont le génial Mandryka (qui a signé l’affiche du festival), ou bien ce couple ou cette adolescente qui découvrent les œuvres de Toppi au stand des éditions Mosquito et qui trouvent en son éditeur français (Michel Jans) un homme ayant le temps et l’envie de parler de sa passion, leur donnant envie de lire de la plus belle des manières… Il y eut aussi de belles et improbables rencontres, comme cette longue conversation entre Thierry Guitard et Patrice Serres, autour d’un bon verre de vin, ou bien des auteurs qui s’apprécient mais qui n’arrivaient pas à se croiser, comme Philippe Bertrand et Ben Radis qui ont enfin pu parler ensemble… Et puis des conférences suivies par un public de 7 à 77 ans : et oui madame, l’art et la culture ça peut se partager vraiment ! Preuve en est, cette projection gratuite et en plein air du Château dans le ciel d’Hayao Miyazaki, place du… château, ainsi que des ateliers et des rencontres scolaires avec Philippe Bertrand, François Gomès et Laurent Sieurac.

On pourra aussi constater que de Tardi à Moonkey en passant par Ciro Tota et Lax, la diversité est toujours de mise, ainsi que la présence d’auteures et de dessinatrices, car nous tenons à ce que les femmes soient dignement représentées ! C’était le cas cette année encore avec Marion Laurent, Virginie Greiner, Miriana Mislov, Katia Even et Francesca Mengozzi. Nous pourrions parler aussi de la présence de Philippe Charlier venu parler du travail de son père en compagnie de François Defaye et de Frank Giroud qui a témoigné de son amour du scénario, de Jean-Christophe Ogier qui a offert au festival son énergie, sa passion et sa gentillesse, des équipes si sympathiques d’OpaleBD et d’Objectif 3D, vrais amoureux de l’image, ou bien encore des fous rires et des conversations passionnantes qui ont jalonné cette troisième édition, ainsi que des auteurs et dessinateurs que je n’ai pas cités jusque-là et qui ont, à eux tous, su créer une belle atmosphère, sincère et amicale : Régis Penet, Giovanni Marcora, Joseph Béhé, Olivier Berlion, Michel Pierret, Ale, Lounis Chabane, Sébastien Vassant, Félix Meynet : merci à toutes et à tous ! Hein ? J’ai oublié quelqu’un ? Meu non… Bien sûr qu’il faut parler de Laurent Turpin et de Gilles Ratier: ils ont animé les conférences avec sérieux mais humour, juste comme il faut, comme ils aiment faire et qu’on aime les voir faire, et ont su faire partager leur passion au-delà des conférences, tout au long du festival. Afin de vous faire profiter de l’ambiance, voici quelques photos prises durant cette troisième édition…


Le soir de l’inauguration, Jean-Pierre Constant, le maire d’Aubenas, rend lui aussi hommage à Claude Moliterni, bientôt suivi par Jean-Yves Meyer, son adjoint à la culture, et un représentant du Pays.


Laurent Turpin et moi-même avons bien sûr rendu hommage à Claude. Laurent est revenu sur sa longue carrière, quant à moi j’ai témoigné de son implication et de son travail sur le festival. L’occasion de dresser un portrait sincère de notre ami… (crédit photo: Mathieu Garrouteigt)


Le Prix Sid Ali Melouah (remis pour la première fois l’année dernière à Maurice Rajsfus et Jacques Demiguel pour l’album Moussa et David aux éditions Tartamudo) a cette année récompensé l’imposant volume de Charles Masson intitulé Droit du sol, nous faisant plonger dans le quotidien des clandestins de Mayotte… L’auteur n’était pas présent, bien loin de nous, dans les îles… et recevra le prix chez Casterman.


Patrice Serres présentant son travail sur l’album Les Forçats de la route dont les planches originales étaient exposées. L’occasion pour les scolaires d’aller sur les traces d’Albert Londres et d’aborder le métier de la bande dessinée.


À la médiathèque d’Aubenas, rencontre avec Jacques Tardi autour de son travail sur la guerre 14-18, animée par Jean-Christophe Ogier et commentée par Pierre-Marie Jamet qui a monté l’exposition de 17 dessins originaux tirés de l’album Putain de guerre.


Toujours à la médiathèque, l’exposition que Michel Jans a consacré à Toppi. L’occasion de redécouvrir le talent graphique et chromatique de cet immense artiste.


Ahhh… Si tout le monde avait Mandryka comme prof, on ne deviendrait pas des légumes…


Ben Radis et Philippe Bertrand : Rock around the castle…


Laurent Turpin maître de conférences dans la salle du château : mon Dieu, mais jusqu’où cet homme va-t-il monter dans l’échelle sociale ? Ça donne le vertige!


La conférence sur les jeunes auteurs et le marché de la BD, animée par Laurent Turpin. De gauche à droite : Katia Even, Joseph Béhé, Gilles Ratier, Marion Laurent et Ale.


Gilles Ratier prend la parole. Et quand il la prend, ce n’est pas pour rien dire… Un éclairage pragmatique, clair et lucide sur le contexte actuel, chiffres à l’appui.


Réaction de Jean-Christophe Ogier, toujours aussi passionné et curieux de tout ce qui concerne la bande dessinée…


La conférence sur l’art d’être scénariste selon Jean-Michel Charlier, avec la présence exceptionnelle de son fils. De gauche à droite : Frank Giroud, venu témoigner de son regard sur le scénario, Gilles Ratier (qui comme vous le constatez sur cette photo a enfermé Laurent Turpin dans un placard afin de devenir maître de conférence à la place du maître de conférence), Philippe Charlier et François Defaye.


Après avoir enfermé Gilles Ratier dans le même placard que Laurent Turpin, j’ai pris les choses en mains avec une conférence sur la bande dessinée et le dessin animé, me concentrant sur le cas de Winsor McCay. Quelque chose me dit que l’absence d’éclairage me plongeant dans le noir a quelque chose à voir avec le placard…


Dans une salle du château, le public venu à la rencontre des auteurs lors des séances de dédicaces…


Quelques portraits d’auteurs en train de dédicacer.


That’s all, Folks ! Rendez-vous l’année prochaine!

Cecil McKinley

Galerie

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