Léo Loden T.19

Avec désormais 19 albums à son actif, « Léo Loden » est devenu l’une des valeurs sûres des éditions Soleil. Cette série s’est même imposée, peu à peu, comme un classique de la bande dessinée humoristique d’aventure ou policière.

On peut donc, par exemple, la ranger, sans problème, aux côtés du « Gil Jourdan » de Maurice Tillieux, lequel a toujours été une grande source d’inspiration pour Serge Carrère et Christophe Arleston (ce dernier étant secondé, depuis peu, par Loïc Nicoloff pour les derniers épisodes). Car justement, la force des scénarios d’Arleston, comme de ceux de Tillieux ou de Goscinny d’ailleurs, c’est qu’ils se lisent à plusieurs niveaux : les enfants prenant le côté humour tarte à la crème de certains personnages, alors que les adultes comprendront toutes les allusions politiques, historiques ou référentielles.
Et ce « Spéculoos à la plancha » en est un bel exemple ! Si l’intrigue n’est pas d’une originalité folle (le but premier de cette bande est de divertir, pas de révolutionner le médium), elle fonctionne parfaitement et est parsemée de jeux de mots et de gags hilarants ; d’autant plus que, cette fois-ci, elle se déroule dans un milieu que l’on connaît bien : le 9ème art ! Dans les rues enneigées d’Angoulême, notre détective privé, parti accompagner la ravissante Marlène en chasse de dédicaces, a pour mission de retrouver les planches originales du tout nouveau « Lanfeust » (pas encore paru) qu’un individu a dérobé à l’hôtel Mercure, dans la chambre du dessinateur Didier Tarquin.

Et c’est le prétexte pour nous montrer, d’Angoulême à Bruxelles (l’autre capitale de la bande dessinée), les acteurs de ce que certains appellent encore le « microcosme », ainsi que toute cette faune sympathique des collectionneurs, certes quelque fois un peu excessive. Comme Christophe Arleston connaît bien son métier et qu’il bénéficie, en plus, de l’œil neuf et avisé de Loïc Nicoloff, il a su parfaitement huiler sa mécanique et obtenir un scénario burlesque très bien équilibré, en partant d’anecdotes qui sentent vraiment le vécu. D’ailleurs, Didier Tarquin s’est réellement fait voler ses planches originales du premier « Lanfeust », il y a quelques années ; mais ce n’était pas à Angoulême (c’était chez son imprimeur en Italie)… Quant au dessin, lui aussi dans la lignée percutante de Tillieux, il est de plus en plus maîtrisé, Serge Carrère excellant dans le style franco-belge, entre réalisme et comique. On sent aussi qu’il s’est vraiment bien amusé à caricaturer tous ses copains de l’équipe Soleil (Mourier, Tarquin, Kéramidas, Arleston, Latil, Barbucci…), le patron Mourad Boudjellal n’étant guère épargné (au contraire)…, mais aussi certaines stars du milieu à qui il voue une grande admiration et qui sont devenus, eux aussi, pour la plupart, de vrais copains : Margerin, Cauvin, Dany, Loisel, Darasse, Léturgie, Tibet…
Voilà donc une série sans prétention, où l’on ne s’ennuie jamais, et qui est aujourd’hui au top de sa forme ! Elle mérite donc amplement son succès et devrait même, avec ce sympathique album, augmenter encore sa popularité !

Gilles RATIER

? Léo Loden T.19 : Spéculoos à la plancha ? par Serge Carrère, Loïc Nicoloff et Christophe Arleston
Éditions Soleil (9,95 Euros)

Galerie

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