Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
Lire la suite...? DIEU EN PERSONNE ? GRAND PRIX DE LA CRITIQUE 2010

? Le Grand Prix de la Critique 2010 ? de l’ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée) couronne l’ouvrage de Marc-Antoine Mathieu ? Dieu en personne ? aux éditions Delcourt.
Avec ce prix, l’ACBD, l’Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée, consacre un maître de la narration et de la rhétorique. Dans ce nouvel album, le dessinateur-scénographe repousse encore une fois les limites de sa réflexion. Revendiquant l’héritage de Borges et Kafka, Marc-Antoine Mathieu réussit à nous passionner et à nous amuser avec un personnage ambigu, pourvu d’une tignasse et d’une barbe blanche, sans papiers d’identité ni référence de traçabilité, qui annonce aux fonctionnaires de notre planète, lors d’un recensement de population, qu’il est Dieu ! Présentant son discours comme s’il s’agissait d’un reportage télévisé, multipliant les tableaux, les situations et les intervenants, Marc-Antoine Mathieu en profite pour brocarder le système médiatique qui domine la société contemporaine, tout en peaufinant son élégant graphisme en noir, gris et blanc.
Lire la critique de Gilles Ratier : http://bdzoom.com/spip.php ?article3973
Marc-Antoine Mathieu est né en 1959 à Angers. Depuis 1990, il se questionne sur le sens de notre monde, sur le destin et sur l’existence d’un être supérieur, par l’intermédiaire de son héros ? Julius Corentin Acquefacques ? : le prisonnier des rêves qui travaille au ministère de l’Humour. Avec cette série iconoclaste, publiée aux éditions Delcourt, Marc-Antoine Mathieu joue avec l’objet-livre en réalisant des expérimentations narratives telles que l’anti-case (espace vide au milieu d’une planche), le double sens de lecture, la 3D… Se consacrant au moins autant à la mise en scène de grandes expositions et d’événements culturels au sein de l’atelier Lucie Lom qu’il co-dirige, Marc-Antoine Mathieu est économe de sa production en bande dessinée. De celle-ci, on retiendra aussi ? Mémoire morte ? en 2000, ? Le Dessin ? en 2001 (aux éditions Delcourt) ou ? Les Sous-sols du Révolu ? en 2006 (chez Futuropolis et aux éditions du Musée du Louvre).
L’ACBD compte 76 journalistes et critiques qui parlent régulièrement de bande dessinée dans la presse écrite, audiovisuelle, nationale et régionale, et pour les nouvelles technologies. Cette année, le ? Grand Prix de la Critique ? de l’ACBD a été choisi parmi quelque 3607 nouveautés publiées dans l’espace francophone européen (France, Belgique, Suisse), entre novembre 2008 et fin octobre 2009 : une production en augmentation constante depuis 14 ans maintenant.
Le Bureau de l’ACBD :
Président : Jean-Christophe Ogier (France Info)
Vice-Présidents : Philippe Guillaume (Les Échos) et Fabrice Piault (Livres Hebdo)
Secrétaire Général : Gilles Ratier (L’Écho du Centre…)
Secrétaire adjoint : Laurent Turpin (bdzoom.com)
Trésorier : Brieg F. Haslé (auracan.com, dBD)
Trésorière adjointe : Virginie François (Marianne)