Ansor. Hendrikus Ansor, commissaire de son état. Imaginé par le dessinateur Olivier Wozniak et le scénariste Patrick Weber, le fin limier ostendais revient dans une deuxième enquête qui prend corps dans la prestigieuse station thermale de Spa, en Belgique wallonne. Le lieu, le genre, le style, tout concourt à faire des enquêtes d’Ansor un futur classique.
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On trouve dans la bande dessinée classique quantités de couples et de duos unis et/ou détonants : Blake et Mortimer, Astérix et Obélix, Valérian et Laureline, Boule et Bill …
S’il en est un, cependant, qui occupe une place particulière dans la bande dessinée historique et humoristique, c’est le duo Blutch/Chesterfield. Le caporal Blutch (le chauve) et le sergent Cornélius Chesterfield (le rouquin) sont tous deux militaires dans l’armée de l’Union durant la guerre de Sécession aux États-Unis (1861 – 1865). Ils appartiennent le plus souvent au 22eme régiment de cavalerie, dirigé par le capitaine Stark, dont ils sont détachés pour aller mener des missions spéciales et secrètes aux quatre coins des États-Unis ou au large de Cherbourg pour une bataille navale mémorable et historique.
Chesterfield, pas toujours très futé, rêve de devenir un héros et accepte les missions où il pourrait s’illustrer comme tel, tandis que Blutch, beaucoup plus futé et antimilitariste dans l’âme, ne pense qu’à déserter. Ces deux-là sont inséparables et parfois insupportables. Ils se disputent sans cesse, se traitant de jolis noms d’oiseaux pas toujours exotiques, mais ne se quittent jamais. L’antagonisme et l’amitié qui les unit constitue le solide fil rouge de leurs aventures de soldats et d’espions. Et cela dure depuis quarante-cinq ans puisque cette série à la longévité exceptionnelle fut créée par Raoul Cauvin et Louis Salvéirus en 1968 dans l’hebdomadaire Spirou. Willy Lambil succède à Salvérius en 1972 à la mort de ce dernier.
Quarante-cinq ans donc d’aventures pour Bluch et Chesterfield, racontées dans cinquante-sept albums par un duo fameux, Lambil/Cauvin.
Dans ce 57eme album, les auteurs délaissent momentanément les lignes de front pour installer leurs militaires dans les forêts du Colorado, non loin de Denver, tissant une histoire reposant sur des faits historiques avérés.
Les soldats confédérés y sont harcelés par des attaques surprise et spectaculaires menées par les hommes d’un certain capitaine Miller. Celui-ci, esclavagiste notoire, veut empêcher par tous les moyens la victoire des abolitionnistes. Pour cela, il recrute des mercenaires et achète autant d’armes qu’il peut en trouver. Comment se procure-t-il l’argent nécessaire ? C’est ce qu’aimeraient comprendre le général Alexander, toujours prompt à réclamer son cheval, et le trop fougueux capitaine Stark, qu’il s’agit au contraire parfois d’empêcher de monter à cheval …
Voilà pourquoi Blutch et Chestefield se retrouvent-ils en vêtements civils, chargés d’infiltrer la troupe de Miller afin d’en savoir plus sur ses agissements.
Cette nouvelle mission est l’occasion pour les deux soldats de se disputer copieusement, de se faire arrêter plusieurs fois et d’utiliser leurs chaussettes odorantes à des fins inattendues. L’occasion aussi pour Plume d’Argent, l’éclaireur indien, de montrer une fois de plus son importance et sa valeur.
« Colorado Story » se lit avec grand plaisir et l’on y retrouve tous les ingrédients qui font le succès d’une série indémodable et grand public : le comique des situations où les deux héros vont se fourrer à cause de leur cynisme et de leur bêtise, quelques très belles scènes d’action, le classicisme impeccable du dessin et la pertinence des dialogues. Avec toujours en toile de fond, la dénonciation de l’héroïsme à tout prix et de la guerre.
Catherine GENTILE
« Les Tuniques Bleues T57 : Colorado Story » par Willy Lambil et Raoul Cauvin
Éditions Dupuis (10,60 €) – ISBN 978 2 8001 5495 4
Bonjour,
Ce ne serait pas plutôt le caporal Blutch qui est chauve et le sergent Chesterfield qui est rouquin ?
A bientôt.
Bonjour Nicolas
Mais oui vous avez tout à fait raison ! Merci d’avoir signalé cette malencontreuse inversion, sans vouloir trop couper les cheveux en quatre !
Bien cordialement
Catherine Gentile