Luc Collin, dit Batem, surtout connu pour sa reprise du « Marsupilami » (sollicitée par André Franquin lui-même, à partir de 1987), sort un peu de sa zone de confort, après avoir réalisé 33 opus mettant en scène le célèbre animal fantastique, sur scénarios de Franquin et Greg, Yann, Éric Adam et Xavier Fauche, Dugomier, Stéphan Colman… En effet, acoquiné une nouvelle fois à son complice humoriste Nicolas Pothier (1), il vient d’enluminer — de son expressif trait proche du créateur de Gaston Lagaffe, mâtiné ici d’un obligatoire style disneyen — quatre courtes, mais hilarantes aventures de Fantomiald ; lequel a, ainsi, droit à son propre album dans la collection Disney/Glénat qui propose des créations originales, en laissant une certaine liberté artistique aux auteurs ! (2)
Lire la suite...Jean-Claude Fournier (2ème partie)
Après un premier « Coin du patrimoine » mis en ligne la semaine dernière, voici donc d’autres informations sur Jean-Claude Fournier, via la ré-actualisation d’une interview réalisée, fin 2001, au festival « BD Boum » de Blois, pour le quotidien L’Écho du Centre ; ceci, afin d’enrichir la préface déjà fort bien documentée de José-Louis Bocquet, laquelle agrémente le premier tome de l’intégrale Dupuis des « Spirou et Fantasio » réalisés par ce dessinateur breton trop longtemps sous-estimé !
Avec sa ténacité et sa fantaisie de poète, Jean-Claude Fournier va donc se plier aux impératifs de cette série confirmée, tout en bâtissant un univers personnel en créant de nouveaux protagonistes : la diabolique société secrète du Triangle, l’illusionniste japonais Itoh Kata, la séduisante photographe Ororéa, les extraterrestres Ksoriens amateurs de cidre ou l’inquiétant Ankou, valet de la mort inspiré des légendes bretonnes… Il donne aussi beaucoup plus d’importance à la mascotte Spip, écureuil froussard et râleur qui deviendra même le héros d’une série de nouvelles écrites par un certain Croze(1) (« Les Mémoires de Spip »), dans les n°1973, 1998, 2036, 2041, 2042 et 2054 de l’hebdomadaire Spirou, entre 1976 et 1977.
Pourtant, après un superbe récit complet (« Le Vengeur refroidi »)(2) et neuf longues aventures (plus six courts récits et l’illustration de quelques petits contes)(3), notre dessinateur finit par abandonner les personnages que lui avait laissés André Franquin ; ce qui ne l’empêche pas de reprendre, trois ans plus tard, son « Bizu » provisoirement laissé en sommeil… « Je prenais mon temps pour réaliser en orfèvre les aventures de « Spirou » : je n’ai jamais voulu monter un atelier qui produirait à la chaîne. Donc, je travaillais tranquillement en ciselant mes histoires alors que les lecteurs (et la rédaction) se plaignaient de ne pas voir beaucoup de travaux publiés. C’était également, pour moi, une période difficile où je me préparais à divorcer et où plus rien n’allait autour de moi. L’épisode de « L’Ankou » n’avait pas plu à tout le monde, loin de là !Les éditions Dupuis ont commencé à avoir peur car certaines critiques émanant des officines ministérielles leur revenaient aux oreilles, et elles considéraient, en plus, que si le journal perdait des lecteurs, c’était parce que « Spirou » n’y était plus publié. L’atmosphère était donc devenue quelque peu désagréable et je ne suis pas du genre à dépenser mon énergie à essayer de défendre une position pour rester calife quand d’autres veulent être calife à ma place. Un certain José Dutillieux, directeur commercial à Spirou, m’annonce, un beau jour, qu’il envisageait de faire dessiner ce héros par trois dessinateurs ou équipe de dessinateurs en attendant mes livraisons… Le lendemain de cette déclaration faite à Bruxelles, j’ai envoyé une lettre recommandée à toute la rédaction annonçant ma décision d’arrêter « Spirou ». C’est dommage, car j’avais en chantier une histoire co-scénarisée avec Franquin et la plupart des décors devaient être réalisés par Will, le dessinateur de « Tif et Tondu ». Cela aurait été, je crois, une très jolie bande dessinée… »
Peu de gens seront là pour détourner Jean-Claude de cette résolution prise sur le vif et le personnage vedette de l’hebdomadaire passera dans donc d’autres mains : celles d’Yves Chaland, de Nic Broca ou de Tome & Janry… « J’ai même reçu une lettre de Dutillieux et du fils de Charles Dupuis qui me félicitaient d’avoir pris cette sage décision, tout en me souhaitant beaucoup de succès avec mon petit « Bizon » sic ! ; comme quoi, l’éditeur, à l’époque, se tenait bien au courant de ce qu’il publiait !!! »
Pendant cette période difficile, Jean-Claude Fournier dessine aussi une parodie d’un autre héros de Franquin (« Calson Lagraffe » qu’il signe Frangin) dans le supplément « Pirate » du n°2246 de Spirou en 1981, une demi-page caustique scénarisée par Yann et Didier Conrad (« Laissez les vivre ! Le Breton en danger » au n°2261 de 1981), ainsi que six superbes pages (et une illustration) publicitaires pour un petit fascicule publié, en 1979, par Citroën, pour vanter les mérites des 2 CV, Dyane 6 et Méhari.
Comme nous l’avions déjà précisé la semaine dernière (voir : bdzoom.com/4171), suite à un changement de politique éditoriale à Spirou, « Bizu », jugé trop enfantin par la nouvelle rédaction qui souhaitait vieillir le lectorat de l’hebdomadaire, démarre une nouvelle carrière sous forme d’albums aux éditions catholiques Fleurus, en 1986… « Il y a eu deux albums jusqu’à ce que le nouveau rédacteur en chef de Spirou (Philippe Vandooren) me rappelle en reconnaissant qu’ils avaient fait une erreur. Mais l’histoire sur laquelle je travaillais (« Le Grand désordre », un titre prédestiné) n’avançait pas car, dans ma vie personnelle, c’était toujours la panade. Finalement, Van Dooren m’a demandé d’écrire un nouveau scénario sous huit jours et c’est ainsi que « Le Chevalier Potage » fut réalisé et accepté aussitôt pour le journal de Spirou… »(4)
Malheureusement, « Bizu » ne se vend pas assez pour l’éditeur (et pour l’auteur) et Jean-Claude doit trouver autre chose ! Heureusement, depuis 1975, il travaille aussi pour le quotidien Ouest-France, en livrant de nombreuses illustrations et enquêtes en bandes dessinées pour les jeux du « Grand Concours Ouest-France ».
Notre interviewé les a animés pendant une quinzaine d’années en réalisant, pour ce support, des centaines, voire des milliers de dessins ; dont la création de l’« Inspecteur Limier » auquel il a donné vie dans quelques pages de bandes dessinées qui n’ont intéressé personne…
« Si on me proposait souvent des dessins pour la presse ou la pub, c’était parce que j’étais connu comme le dessinateur de « Spirou » : j’étais considéré comme une vedette ! Ne dessinant plus cette série, je n’étais plus rien et on ne me demandait plus rien… Puis, un jour, alors que j’étais avec Thierry Tinlot qui avait remplacé Van Dooren au poste de rédacteur en chef de Spirou, je me suis mis à griffonner des petits dessins qui changeaient de mon style habituel. Voyant ça, Tinlot me dit que cela l’intéresse et il m’envoie le projet des « Crannibales » : un scénario de Zidrou déjà proposé à plusieurs autres dessinateurs. À l’époque, j’étais prêt à me lancer dans n’importe quelle aventure… À la première lecture, j’avoue avoir trouvé ça assez nul ! J’ai relu tout ça une deuxième fois et là, j’y ai trouvé de l’intérêt. À la troisième, je cherchais graphiquement les personnages et je commençais à me marrer… C’est seulement quand j’ai entamé la première planche que j’ai trouvé ça vachement bien, même si je pensais qu’on allait très vite tourner en rond avec ces histoires d’une famille qui bouffe les autres. »
Cependant, Jean-Claude a quand même traîné pendant presque un an, en laissant croire à Thierry Tinlot que cela avançait bien et qu’il lui en réservait la surprise… « Fatigué d’attendre, il me demanda fermement de lui présenter mes personnages au salon du Livre jeunesse de Montreuil. La veille du rendez-vous, je n’avais encore rien et c’est en une demi-heure, dans le train qui m’emmenait à Paris, que tous mes personnages sont nés…Je lui ai présenté mes croquis, ainsi qu’à Zidrou, le soir au restau, mort de frousse… À la fin de sa lecture, Thierry appela : « Garçon, champagne ! » Ouf ! »
En fait, c’est dès octobre 1993 (au n°2895 de Spirou), que le futur dessinateur des « Crannibales » collabore avec Zidrou (alias Benoît Drousie qui se dissimulait alors, avec son complice Falzar, sous le pseudonyme commun des Potaches), le temps d’une petite histoire de deux planches : « Monsieur Automne ».
Par la suite, il illustrera d’autres courts récits(5) ou rédactionnels dus à ce scénariste et de quoi fournir au moins huit albums des « Crannibales »(6) : des gags publiés entre le n°3008 de 1995 et le n°3525 de 2005. Malgré le côté un peu provoc’ de cette série de gags, les enfants avaient très bien compris cet humour au énième degré… « Malheureusement, on a dû arrêter parce que les albums ne se vendaient pas bien ; en tout cas, pas suffisamment pour que l’éditeur et nous y trouvions un intérêt financier. Nous l’avons bien regretté car c’était fort jouissif à réaliser ; mais il faut croire que le tabou de l’anthropophagie est encore très fort dans nos civilisations. Et comme ce sont les parents qui ont le pouvoir d’achat… Les enfants, eux, adoraient… ; et nous en avons souvent eu la preuve en allant dans les écoles ! Enfin, dans les écoles qui nous acceptaient, car j’ai eu deux fois la sinistre surprise de me voir interdire l’entrée d’établissements scolaires à la demande des parents. En fait, il n’y avait que quelques adultes qui ne pigeaient rien et qui râlaient bêtement. Nous avions surtout un public d’ados, mais aussi de lecteurs âgés de seulement sept ou huit ans. Ce qui les amusait, c’était de voir des gens dans un plat ou dans une casserole. Ils savaient très bien que c’était pour rire et pour rien au monde, évidemment, ils n’auraient mis leur petite sœur au four ! »
Pour l’occasion, le graphisme de Jean-Claude se lâche et se distingue nettement de ses anciens travaux… « Ceci dit, chassez le naturel et il revient au galop ! Je me suis aperçu que, vers la fin de la série, mes dessins avaient tendance à redevenir proches du trait de l’époque « Spirou ». J’ai donc été obligé de lutter contre mon instinct en essayant de trouver un juste milieu. J’ai aussi d’autres styles et possibilités graphiques dans ma besace comme on a pu en juger quand je signais Kerlaouezo dans le magazine breton Frilouz ou sur les illustrations d’un petit conte écrit par Rodolphe pour les éditions Oh, la vache !, en 1996 (« Le Palais rouge de monsieur Gris »)… Comme, j’avais envie de me diversifier, cela tombait bien ! »
En effet, notre auteur a pu une nouvelle fois exprimer sa « bretonitude » en signant Kerlaouezo, lors de sa collaboration à la revue Frilouz née de la réunion de dessinateurs bretons lors des premiers festivals « Quai des bulles » de Saint Malo : les Gégé, Bélom, Alain Goutal, Jean-Luc Hiettre, Michel Plessix, Malo Louarn, Lucien Rollin, Charly Boibien, Nono, Lidwine, Michel Conversin, Loïc Schvartz, Stéphane Dubois (avec des scénarios d’Alain Deschamps)… Et même François Bourgeon, breton d’adoption, a été au sommaire des huit numéros de ce périodique publié de juin 1982 à février 1984 (plus un ultime fascicule publié en juin 1985, spécialement pour « Quai des bulles »)… « Je ne suis pas un adepte des pseudos : mais si je me suis dissimulé sous la signature de Kerlaouezo, c’est que j’avais envie de rendre hommage au très joli nom de l’une de mes arrière-grands-mères. »
Jean-Claude Fournier est aussi présent, dans Frilouz, en tant que héros d’une bande dessinée parodique dessinée et scénarisée à quatre mains par les talentueux Jean-Luc Hiettre et Michel Plessix : « Mark Jones ». Á noter que ces désopilantes enquêtes d’un éminent membre du S.L.I.P. ont été compilées dans l’album « Pas de bananes pour miss Blanquette », aux éditions Souny, en 1987.
Notre sympathique auteur Breton s’investit d’ailleurs à fond dans l’organisation du festival « Quai des bulles » de Saint Malo qu’il a crée, en 1992, avec Jacques Plouët. Il y a inventé les relations entre le dessin, la musique, le conte et la vidéo avec, entre autres, le « Match BD » et, surtout, son célèbre « Conte à bulles » (un véritable spectacle où il met en scène des conteurs, des dessinateurs et des musiciens), tout en n’hésitant pas à fournir nombre d’illustrations humoristiques pour le quotidien gratuit du salon (La Bulle libérée) publié de 1992 à 1997… « Ce qui est rigolo, c’est que quand j’ai créé ce concept « video-dessin-musique-conte », le quotidien régional Ouest-France, pour je ne sais quelle mystérieuse raison, n’a jamais voulu parler du « Conte à Bulles » ! Or, dans le Ouest-France Dimanche du 1er février 2009, on pouvait pourtant lire à propos des concerts de dessins d’un certain festival charentais : « Un moment étonnant, comme on sait en inventer à Angoulême, où chanson et BD jouent en harmonie », une soi-disant idée nouvelle qui n’était, en fait, que ce que je réalisais à Saint Malo depuis 1993 ! ».
Parlons aussi de ces énigmatiques « Avatures de Volapüc » dont une planche est reproduite dans l’excellent petit fascicule « Bonjour Fournier » réalisé par Marc Lizano… « C’est une histoire rigolote, je m’étais amusé à réaliser cette planche et demi uniquement pour embobiner Franquin. Quand je suis arrivé à l’atelier, il m’a demandé comment allaient mes petits poulains et je lui dis « Bin tiens, justement, voici des dessins faits par l’un d’eux ». À ma grande surprise, il trouve ces dessins superbes et s’extasie devant la narration, le graphisme, l’histoire, le texte… Bref, dithyrambique le père André! Et moi, ne sachant plus comment lui dire que c’était une supercherie… Je m’en suis sorti lâchement en lui disant que je lui présenterais l’artiste… J’aurais mieux fait de lui avouer que c’était moi. Bon, enfin, pendant un certain temps, il m’a demandé ce que devenait ce brillant artiste. Je lui ai dit qu’il avait fini par ne plus avoir envie de faire de la bande dessinée : quel idiot j’étais ! »
Toujours dans « Bonjour Fournier », on peut aussi découvrir des recherches, réalisées vers 1995, pour un projet réaliste avec le scénariste Dieter… « C’était plutôt du semi-réalisme… Nous avions très envie de travailler ensemble mais, en avançant dans le dessin, je me suis rendu compte que cela tournait à la corvée : je n’étais pas encore prêt à changer, à ce point, de style. Dommage… »…
Et pourtant, une dizaine d’années plus tard, comme on peut tout obtenir par la gentillesse(7), il nous émerveille une fois de plus avec le diptyque « Les Chevaux du vent »… « Avec Lax, nous avions depuis très longtemps envie de collaborer. Hélas, il ne voulait pas scénariser du « gros nez » et moi, je ne voulais pas faire du réaliste. J’ai finalement cassé ce blocage en lui annonçant que je comptais passer au réaliste : il m’a immédiatement envoyé le synopsis des « Chevaux du vent » qu’il aurait réalisé lui-même si je ne m’y étais pas attelé. »
Même si le tome 2 qui clôt ce superbe récit, publié dans la belle collection « Aire libre » des éditions Dupuis, est annoncé dans le courant de l’année, notre dessinateur a encore plein de projets et ne songe absolument pas à la retraite… « Nous, les auteurs, nous avons ce privilège de pouvoir continuer à travailler tout en touchant notre « faiblissime » retraite. Je n’ai aucune intention de m’arrêter mais si je m’aperçois que ce que je fais ne plaît plus au public, là, je serais bien obligé de me remettre en question. J’ai tellement d’autres choses à faire : du bateau, du bricolage à la maison, de la photo, de la peinture, de la musique (je retravaille sérieusement la cornemuse), la conception d’un réseau de trains miniatures… Je suis débordé ! Estimant que je n’écrivais pas assez à mes petits-enfants. J’ai eu l’idée d’inventer, pour chacun d’eux, un strip sous forme de feuilleton que je leur envoyais une fois par mois. Pour l’un c’était l’histoire d’un petit ours savant, pour l’autre un petit bonhomme amoureux de ma petite fille, et pour le troisième un capitaine de bateau anthropophage… Je faisais ça aux feutres indélébiles et Anne-Marie d’Authenay (mon épouse qui est aussi ma coloriste, et qui fait un travail formidable) réalisait les couleurs à l’aquarelle en direct. Au bout du compte, cela formait des petits albums…, rien que pour eux… Et puis ils ont grandi et ça les a moins amusés, l’aventure est donc restée inachevée… »
GILLES RATIER, avec Christophe Léchopier (dit « Bichop ») à la technique
(1) Il semblerait qu’il s’agisse d’Hervé Croze, scénariste de divers récits de science-fiction illustrés par Michel Pierret (« Papilio », dans Tintin de 1979 à 1986, et « Ceux du Khandôr », dans Spirou en 1977) et intervenant régulier à la rédaction de Spirou avec un « Jess Long » pour Arthur Piroton en 1979, quelques pages pour Pierre Tranchand (« Boris Bouncraft » en 1977) ou Blanchart (« Drakko » en 1978) et du rédactionnel illustré par André Franquin, Lagas, Francis, Salvé et Jean-Claude Fournier !
(2) Ce beau western de quatre pages est paru dans le n°1886 du 6 juin 1974 de Spirou.
(3) Toutes ces histoires et illustrations seront reprises dans les trois volumes prévus pour l’intégrale Dupuis des « Spirou et Fantasio » réalisés par Jean-Claude Fournier. Rendez-vous déjà en novembre pour le tome 2 !
(4) « Le Chevalier Potage »a été publié du n°2678 au n°2681 de 1989, « Le Trio Jabadao » du n°2737 au n°2748 de 1990, « La Croisière fantôme » du n°2816 au n°2825 et « La Houle aux loups » du n°2937 au n°2945 de 1994.
(5) il s’agit de « Kilo hebdo » (une page dans le n°2925 de Spirou), « Halte au massacre des cancres ! » (deux pages dans le n°2942) et « Sergent Père Noël » (cinq pages au n°2958) en 1994, de « Le Retour du printemps… » (quatre pages au n°2997) et « Le Match de boxe du siècle… » (deux pages dans le n°3002) en 1995, puis de « Cédric » (une parodie d’une planche au n°3015) ou de « À la lettre » (une page au n°3058) en 1996 et de « Le Canari » (deux planches dans le n°3418) en 2003. On peut aussi noter, dans Spirou, les parutions de « Les Dessous de la B.D. » (une planche scénarisée par Jean-Michel Thiriet au n°2963 de 1995), « Pépé Kevin » (une planche scénarisée par François Gilson au n°3132 de 1998) et un sensible hommage à Will d’une demi-planche au n°3231 de 2000.
(6) Ces albums seront tous édités par Dupuis, de 1998 à 2005… Notons aussi que le magazine Bo Doï publia également, dans son 12ème numéro hors-série de 2004, un gag jamais publié dans Spirou !
(7) Cette planche peu connue qui a été choisie pour illustrer nos propos a été réalisée, en 1979, pour un collectif intitulé « La B.D contre la torture » à l’initiative du Salon International de la Bande Dessinée d’Angoulême (et plus particulièrement de Francis Groux), au profit d’Amnesty International.
Aaaarrrrhhh ! ! Au moment où il s’est fait déposséder, Fournier (qui venait de réaliser « L’Ankou » et « Kodo le tyran ») allait s’associer sur Spirou avec Franquin et Will (qui venaient de faire avec Delporte « L’astragale de Cassiopée » et « L’étang des sorciers ») ? Vous voulez notre mort ou quoi ? ?
Quoi Fournier allait s’associer avec Franquin et Will ?! Bordel mais on a loupé quelque chose là! De toute façon il est temps de réhabiliter Fournier, ses Spirou sont supers, certains carrément géniaux (le dyptique de Kodo, l’Ankou), Bizu complétement sous-estimé alors que l’univers, les scénars et les dessins sont splendides…
Mais il n’est peut-être pas trop tard. Pourquoi ne pas imaginer un one-shot dans la série « Une aventure de Spirou par … » ? Will ne serait malheureusement plus de l’aventure mais je crois que le scénario de Franquin avait déjà été écrit et ce serait amusant que Fournier donne son interprétation personnelle du personnage aujourd’hui … après avoir le dessinateur officiel pendant de longues années.
« José Dutillieux »
>> José Dutillieu (sans « x »).
« mais si je m’aperçois que ce que je fais ne plaît plus au public, là, je serais bien obligé »
>> je serai (futur)
Bien à vous.