Le père Lucien ne s’encombre guère de scrupules ! Rien d’étonnant à cela, puisque c’est, en fait, un homme de main réputé pour son efficacité, qui se planque dans un petit village du Jura en se faisant passer pour le nouveau curé. Traqué par des types qui, eux, ne sont pas très catholiques et veulent l’envoyer ad patres, il a enfilé dans l’urgence la soutane du père Philippe qui s’est retrouvé dans la mauvaise piaule au mauvais moment : les autochtones ne l’ayant encore jamais vu. Drôle et captivant, ce polar prévu en deux tomes est écrit par l’étoile montante du roman policier français qu’est Jacky Schwartzmann et enluminé par le trait expressif de Sylvain Vallée : le dessinateur d’« Il était une fois en France »…
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Vous voulez un voyage à La Nouvelle Orléans qui ne manque ni de musiciens de jazz, ni de rites vaudous, de French Quarter, de steamboats sur le Mississipi, de quais pourris, de clubs à musicos, de bars enfumés? le nouveau » Blacksad » est pour vous !
Dans les années 1950, à La Nouvelle-Orléans, Faust, un producteur de jazz, a en effet demandé à Blacksad de retrouver Sebastian, une star du piano qui a disparu depuis des mois. Faust ! Faust Lachapelle, tout un programme ! Blacksad s’aperçoit vite que cet homme (pardon, ce bouc ! Eh oui, les cornes du diable !) est manipulé, mais il accepte néanmoins de retrouver Sebastian, héroïnomane ; l’occasion pour le lecteur d’arpenter New Orleans d’autant que les auteurs ont eu la bonne idée de situer le sujet pendant le Mardi-Gras et qu’alternent, ainsi, scènes festives très colorées et séquences à l’atmosphère sinistre aux couleurs sombres.
Ce quatrième titre de la série, qui vient après plusieurs années d’absence, est à la hauteur des précédents : maîtrise du jeu des acteurs, art du sous-entendu visuel, sens de l’action. Et les auteurs jouent quand c’est nécessaire d’un ton dramatico-excessif (Blacksad peut-il mourir ?), du détail pittoresque (le dialecte gullah, pl. 19, utilisé par des descendants d’esclaves africains), de la réalité sociale (le racisme ambiant, cf. les toilettes, pl. 54) ou d’un clin d’œil à Marylin Monroe (pl.11) dans une scène extrêmement caricaturale, loin du réalisme glauque qui domine partout ailleurs.
Bref, la Nouvelle Orléans dans toute sa splendeur (sans les bayous tout proches), mais superbement animalière; et terriblement malade !
Pour les amateurs de jazz et de contexte louisianais, il faut lire aussi « Le Rêve de Meteor Slim » de Franz Duchazeau (cf. notice L@BD) ou le tout récent « Prisonniers du ciel » de Claire Le Luhern et Marcelino Truong (cf. notice L@BD).
Bon voyage.
Didier QUELLA-GUYOT (L@BD)
» Blacksad » T4 ( » L’Enfer, le silence « ) par Juanjo Guarnido et Juan Diaz Canales, Éditions Dargaud (13, 50 €)
Ce n’est pas le tome 5 mais le 4!
Il s’agit du tome 4 ^^
Évidemment, vous avez raison : c’était une bête erreur de frappe que l’on corrige tout de suite ! Merci de nous l’avoir signalé !
La rédaction !