Les pyramides, le sphynx, ses dieux à têtes d’animaux ou les tombeaux des pharaons : l’Égypte antique envoute depuis plus de 3 000 ans. Cette fascination explique en grande partie l’étonnante expédition de Bonaparte en 1798/1799. À son retour, l’égyptomanie est encore renforcée par la diffusion des découvertes des savants transportés jusqu’aux rives du Nil. Dans la bande dessinée « Pyramides », 20 ans plus tard, d’étranges meurtres aux rituels inspirés des momificateurs ensanglantent les rues de Paris. L’enquête révèle de sombres secrets enfouis depuis longtemps. Réédition de cette trilogie dans une belle intégrale augmentée d’un intéressant dossier intitulé « De la campagne d’Ègypte au Paris égyptien ».
Lire la suite...« Le Journal de Jules Renard » par Fred

Plutôt qu’un voyage, contentons-nous d’une promenade, dans les pas d’un promeneur solitaire, un homme à chapeau melon conversant avec un corbeau au gré d’une forêt hivernale et battue par les vents… Deux promeneurs, en fait, Jules Renard et Fred !
Le journal que tint Jules Renard est connu pour ses aphorismes, son humour cinglant, son désenchantement. Fred, en admirateur, a tenu il y a quelques années à en illustrer la sève, publiant dans le journal Le Matin, planche après planche, ces « vacheries » d’un promeneur solitaire. Cela devint, en son temps, en 1988, un album, en noir et blanc reprenant les pages du Matin, mais redécoupées au format « roman ». « Roman graphique » dirions-nous aujourd’hui pour séduire. La preuve que l’appellation est stupide puisque revoilà ces pages au format d’un album traditionnel : le roman graphique est redevenu bande dessinée au format 48 pages ! Un coup de baguette que n’aurait pas renié Fred !
Qu’importe, ce qui compte c’est de retrouver l’auteur, son corbeau inquisiteur et son promeneur cynique et désabusé, dans un décor rarement optimiste et des errances quelquefois nocturnes. Que de ciels cotonneux, orageux, brumeux, lumineux, vertigineux… Un incroyable catalogue de ciels ! C’est aussi un voyage dans les planches savamment déstructurées, moins souvent que dans « Philémon », certes, mais de temps en temps un arbre se superpose sur plusieurs cases, un visage est découpé en plusieurs vignettes, des lignes d’horizon unissent plusieurs arrière-plans… Du Fred de la grande époque, mêlant sa poésie à la fantaisie d’un Renard, à moins que ce ne soit l’inverse ! Et c’est sans compter sur les jeux de mots ! D’ailleurs, le corbeau s’est invité parce que Jules est un renard (et que les deux sont associés depuis La Fontaine) !
François Morel, invité en préface, constate que « la promenade n’est pas très gaie », mais souligne qu’« à chaque instant, on nous rappelle la fragilité des choses et de la vie ». Heureusement, les mots ont la peau dure et le Renard de 1925 comme le Fred de 1988 retrouvent vie dans cette édition complétée de deux planches inédites, grâce aux images !
Les choses, les mots, les images, la vie, quoi ! Alors, bon voyage…
Didier QUELLA-GUYOT ([L@BD->http://www.labd.cndp.fr/] et sur Facebook).http://bdzoom.com/author/didierqg/
« Le Journal de Jules Renard » par Fred
Éditions Dargaud (13,99 €) – ISBN : 978-2-2050-6730-9