On le sait, l’Espagnol Josep Homs (1) est un dessinateur aussi original que talentueux : il nous l’a prouvé à maintes reprises, ne serait-ce qu’avec sa série « Shi » écrite par Zidrou, dont il prépare le sixième épisode, toujours chez Dargaud. Par ailleurs, avec cet étonnant et glaçant roman graphique de 100 pages qu’il met lui-même en couleurs (et quelles couleurs !) — où une jeune juive très indépendante peut voir et converser avec une incarnation du diable —, il devient, pour la première fois, son propre scénariste. Tout en ressuscitant le mythe du golem et en reprenant le thème philosophique du bien et du mal, il nous démontre que le manipulateur n’est pas toujours celui qu’on croit !
Lire la suite...LES 25 ANS DE QUAI DES BULLES

La grande marée d’images de l’automne déferle sur Saint-Malo de vendredi à dimanche avec le festival de bande dessinée « Quai des bulles », qui célèbre en 2005 ses vingt-cinq ans dans la cité corsaire.
La grande marée d’images de l’automne déferle sur Saint-Malo de vendredi à dimanche avec le festival de bande dessinée « Quai des bulles », qui célèbre en 2005 ses vingt-cinq ans dans la cité corsaire.
Pour fêter ses noces d’argent avec la BD, le festival s’offre une exposition rétrospective consacrée à Jean-Jacques Sempé: originaux de ses célèbres dessins ciselés à la plume noire mais aussi sélections des illustrations en couleurs qu’il réalise depuis une trentaine d’année pour le New Yorker.
Sempé n’est pas exactement un bédéiste mais qu’importe: « Il nous a donné tant de bonheurs insignifiants et primordiaux avec sa petite musique unique », déclare Alain Goutal, responsable de la programmation artistique.
Les bulles toutefois sont, elles aussi, à quai avec d’autres expositions comme celle en hommage à Alain Bignon (« Le parfum des choses », « Il faut y croire pour le voir »…), mort subitement il y a deux ans à 57 ans, ou celle retraçant le trait impertinent de David Prudhomme (« Port Nawak », « La tour des miracles »).
Encore plus impertinente, l’expo Maester consacrée à son improbable religieuse, « Soeur Marie-Thérèse des Batignolles », calamiteuse et vociférante fumeuse de pétards. Les amateurs de frissons et de fantastique pourront préférer l’expo Mathieu Lauffray et ceux qui ont gardé leur âme d’enfant jubileront avec Emile Bravo et ses « Epatantes aventures de Jules ».
En cette année Jules Verne, Quai des bulles se devait de lui rendre hommage. C’est fait au travers de l’exposition Brüno, l’auteur de la série « Nemo » qui revisite librement « 20.000 lieues sous les mers ».
240 auteurs sont à bord pour rencontres, débats, interviews et signatures et, aussi, pour participer à une des initiatives originales du festival, le conte à bulles : Un conteur raconte en musique une histoire et un dessinateur la transcrit simultanément en images projetées sur grand écran. Cette année, le conteur est Gilles Servat, un des monuments de la culture celtique.
Comme chaque année enfin, Quai des bulles fait son cinéma. Au programme 2005, « La musique du hasard », « Les 5.000 doigts du docteur T », « eXistenZ », « Laputa, le château dans le ciel » et le soir « Kill Bill ».AFP