On vous a déjà dit tout le bien que l’on pensait de la saga ébouriffante, délirante et jubilatoire « The Kong Crew » d’Éric Hérenguel… (1) Or, voilà que les éditions Caurette sortent une très belle intégrale de luxe de la trilogie (224 pages, dans sa version originale en noir et blanc grisé et en français) : une incroyable épopée hommage aux comics, aux pulps et aux vieux films fantastiques des fifties ! Ceci alors que le tome 3, cartonné et en couleurs, vient aussi à peine de paraître chez Ankama… La totale en noir et blanc ou les trois volumes en couleurs, vous avez donc le choix ! L’essentiel étant de ne pas passer à côté de ces aventures follement drôles, débridées et imaginatives, sous couvert de fable épique et écologique !
Lire la suite...« PIF » EST ENCORE ORPHELIN !
C’est par l’intermédiaire de notre fidèle lecteur Mariano Alda et du site forumpimpf.net que nous avons appris le décès, à l’âge de quatre-vingt six ans et des suites d’une longue maladie, de Roger Mas (le 28 août 2010, à Eaubonne). De son vrai nom Roger Masmonteil, ce dessinateur humoristique animalier, né à Paris le 17 mai 1924, possédait un remarquable dessin rond et sympathique, ainsi qu’un sens du gag proche du cinéma d’animation. Il fut surtout le digne continuateur de José Cabrero Arnal, en devenant l’un des dessinateurs réguliers de la série « Pif le chien », qu’il reprit dès 1948.
Après des études secondaires et avoir travaillé comme employé d’une banque parisienne, le jeune Roger s’engage dans le régiment des sapeurs-pompiers de Paris, en 1942, pour échapper au Service du Travail obligatoire (S.T.O.). Il sera malgré tout déporté en Allemagne, à Berlin. À la Libération, il réintègre les « soldats du feu » et publie, par leur intermédiaire, sa première illustration dans Allô 18 : une revue pour les pompiers. Il illustrera aussi un ouvrage technique sur ce corps de sauveteurs et participera à la « Nuit du feu », comme décorateur, en 1947 !
De retour à la vie civile, il retrouve son emploi bancaire, mais il rêve surtout de devenir dessinateur professionnel ! En 1948, il prend alors contact avec la rédaction de l’hebdomadaire Vaillant ; particulièrement avec René Moreu qui remarque la similitude de son trait avec celui de José Cabrero Arnal, le créateur graphique de « Placid et Muzo » et de « Pif le chien ». Or, ce dernier, qui a aussi connu l’horreur de la déportation, est débordé de travail et il lui confie aussitôt la reprise de « Gavroche » et de « G. Latine », dans la revue Avant Garde (puis dans le mensuel AG Sélection, à partir de 1950), ainsi que celle du petit canard « Becdor », dans le supplément juvénile du jeudi de l’Humanité et dans l’Humanité Dimanche (entre 1948 et 1951) où Mas illustre aussi les bandes « Barbichette » (d’après des textes d’un certain Jean-Claude, en 1948) et « Anatole », en 1950.
Ceci avant de reprendre le strip quotidien de « Pif le chien », fin 1948 ; d’abord en alternance avec Arnal et sans signer puis, dès 1950, en solo sous la signature de R. Mas, dans l’Humanité et dans Pif Poche (jusqu’en 1986) ! Il dessine également la page dominicale, dans l’Humanité, à partir de 1953 (année où il quitte enfin son guichet pour ne plus vivre que de sa plume), avant de devenir le responsable de la version proposée dans l’hebdomadaire Vaillant, dès l’année suivante. Au total, il aurait dessiné plus de onze mille planches et strips de « Pif le chien » !
On lui doit aussi l’ourson « Spoutnik « (dans Pif Mensuel, puis dans l’Humanité Dimanche, de 1955 à 1965), mais, « Glop, Glop, pas Glop », il est aussi et surtout celui qui donna un fils à Pif, en 1958 : « Pifou », lequel aura sa propre série, deux ans plus tard, jusqu’en 1972. Ce personnage obtient même sa planche hebdomadaire, à partir de 1964, et son créateur le dessinera également dans des gags inédits publiés dans un fascicule au format de poche (Pifou Poche, dès 1966) et dans un mensuel au titre éponyme (à partir de 1987) !
Suite à un désaccord avec la rédaction de Vaillant, en 1967, il abandonne la version de « Pif » qui paraît alors dans ce journal qui va devenir Pif Gadget, deux ans plus tard. Il y créera pourtant en association avec Jean Sanitas pour le scénario, « Léo bête à part » : saga animalière avec un drôle de léopard passant son temps à essayer de s’enfuir de son zoo, de 1969 à 1986. Outre de nombreuses couvertures pour Vaillant, Le Journal de Pif et Pif Gadget (entre 1958 et 1976), R. Mas illustre aussi, brièvement, « Placid et Muzo » (en 1974) et « Hercule » (en 1984).
Ainsi, avant de prendre sa retraite, au début des années 1990, il aura donc pratiquement fait toute sa carrière aux éditions Vaillant ; à l’exception d’une brève incursion dans Tintin, entre 1969 et 1970, avec sa série « Késako », laquelle mettait en scène, sur des textes de Jean Sanitas, un volatile aussi bizarre que farfelu !
Gilles RATIER, bien aidé par l’article très documenté (qu’il a quand même tenté de compléter un tout petit peu) du » Dictionnaire mondial de la BD » de Patrick Gaumer , sur R. Mas
Apres 40 ans je viens de revoir ces superbes dessins qu m’ont fait revivre de nouveau de mon enfance.
Triste de voir que semble qu’il y a peu de gens qui y se rappellent.
Ca m’a fait de rever aux beaux temps d’antan.
Merci a tous qui ont embelli notre vie.