Disparu il y a déjà sept ans, René Pétillon — bien connu pour ses dessins d’humour dans Le Canard enchaîné, mais aussi pour son inénarrable détective Jack Palmer dont l’enquête corse a notamment fait parler de lui, car adaptée au cinéma — (1) avait travaillé, depuis 2008, sur ce scénario quasiment achevé. Bien qu’il en ait également assuré partiellement le découpage et les crayonnés (donc, il ne restait pratiquement plus qu’à dessiner l’album), il avait abandonné cet ultime projet pour différentes raisons, dont la nécessité d’honorer d’autres entreprises en cours. C’est le célèbre Manu Larcenet (2), récemment auréolé de son adaptation de « La Route », qui a été approché pour s’approprier l’histoire, la terminer et la mettre en images : un très bon choix !
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On ne produit plus trop de fables en bande dessinée, et c’est bien dommage ! Extrapolant le conte du « Chat botté » de Charles Perrault, Michel Rodrigue a eu la bonne idée de faire illustrer son joli texte par son ami René Hausman, dont le trait virtuose convient parfaitement à cet univers légendaire et merveilleux?
Il faut dire que les deux complices se connaissent depuis pas mal de temps : le dessinateur de « Saki » et de « Laïyna » ayant illuminé, par exemple, les trois très beaux albums pour enfants (mais aussi pour les plus grands) de la série « La Grande tambouille » (des fées, des sorcières et des lutins), aux éditions Au bord des continents entre 2003 et 2005, que lui a concocté le scénariste (plus connu comme dessinateur de « Cubitus » ou de « Clifton »).
Cette sensible histoire d’un jeune prince dont le visage, tout en conservant son corps d’humain, prend les traits des animaux dont il croise le regard, nous gratifie d’images spectaculaires : en effet, le scénario naturaliste et historique permet à René Hausman de donner le meilleur de lui-même, que ce soit dans les scènes à l’intérieur du palais où le prince a été enfermé par le roi et la reine effrayés par ce phénomène ou dans les décors naturels ; et particulièrement dans la forêt de ce lointain et imaginaire royaume médiéval, peuplé d’elfes et de gnomes, où notre malheureux héros à la tête de chat se réfugie…
Certes, rien de révolutionnaire dans ce somptueux livre publié dans l’écrin de la collection « Signé » du Lombard, mais un fort plaisant récit accumulant les métaphores, qui se révèle somme toute assez original car très symbolique, et qui bénéficie d’envolées graphiques époustouflantes !
Gilles Ratier
? Le Chat qui courait sur les toits ? par René Hausmann et Michel Rodrigue
Éditions Le Lombard (14,50 Euros)
Merci pour cet article, les bandes dessinées de chat me manquait. Un grand merci en particulier pour l’auteur de cet ouvrage.