Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
Lire la suite...Appelle-moi Ferdinand

Le début : Ça ne va pas fort pour Oscar Lehmann. Il se sait atteint d’un cancer, aucun espoir de guérison. Alors pour ses derniers mois, ce père de famille tranquille, cet employé consciencieux, a décidé de se prendre en …
Le début : Ça ne va pas fort pour Oscar Lehmann. Il se sait atteint d’un cancer, aucun espoir de guérison. Alors pour ses derniers mois, ce père de famille tranquille, cet employé consciencieux, a décidé de se prendre en main. Oscar en a marre d’être raisonnable. Marre de marcher droit, quitte à envoyer paître les fâcheux qui gravitent autour de lui depuis des années et surtout son père. Comment réagir quand on sait que l’on va mourir ? Voilà une accélération extrême et irréversible du temps.
Notre avis : C’est l’histoire d’un homme raisonnable et raisonné, dominé par la figure paternelle, imposante et flamboyante, qui fait le bilan d’une vie monotone et terne, décide de la prendre à contrepied et se demande si, quitte à partir, il n’y a pas lieu de décider soi-même des modalités de l’issue fatale. C’est aussi l’histoire du temps qui passe, des rendez-vous manqués et somme toute, de la dérision de la vie vécue par habitude. C’est une histoire grave mais profondément humaine, aux nombreux thèmes de réflexion existentialistes. « On est à l’os, au plus près du nerf, de la vie », souligne Christian Durieux, dont on se réjouit du travail en couleur directe et du graphisme à la lourde expressivité, beaucoup plus parlante que les nombreux silences qui habitent cet album interpellant.
Laurent Turpin
« Appelle-moi Ferdinand« , d’Hervé Bourhis, Christian Conty (récit) et Christian Durieux (Dessin), Futuropolis – 16 euros